LES RHINITES ALLERGIQUES
ANATOMIE DES FOSSES NASALES
Les fosses nasales constituent la partie supérieure de l’appareil respiratoire et elles contiennent rorgane de rolfaction. Ceux sont des cavités paires et symétriques, allongées d’avant en arrière et communiquant en arrière avec le pharynx par deux orifices, les choanes. Les fosses nasales sont séparées par une cloison dont le squelette est cartilagineux en avant, formée par les cartilages du nez, et osseux en arrière (constitué par l’ethmoïde et les deux maxillaires supérieurs). La forme des fosses nasales peut être comparée à 2 longs couloirs sagittaux, plus hauts que larges, et plus étalés en bas qu’en haut. Elles comportent : – 4 parois: supérieure (ou voûte), inférieure, externe (supportant les 3 cornets) et interne (ou cloison) – 2 orifices: antérieur (ou narine), postérieur (ou choane). [12] Toutes les parois des fosses nasales sont recouvertes d’une muqueuse, dite « pituitaire », comportant un épithélium cilié et innervé par le nerf trijumeau.
PAROI SUPERIEURE OU VOUTE
C’est une longue gouttière antéro-postérieure, elle s’élargit un peu d’avant (3mm) en arrière (5mm), et peut être divisée en 3 portions: 5 – antérieure ou nasale: formée par l’os propre du nez et l’épine nasale du frontal – supérieure ou ethmoïdale : constituée par la lame criblée de l’ethmoïde, (c’est la partie la plus étroite de la voûte) – postérieure ou sphénofdale : formée par la face antérieure du corps du sphénoïde. 1.2. PAROI INFERIEURE OU PLANCHER La plus épaisse et la plus résistante, elle est formée : – dans ses 2/3 antérieurs: par l’apophyse palatine du maxillaire supérieur – dans son 1/3 postérieur: par la lame horizontale du palatin Etroite à sa partie antérieure, cette paroi s’élargit à sa partie moyenne, pour se rétrécir à nouveau en arrière. Lisse et unie, elle constitue une gouttière sagittale, qui longe la cloison du nez.
PAROI EXTERNE, OU LATERALE
De structure complexe, elle est formée des lames latérales de l’ethmoïde et du maxillaire supérieur. Elle est rendue irrégulière par les cornets, supérieur, moyen et inférieur (Fig.!) qui sont des lames osseuses enroulées d’avant en arrière. Les méats sont les espaces compris entre la paroi des fosses nasales, et le cornet correspondant. Ils permettent la communication entre les fosses nasales et leurs cavités annexées (ou sinus). 1.3.1. Cornet supérieur et son méat Le cornet supérieur est de petite taille (25 mm de long, 3 mm de large) presque horizontale, son bord inférieur est peu enroulé, recouvrant le 1/3 supérieur du cornet moyen. 6 Le méat supérieur, en forme de gouttière ouverte en bas, permet le drainage des sinus postérieurs.
Cornet moyen et son méat
Le cornet moyen présente en général une courbure concave en dehors (mesurant 45mm de long, IOmm de large). Il est triangulaire à base antérieure. Le méat moyen, en forme d’entonnoir aplati transversalement,ouvert en bas, comporte l’apophyse unciforme(dans laquelle s’ouvrent le sinus frontal, en haut et le sinus maxillaire,en bas) et la bulle ethmoïdale dans laquelle s’ouvrent une ou deux cellules ethmoïdales antérieurs.
Cornet inférieur etson méat
Le cornet inférieur, indépendant, ne présente aucune connexion avec les autres cornets. De forme triangulaire, il est plus allongé et plus étendu que les autres cornets (mesurant SOmm de long, Sàl2mm de large). Il est recouvert d’une muqueuse érectile sur sa face latérale et son bord libre qui se distend considérablement en cas d’inflammation. (Fig. 2) Le méat inférieur prolonge latéralement et verticalement le plancher de la fosse nasale. On y trouve l’orifice du canal lacrymonasal qui est en général de petite taille et souvent difficile à voir.
PAROI INTERNE OU CLOISON OU SEPTUM NASAL
Comprise entre les parois supérieure et inférieure des fosses nasales, elle est disposée dans un plan sagittal, séparant le côté droit du côté gauche. Ses dimensions sont: 7 – longueur = 7à8cm – hauteur = 4à5cm – épaisseur = 3mm au niveau de la portion osseuse; 4 à 7mm au niveau du cartilage. Sa structure est ostéo-cartilagineuse, deux pièces osseuse, la lame perpendiculaire de l’ethmoïde(en haut) et le vomer(en bas et en arrière), s’unissant en avant au cartilage de la cloison. (Fig.3)
ORIFICE ANTERIEUR OU NARINE
II constitue l’entrée de la cavité nasale; c’est un canal avec un revêtement interne cutané où s’implantent des poils: les vibrisses. II comporte un orifice inférieur ou superficiel, par lequel la cavité nasale communique avec l’extérieur, et un orifice supérieur ou profond, constituant le début de la cavité nasale proprement dite
ORIFICE POSTERIEUR OU CHOANE
Les fosses nasales s’ouvrent en arrière dans le rruno-pharynx par deux larges orifices ovalaires, à grand axe vertical, mesurant 20mm de haut et 12mm de large: les choanes. Elles sont limitées – en haut : par le corps du sphénoïde, – en bas : par la lame horizontale du palatin, – en dehors : par l’aile interne de la ptérygoïde, – en dedans: par Je vomer, qui les sépare l’une de l’autre. 8 1——— 2———-+-+-+- ——————2lJ Fi2ure 1 : Paroi latérale de la fosse nasale droite (après résection partielle des trois cornets>.: [82] 1. Os frontal. 2. Sinus frontal. 3. Os nasal. 4. Ostium du sinus frontal. 5. Agger nasi. 6. Orifice des ceUules ethmoidales antérieures. 6′. Ostium maxillaire. 7. Cornet inférieur. 8. Orifice du canallacrymo-nasal. 9. Méat inférieur. 10. Apophyse palatine du maxillaire supérieur. 11. Voile du palais. 12. Naso-pharynL 13. Lame horizontale du palatin. 14. Amygdale pharyngée. 15. Orifice de la trompe d’Eustache. 16. Corps du sphénoïde. 17. Sinus sphénoïdal. 18. Cornet supérieur. 19.Méatsupérieu~ 20. Bulbe olfactif. 9 1 2 4 CS , , , 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 r 1 , 1 J 1 1 1 1 1 , 1 1 1, 1 1 1 -.+-.- • Figure 2: Vue externe (intra-sinusienne) du cornet inférieur droit. [82] 1. Queue du cornet. 2. apophyse maxillaire. 3. Apophyse ethmoïdale. 4. Apophyse lacrymale. 5. Extrémité antérieure du cornet. •••Proc. une ifatllll.’ .••• I.,,~ crl~lée = Cornet ~l Mral inr~r . … ~lamc perpendiculAire .-# j… ii.. ~.Cornt’l !?l IlleRt stJpér. t~ •••Comel cl llCal IDOYE’ns ..; 1 labyrinthe e!~Idal 1, 1, 1 Cristo Galli K.U ILl 1RE –+- ORBJ le _ Yi !~r.oHA flOt.( Figure 3 : Cavité nasale, coupe frontale montrant le septum nasal. [82] 10 Les fosses nasales communiquent avec l’oreille moyenne par la trompe d’Eustache et par des orifices ou ostium, avec les sinus de la face. La muqueuse nasale recouvre toute la surface des fosses nasales. C’est un élément essentiel des fonctions nasales tant sur le plan respiratoire et olfactif qu’immunitaire, son fonctionnement est complexe, ses dysfonctionnements sont causes et conséquences des multiples pathologies rencontrées en pratique courante, elle est de structure simple, mais comprend toutefois un riche équipement cellulaire, vasculaire et nerveux qui explique sa complexité fonctionnelle.
PHYSIOLOGIE DES FOSSES NASALES
Mise à part l’olfaction, les fosses nasales ont essentiellement un rôle de modification de l’air inspiré. En effet le nez étant un organe respiratoire, celui-ci va avoir 3 grandes fonctions : a Filtrer l’air respiré a Réchauffer l’air inspiré a Participer aux défenses de l’organisme 2.1. ROLE DE FILTRE Le nez est la partie toute supérieure de l’arbre respiratoire, les cellules à mucus vont former une sorte de film régulier, en constant mouvement, tel un tapis roulant, grâce à l’action mécanique des cellules ciliées. Ce film de mucus englue les particules étrangères que le mouvement ciliaire tend à rejeter vers le pharynx ou il sera éliminé par déglutition. Certaines perturbations congénitales (mucoviscidose, dyskinésies ciliaires primitives) ou acquises (après infection virale) sont impliquées dans la survenue de pathologies infectieuses diffuses et souvent sévères du nez et des sinus. Le mucus a une activité antioxydante, antiprotéasique et antibactérienne assurée d’une part par les mu~ines qui piègent les bactéries et d’autre part par les IgA secrétées dans la sous-muqueuse.
RECHAUFFEMENT DE L’AIR INSPIRE
L’air qui arrive aux poumons ne doit pas être trop froid, car il risque de dessécher les bronches et de favoriser la survenue de bronchites bactériennes. La muqueuse nasale, de par sa relative grande surface (augmentée par la présence des cornets) et sa grande richesse en sang (celui-ci est à 37 OC), va réchauffer et humidifier l’air.
ROLE DE DEFENSE
Outre le système mucociliaire et la flore commensale, le système immunitaire annexé aux muqueuses respiratoires intervient pour défendre l’organisme contre les particules (antigènes) non rejetées. En effet, lors d’une rhinite allergique, la muqueuse nasale en contact avec l’allergène respiratoire (ex: pollens) va avoir une réaction disproportionnée dans son intensité en rapport avec la mise en action des cellules immunitaires appartenant au MALT (Tissu Lymphoïde Associé aux Muqueuses) où on trouve: Cellules présentatrices d’antigènes, lymphocytes T, lymphocytes B, et des immunoglobulines (principalement 19A) qui fonneront des « complexes immuns» avec des antigènes spécifiques et seront ensuite transportés par le mucus vers le tube digestif.