Les relations d’apprentissage en interaction entre un élève handicapé mental et un élève classique

Les professeurs des écoles

Les professeurs des écoles sont des agents de la fonction publique de l’Etat français. Ils ont pour mission d’organiser les contenus des différentes disciplines et de les apporter auprès des élèves de 2 à 11 ans. Ils ont l’obligation de se référer aux programmes de l’enseignement primaire et maternelle car ceux-ci donnent les contenus à enseigner aux élèves. A partir de ces contenus, le professeur des écoles possède une liberté pédagogique pour déterminer de la façon dont il va apporter les contenus des programmes aux élèves. Le professeur des écoles doit maîtriser les compétences de l’élaboration des méthodes pédagogiques pour apporter les contenus, de la conduite et de l’organisation de sa classe, de l’évaluation de son enseignement auprès des élèves et de la gestion de l’hétérogénéité des élèves. Afin de maîtriser cette compétence de la gestion de l’hétérogénéité des élèves, les enseignants doivent enseigner les contenus auprès de tous les élèves. Ces élèves sont tous différents par définition et certains présentent des caractéristiques spécifiques comme les ENAF (élèves nouvellement arrivés en France) ou les élèves porteurs de handicap. Les enseignants ont le devoir de gérer la diversité des élèves. La circulaire du ministère de l’éducation nationale sur les compétences du professeur des écoles dit que l’enseignant «sait différencier son enseignement en fonction des besoins et des facultés des élèves, afin que chaque élève progresse. Il prend en compte les différents rythmes d’apprentissage, accompagne chaque élève, y compris les élèves à besoins particuliers». Ainsi, comme le dit ce document, il est du devoir de l’enseignant de mettre en œuvre son enseignement auprès d’un public d’élève très hétérogène et de tenir compte des besoins des différents élèves pour les amener tous vers la réussite.

Les élèves porteurs de handicap

Les élèves porteurs de handicap sont des élèves qui sont intégrés dans le cursus scolaire classique depuis la loi de 2005. Nous allons définir les différentes notions liées au handicap, voir ce que la loi du 11 février 2005 stipule et enfin nous analyserons la situation des élèves en situation de handicap dans l’école élémentaire.
Définition de handicap, déficience et incapacité. : Le terme « handicapped » apparait au début du XXème siècle en Amérique du nord. Il désignait les désavantages liés à une infirmité. En France, ce mot désigne une situation quelconque de désavantage d’une personne par rapport à une autre. Selon la loi du 11 février 20053, la notion de handicap signifie «toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant». Ainsi, selon cette loi, le handicapé est un individu dont certaines fonctions sont altérées et qui pâti de cette situation. L’OMS5 définie le handicapé comme «celui dont l’intégrité physique ou mentale est progressivement ou définitivement diminuée, soit congénitalement, soit sous l’effet de l’âge, d’une maladie ou d’un accident, en sorte que son autonomie, son aptitude à fréquenter l’école s’en trouve compromise». Ainsi, à travers cette définition, on voit que l’élève en situation de handicap peut tirer son handicap d’un problème congénital, donc naturel, ou d’un évènement de sa vie. Cela montre des différences car dans un cas, l’enfant s’est développé avec son handicap et dans un autre cas, l’enfant s’est développé normalement mais a du s’adapter à cette nouvelle situation pour continuer son développement. Selon Mercier (1997), La déficience et l’incapacité font partie de la situation de handicap. En effet, selon lui, la déficience fait référence à « la perte de substances ou à l’altération de fonctions ou structures physiologiques, psychologiques ou anatomiques, provisoire ou définitive. Elle comprend l’existence ou l’apparition d’anomalies, d’insuffisances et de pertes concernant un membre, un organe, un tissu ou une autre structure de l’organisme incluant la fonction mentale. Elle correspond à une norme biomédicale et se présente comme la conséquence d’une maladie ou d’un trouble. ». Il dit aussi que l’incapacité est «la réduction partielle ou totale, transitoire ou définitive de la capacité d’accomplir une activité, d’une façon considérée comme normale pour un être humain. Elle résulte d’une déficience». Ainsi, selon Mercier, le handicap est une déficience qui amène à une incapacité.

Adaptation à l’école ou adaptation de l’école ?

Ainsi, la loi de 2005 indique que les enseignants doivent adapter leurs enseignements à tous les élèves y compris les élèves en situation de handicap. Cela veut donc dire que l’école élémentaire est une école inclusive. En effet, l’inclusion des élèves porteurs de handicap signifie que l’école et donc le professeur des écoles adapte ses contenus et ses méthodes pédagogiques à l’enfant handicapé et celui ci doit aussi effectuer une démarche d’adaptation à l’école. Ce principe est mis en lumière par Mercier en 1994 et signifie «inclusion : un processus dialectique où d’un côté la personne en situation de handicap cherche à s’adapter le plus possible aux normes sociales, et de l’autre, les normes sociales s’adaptent pour accepter les différences : développement de stratégies par lesquelles chaque population, avec ses spécificités, devrait trouver sa place». Comme le dit Mercier, l’inclusion est un processus de l’élève et de l’école qui tendent à se rejoindre par des adaptations mutuelles. Il ne faut pas la confondre avec l’insertion qui est une adaptation totale de l’environnement scolaire à l’enfant handicapé. L’inverse s’appelle l’intégration et signifie un «processus qui consiste à favoriser l’adaptation de la personne en situation de handicap, dans un milieu ordinaire : ses comportements doivent correspondre aux normes et aux valeurs sociales dominantes et la personne en situation de handicap doit développer des stratégies pour être reconnue comme les autres».

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Historique de l’enseignement de l’éducation physique envers les enfants handicapés mentaux

L’enseignement spécialisé envers les handicapés mentaux s’est mis en place assez tôt. En effet, lors d’une conférence, Pascal Brier, Docteur en STAPS, dit que l’enseignement de l’éducation physique pour les jeunes déficients intellectuels a commencé en 1838 et son développement a connu quatre étapes pour arriver aux conditions qu’il connait actuellement..
La première étape de ce développement a eu lieu 1838 à 1909. L’année 1838 fut marquée par des réformes hospitalières. Ces réformes ont permis une mise en place de processus de spécialisation de l’éducation pour les «aliénés» dans les asiles. Les «fous» deviennent un objet médical. L’enfant handicapé mental est qualifié «d’idiot» et on place l’éducation physique dans son éducation. Cette éducation physique prend la forme d’une gymnastique. Le créateur de cette gymnastique est Edouard Seguin (1812/1890). Sa volonté est qu’il y ait de l’insertion dans les asiles écoles. Il a créé quatre gymnastiques différentes. Il y eu une gymnastique passive pour les handicapés mentaux et moteurs sévères afin de lutter contre la sédentarité de ces derniers. Pour les autres handicapés mentaux, il a créé une gymnastique rudimentaire. Celle-ci était enseignée dès 2 ans pour faire acquérir aux enfants une motricité de base. Ensuite, entre 2 et 13 ans, les enfants était éduqués avec une petite gymnastique des valides. C’était une gymnastique avec des apprentissages scolaire notamment sur la structuration de l’espace et du temps. Enfin, de 13 à 17, il proposait aux enfants une grande gymnastique des valides avec des mouvements sur de la musique (à base de reproductions de démonstrations) dans un esprit de discipline militaire. L’insertion se trouvait dans le fait que les élèves participaient aux concours fédéraux de gymnastique.
Grâce aux concours de Seguin et du Docteur Désiré-Magloire Bourneville (1840/1909) qui «humanisa les asiles et tenta d’en faire des lieux d’éducation et de soins», on comptait 3000 enfants et adolescents dans ces structures à la fin du XIXème siècle.

Apprentissage permis grâce à l’apprentissage vicariant

Bandura a mis en lumière cette méthode pédagogique consistant en une observation d’un expert par un novice pour que ce dernier puisse à son tour réaliser l’action. Nous nous intéresserons aux effets que cela peut avoir sur le modèle, puis nous nous demanderons quelles informations peut prendre l’élève novice et enfin nous verrons les acquisitions que cela amène chez l’élève novice. Effets sur le modèle : Le modèle va être celui qui va être observé par un élève novice afin d’être imité. L’imitation c’est la reproduction d’un comportement du modèle observé. Le modèle va se sentir investi d’une mission : aider l’élève novice en lui montrant ce qu’il faut faire. Ainsi, faire en sorte qu’un élève soit modèle dans une situation joue sur sa motivation. De plus, il en retire une certaine fierté d’avoir contribuer à la réussite de l’élève novice. Enfin, cela lui permet d’inculquer des valeurs de respect, de solidarité envers l’élève novice car il va vraiment l’aider à réussir. Dans la formation du citoyen, c’est très important. La relation de tutorat aura deux effets majeurs : Un effet méta cognitif car le tuteur devra réfléchir à une notion qu’il connait déjà pour l’expliquer à l’apprenant et un socio cognitif car l’élève tuteur devra remobiliser ses connaissances pour expliquer à l’élève pourquoi ce qu’il fait n’est pas correct.
Comment l’observateur peut il prendre des informations ? Bandura distingue deux principes dans l’apprentissage vicariant : «le processus d’attention et la reproduction mentale». Le processus d’attention consiste à sélectionner les informations qui paraissent utiles et à extraire les éléments qui semblent importants pour éliminer les informations secondaires. Ainsi, pour apprendre en observant pour imiter le modèle, il faut faire un travail de distinction des éléments primordiaux pour réussir les mouvements. Il faut ensuite que ces informations soient codées dans les structures mentales par l’élève novice pour que celui-ci puisse reproduire les gestes quand l’élève expert sera
absent. Le second principe est celui de la représentation mentale. L’élève va encoder les informations qu’il a prises sur le modèle et effectuer le mouvement par rapport à cet encodage de la démonstration. Il est important, lors de toutes les tentatives de reproduction de la forme, que l’élève novice ait des informations sur ce qu’il a fait. Ces informations sont des «feeds back». Ces feeds back sont primordiaux pour permettre à l’élève novice de faire un ajustement entre les savoirs faire moteurs qu’il avait déjà et les informations (représentations) qu’il a eu en observant le modèle.

Table des matières

I) Introduction
a. Enoncé de la question de départ qui a motivé ce travail
b. Panorama générale de l’école élémentaire
i. Les professeurs des écoles
ii. Les élèves
iii. Les élèves porteurs de handicaps
iv. Les disciplines enseignées
II) Cadre théorique 
a. L’apprentissage
i. L’apprentissage scolaire
ii. Spécificités de l’apprentissage en EPS
b. L’interaction sociale
i. L’intelligence distribuée ou apprentissage coopératif.
ii. Les différentes formes d’interaction
1. La coopération
2. La collaboration (conflit socio cognitif)
3. Le tutorat
4. L’imitation/ observation (apprentissage vicariant)
iii. Comment favoriser l’interaction en classe notamment en EPS ?
c. Les effets de l’interaction sociale dans l’apprentissage
i. Acquisitions permises grâce à l’apprentissage vicariant
ii. Acquisitions permises grâce au conflit socio cognitif
III) Enoncé de la problématique
IV) Méthodologie de recueil de données
V) Hypothèses 
VI) Recueil de données 
a. Séance 1 
b. Séance 2 
c. Séances 3 et 4 
d. Séance 5 
VII) Conclusion et pistes pédagogiques
VIII) Bibliographie
IX) Annexes

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