Les Recommandations de l’UNESCO
L’inscription du Val de Loire au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis décembre 2000 a fait émerger une plus grande responsabilité aux acteurs du territoire. L’UNESCO a des attentes vis-à-vis du futur de l’inscription. A travers cette inscription, les acteurs du Val de Loire se donnent l’objectif de conserver les caractéristiques qui ont été à l’origine de sa patrimonialisation, mais aussi de valoriser cette dernière en adaptant le développement du territoire en accord avec les attentes de ses habitants, touristes et mêmes collectivités (Mission Val de Loire). Cet engagement, nécessaire, se fait à travers de nombreux acteurs mais aussi de nombreuses échelles. L’Etat tout autant que les communes inscrites doivent y répondre. Pour cela, des cadres de travail et de coordination entre ces derniers doivent et ont été mis en place. Ces derniers ont pour objectif de définir ce cadre de travail, de responsabiliser les acteurs et surtout d’identifier leur rôle. La préservation du label UNESCO sur le site du Val de Loire patrimoine mondial possédait déjà des objectifs fixés par le Plan Loire Grandeur Nature. Le contexte politique des années 1990 voyait émerger différentes « conceptions de l’aménagement du fleuve » (plan Loire, 2007). Dans cette optique, le Comité Interministériel de l’Aménagement et du Développement du Territoire (CIADT) a arrêté en 1994 le premier Plan Loire Grandeur Nature pour une période initiale de 10 ans. Cet arrêté visait à implémenter « un plan global d’aménagement de la Loire afin de concilier la sécurité des personnes, la protection de l’environnement et le développement économique ». Ce plan possède quatre objectifs majeurs :
Même si le site Val de Loire n’était pas encore inscrit au patrimoine mondial, ce plan s’intégrait à l’objectif de « gestion intégrée d’un territoire » que prône l’ICOMOS. Ce programme concerne le bassin hydrographique de la Loire. L’organisme UNESCO en lui-même ne fournit pas d’aide financière et n’est pas directement concerné par ce Plan. L’appui financier est fourni par l’Etat, l’Etablissement Public Loire (EP Loire) et les régions hôtes du bassin hydrographique du fleuve (9 au total) mais aussi l’Europe (fonds FEDER). La DIREN, quant à elle, « assure le secrétariat du plan Loire grandeur nature. Elle participe aux actions du Ministère du Développement Durable (MEEDDAT) rassemblées dans le programme des Interventions Territoriales de l’Etat (PITE) et participe à la programmation des crédits de ce plan. Elle élabore les outils de suivi technique et financier permettant d’assurer la mise en œuvre du plan. » (DIREN Centre). A partir de 2000, le plan Loire Grandeur Nature est intégré « dans les contrats Plan Etat-Région (CPER)» (Région Poitou-Charentes).
Les objectifs sont ambitieux et tendent à donner plus de responsabilités à chaque acteur européen, national, régional ou communautaire. Ces ambitions s’axant autour des quatre enjeux prioritaires énoncés sont mises en place sous formes d’actions qui sont recensées, regroupées et intégrées dans des « grands projets » : prévention des inondations, sauvegarde des espèces, ouvrages de l’Etat et sécurité civile, préservation du patrimoine, recherche de données et développement. La DIREN se retrouve encore acteur central avec un rôle de coordinateur. « Elle assure directement le suivi d’opérations interrégionales : actions relatives aux risques d’inondation dans les domaines de la Prévention, Prévision, Protection (3P), préservation et mise en valeur du Val de Loire inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des paysages culturels vivants, développement de la « Loire à vélo », actions de préservation et de restauration des milieux notamment à travers la démarche Natura 2000, actions en faveur des poissons migrateurs. Elle participe aux actions de prévention et de réduction de la vulnérabilité des personnes et des biens au risque d’inondation majeure. » L’UNESCO est un label honorifique pour un territoire. L’Etat est « responsable devant l’UNESCO de la gestion de ses sites labellisés » (Sauvegarde de la Loire Angevine, 2010) et « garant de la pérennité de l’inscription devant la communauté internationale » (Plan de gestion val de Loire version 1, 2010). De ce fait, l’Etat français met actuellement en place l’élaboration d’un plan de gestion du site inscrit au patrimoine mondial, en collaboration avec les collectivités territoriales et plusieurs institutions : patrimoine mondial » et « la préservation des valeurs patrimoniales et paysagères dans l’occupation, l’organisation et l’aménagement de son territoire » (Plan de gestion version 1). Cet objectif est partagé par l’ensemble des collectivités locales, et ce « dans le cadre de leurs actions territoriales ».
Ainsi, le plan de gestion en cours d’élaboration repose sur 4 grands axes : Les quatre ambitions du plan de gestion s’organisent autour d’un projet d’actions. Les deux premiers volets établissent un diagnostic du territoire et son état des lieux. La première partie consiste à recenser les caractéristiques qui ont fait du Val de Loire un site inscrit au patrimoine mondial. La seconde établit un diagnostic technique, en collaboration avec la Mission val de Loire, des éléments paysagers, des échelles de perception et de menaces pesant sur la préservation des caractéristiques recensées auparavant. La troisième partie met en place des « vœux d’actions » qui rassembleront les collectivités territoriales du périmètre inscrit. « Ces orientations sont déclinées en propositions d’actions opérationnelles » (Plan de gestion version 1). Enfin, la quatrième partie énoncera les actions entamées par l’Etat. Leur nature est essentiellement juridique, l’Etat étant responsable du domaine fluvial.