La réflexion sur les parties prenantes dans un projet collectif nous a amenés à chercher à comprendre la place des parties prenantes dans un projet versus projet collectif. L’influence des parties prenantes pour la réussite des projets a également une préoccupation qui a gouverné notre recherche sur les parties prenantes dans un projet collectif.
Les parties prenantes dans un projet versus un projet collectif
La définition du concept partie prenante date déjà des années 80. C’est ainsi que, selon Freeman (1984), une partie prenante est tout individu ou groupe qui peut affecter ou être affecté par l’accomplissement des objectifs d’une organisation. Autrement dit, une partie prenante est une personne, un groupe ou un organisme qui peut affecter, être affecte par, ou percevoir d’être affecté par une décision, une activité ou le résultat d’un projet (PMI, 2013). Les parties prenantes peuvent avoir une influence sur le projet, ses livrables et les membres de l’équipe de projet.
Dans un projet, on distingue généralement cinq catégories de parties prenantes : l’équipe de projet, les organes de décision, les membres du contexte dans lequel s’insère le projet, les fournisseurs des ressources externes à l’organisation et enfin les destinataires ou bénéficiaires du projet (Asquin et al., 2005).
Dans un projet collectif, ces catégories de parties prenantes ne viennent pas toutes forcément de la même organisation. C’est ainsi que, en fonction de l’enjeu, l’équipe de projet peut être composée d’acteurs venant de différentes organisations. Cette particularité de l’équipe de projets dans un projet collectif peut être source de réflexions sur les projets collectifs. L’équipe de gestion d’un projet collectif peut être homogène ou pas (fonction du choix bureau de projet ou des commanditaires). La littérature dans le domaine n’a pas permis de bien comprendre la structure des parties prenantes dans un projet collectif.
Les parties prenantes et la réussite de projets
La réflexion sur la place des parties prenantes dans la réussite des projets a été abordée par plusieurs auteurs dont Mathieu Laferrière (2013), Diallo, Leyrie, Bousquet et Ossoro (2013), Leyrie (2013), Scott-Young et Samson (2008), Messager Rota, V. (2009), Asquin et al. (2005) et le PMI (2014). Cette section est consacrée en un premier temps à la réussite des projets puis à la place des parties prenantes dans la réussite des projets.
➤ La réussite de projets
Scott-Young et Samson (2008), dans « Project success and project team management: Evidence from capital projects in the process industries. » du Journal of Operations Management, ont mis en place un modèle pour mesurer les facteurs déterminants de la réussite de projets d’immobilisation dans les industries de transformation. Testés au moyen d’une étude empirique de 56 projets d’immobilisations, exécutés par 15 des 500 fortunées sociétés dans les industries de transformation, le modèle a permis de constater que la réussite d’un projet est liée au (i) contexte organisationnel, (ii) la conception de l’équipe de projet, (iii) la direction de l’équipe de projet, (iv) le processus d’équipe de projet, et enfin (v) les facteurs de résultats du projet. Cette recherche donne peu de directives sur la façon dont les facteurs de l’équipe de projet influencent trois importants résultats de projets d’investissement que sont le coût, le calendrier et l’exploitabilité.
Les projets étant temporaires par nature, leurs succès doivent être mesurés à leur achèvement et ceci par rapport aux contraintes de contenu, de délais, de coûts, de qualité, de ressources, et de risques telles qu’approuvées entre les chefs de projet et la direction générale. Le PMI identifie six contraintes en ajoutant la qualité, les ressources et le risque à la triple contrainte identifiée par Messager Rota, V. (2009). Par ailleurs, pour la réussite du projet, une période d’essai peut faire partie du projet dans son ensemble. L’institution de cette période d’essai peut permettre de rester beaucoup plus dans les limites des facteurs qui constituent des contraintes de réussite. « Pour qualifier la réussite du projet, il est nécessaire de se comparer aux dernières références de base adoptées par les parties prenantes autorisées. » Les dernières références de base constituent la synthèse des attentes des parties prenantes à la livraison du projet. Ces attentes peuvent être conditionnées par les facteurs de réussite.
Selon Asquin et al. (2005), « le succès d’un projet dépend des facteurs internes (capacité à attirer les compétences adéquates, à organiser le travail de façon efficace et à manager des hommes), mais aussi des facteurs externes (capacités à accéder aux ressources organisationnelles et à prendre en compte les jeux politiques et symboliques). » La réussite d’un projet est alors liée à la capacité à gérer les hommes aussi bien à l’interne qu’à l’externe du projet et à la capacité organiser le travail de manière adéquate pour l’atteinte des objectifs du projet. Réussir un projet est alors lié à la bonne gestion des hommes et à la qualité de l’organisation du travail.
➤ La place des parties prenantes dans la réussite de projets
Les parties prenantes font partie des facteurs déterminants de la réussite des projets. C’est ainsi que, selon Mathieu Laferrière (2013), la gestion des parties prenantes est intimement liée au succès du projet et au succès des organisations. Pour ce dernier, la réussite d’un projet passe par à la bonne gestion des parties prenantes. Il a fait asseoir son analyse en se servant de la cinquième édition du PMBoK. Ainsi, il affirme que l’importante des parties prenantes devient de plus en plus grandissante pour la réussite des projets et a nécessité l’intégration de la gestion des parties prenantes comme un nouveau domaine de connaissances dans le PMBoK. Pour ce dernier, de l’identification, la planification, la gestion et le contrôle de l’engagement des parties prenantes, ces 4 processus sont importants pour permettre l’augmentation de la probabilité de succès du projet à travers les jeux de pouvoir et d’influence qui peuvent être informels. Cette explication de la contribution des parties prenantes demeure un peu théorique. En effet, pour le PMI (2014), «l’identification des partiesprenantes, la compréhension de leur degré relatif d’influence sur le projet, ainsi que l’assurance d’un équilibre entre leurs exigences, leurs besoins et leurs attentes, sont des actions essentielles à la réussite du projet. Tout défaut à ce niveau peut se traduire par des retards, des surcouts, des problèmes inattendus, et avoir d’autres conséquences négatives, jusqu’à l’annulation du projet. » .
L’INTRODUCTION |