Bien que les associations parasitaires soient connues depuis des décennies, leur fonctionnement et leurs impacts écologiques sont restés longtemps ignorés. A l’exception du domaine médical, l’étude du parasitisme ne présentait, aux yeux des scientifiques, qu’un intérêt limité (De Bruyn, 2010). Aujourd’hui la moitié des organismes vivants sont des parasites (Price, 1980). Il existe de nombreuses définitions du parasitisme qui varient en fonction du domaine d’étude reflétant les intérêts de recherche (Rohde, 2005).
Rohde (1993, 2001) ; Combes (2001) et Durieux (2007) définissent le parasitisme comme étant une association étroite entre deux organismes, dans laquelle l’un (le parasite) dépend de l’autre (l’hôte) et en tire profit, souvent de la nourriture ainsi que l’habitat et la mobilité. Le parasitisme est un schéma d’interaction universel dans la nature. En effet, tous les organismes sont impliqués dans de telles interactions, en tant qu’hôte ou parasite. Ces interactions peuvent être d’une complexité variable, avec souvent plusieurs parasites pour un même hôte, la nécessité de plusieurs hôtes successifs pour le parasite, ou encore l’existence de parasites de parasites (hyperparasitisme). (Chambouvet, 2009). La localisation des parasites au sein de leur hôte représente un critère qui permet de les classer en ectoparasites vivants sur les parties externes de leur hôte comme la peau ou les cavités ouvertes (Combes, 2001) ; en endoparasites vivants à l’intérieur des organes, tissus, espaces intracellulaires ou du système sanguin et en mésoparasite vivant à l’intérieur de l’hôte (parasites intestinaux par exemple). Les mésoparasites et endoparasites nécessitent généralement, au cours de leur cycle de vie, plusieurs hôtes pour assurer leur développement. Ils sont dits hétéroxènes (cycles indirects). Les ectoparasites, en général, dépendent et se développent uniquement sur un seul hôte. Ceux-ci sont dits monoxènes (cycles directs) (Marchand, 1994). De plus, certains parasites peuvent manipuler la morphologie et/ou le comportement de leurs hôtes de manière à favoriser leur transmission à l’hôte suivant (Combes, 2001; Thomas et al., 2005 a et Barber & Wright, 2006).
Les Protozoaires
Caractères morpho anatomiques
Ce sont des organismes unicellulaires de type eucaryote, hétérotrophes du règne animal, le plus souvent mobiles ; selon les cas ils se déplacent grâce à des plasmopodes (rhizopodes), des flagelles, membrane ondulante ou des cils. Les Protozoaires sont des cellules hautement organisées, Puisque, soit à l’état de simplicité, soit engagée dans une colonie, une cellule, remplie de nombreuses fonctions nécessaires à la vie et comporte des organites complexes : vacuoles pulsatiles, cils, flagelles… (Rohde, 2005). Il existe plus de 65 000 espèces décrites de protozoaires avec environ 8800 espèces parasites, y compris 2500 ciliés et 1800 flagellés. Il ya près de 1200 espèces de myxozoaires qui parasitent les poissons (Lom et Dykova, 1992). Les protozoaires se différencient donc fortement des cellules constituantes des tissus des métazoaires qui sont pluricellulaires. Ils ont conquis et se sont adaptés à tous les milieux de vie (Rohde, 2005). Plusieurs auteurs ont classé les protozoaires mais nous allons citer celle de Levine et al. (1980) qui comporte 7 phylums :
Les Sarcomastigophora, sont des protistes munis de flagelles ou de pseudopodes, comportant un seul type de noyau, leur reproduction est essentiellement asexuée;
Les Apicomplexa, sont des protozoaires parasites obligatoires possédant un complexe apical et dépourvus d’organites locomoteurs comprenant un anneau polaire, un micropore, un conoïde (fibres spiralées), les micronèmes (petits éléments tubulaires) et les rhoptries (éléments allongés en massue);
Les Ciliophora, sont des protozoaires caractérisés par la présence de cils vibratiles et de deux noyaux, généralement disposés en rangées, et pourvus chacun à sa base d’un kinetosome. Seulement quelques espèces sont parasites. Lors de conditions de vie défavorables les ciliés sont capables de s’enkyster;
Les Microspora, sont des parasites intracellulaires obligatoires produisant de petites spores, affectant aussi bien les vertébrés que les invertébrés (Wittner & Weiss, 1999). Plus de 1300 espèces sont répertoriées à travers le monde. Toutes les Microsporidies présentent une forme de résistance et de dissémination, la spore ; celle-ci est souvent de petite taille (1 à 5 μm de long, atteignant rarement 20μm) unicellulaires complexes; elle est généralement ovoïde ou sphérique ; possédant une paroi épaisse non perforée, renfermant un sporoplasme uni ou binucléé sans mitochondrie ;
Les Myxozoa, sont des endoparasites affectant un grand nombre d’espèces de poissons marins et d’eau douce. Elles sont caractérisées par la production de spores pluricellulaires dont la forme, la structure et les dimensions sont très variables. Ces spores sont composées d’une coque, de capsules polaires et d’un sporoplasme le plus souvent binucléé. L’embranchement Myxozoa est constitué classiquement de deux classes Myxosporea et Actinosporea, seuls les membres de la première parasitent les poissons .
La diversité des Myxosporidies décrites à l’échelle mondiale était récemment estimée à 2180 espèces appartenant à 62 genres (Lom & Dyková, 2006).
Les Labyrinthomorpha et Les Ascetospora
Impact sur l’hôte
Il existe un certain nombre de protozoaires parasites aquatiques reconnus depuis longtemps comme agents responsables de maladies graves telles que les flagellés du genre Piscionodinium, entrainant la dégénération et la nécrose des cellules épithéliales ; Ichthyobodo necator , détruisant les cellules épithéliales et épidermiques, par une action mécanique lors de la fixation du parasite à la cellule avec son flagelle, entrainant aussi de nombreux processus pathologiques, Amyloodinium, pathogène pour les poissons d’eau douce et marins. Cependant, d’autres protozoaires sont apparus récemment pathogènes causant une forte mortalité des poissons, comme l’exemple de Loma salmonae de microsporidium, auparavant considéré comme relativement non pathogène pour les salmonidés dans les eaux douces (Scholz, 1999). Quelques espèces de Myxosporidies sont parasites du système nerveux central et notamment Myxobolus neurobius ou M. encephalica. Myxobolus cerebralis est parmi les protozoaires parasites de poisson, l’un des plus nuisibles. Il envahit le cartilage crânien des Salmonidés et provoque la « maladie du tournis ». Ce parasite provoque une maladie très grave et économiquement très importante chez les poissons destinés à la consommation humaine. Certaines espèces de Myxosporidies (appartenant notamment aux genres Henneguya et Myxidium) provoquent la formation de nodules blancs, arrondis ou plus rarement ovales sur la peau, les nageoires et les branchies. Cette forme est relativement inoffensive et ne provoque pratiquement jamais de pertes. Par contre, elles peuvent être responsables d’ulcérations musculaires hémorragiques ouvertes vers l’extérieur (Foin, 2005).
Les Métazoaires
Les principaux embranchements parmi les parasites Métazoaires sont les Plathelminthes (Monogènes, Digènes, Cestodes), les Nématodes, les Acanthocéphales et les Crustacés (Durieux, 2007).
Les Plathelminthes
L’embranchement des Plathelminthes, qui comprend presque que des formes parasites, est de loin le plus diversifié parmi les Métazoaires, en particulier en milieu marin. Le phylum des Plathelminthes regroupe au moins 20 000 espèces (Caira et Littlewood 2001) bien que la majorité d’entre elles soient encore inconnues. Classiquement, les Plathelminthes sont divisés en Turbellariés, organismes en majorité libres, et en 3 autres Classes : Monogènes, Digènes et Cestodes. (Rohde, 2005 ; Shirakashi & Goater, 2005).
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