Copépodes commensaux et parasites des côtes mauritaniens
Durant sa mission en Mauritanie, Brian [2] a déterminé des Copépodes sur les côtes maritimes de Nouadhibou. Cette étude a montré l’existence de 56 espèces de Copépodes appartenant à dixfamilles. Selon la FAO [10], l’une de cesespèces de Copépode a été également décrite enMauritanie. Parmi les famillesdes Copépodes trouvées, certaines comprennent des parasites qui sont plus ou mois pathogènes pour les poissons. Parmi ces parasites, il y a :
– Les Lernaedae : ces parasites infestent la gorge, l’opercule, la lèvre inférieure et la peau chez quelques espèces de poissons (Pagrus sp, Plectorynchus mediteranneus). Chez certaines espèces de cette famille, la longueur peutatteindre 50 mm (exemple : Lernaeenicus longiventris), leur points d’attache est souvent marqués par une lésion distincte occasionnellement enflammée ethémorragique [18].
– Les Argulidae : L’espèce Argulus abosae a été retrouvée dans la cavité buccale de Zeus faber. En général, les points d’attache sont marqués par une dépression circulaire rouge tandis que la zone périphérique devient hémorragique , enflammée et parfois ulcéreuse avec perte partiel de l’épithélium[18].
– Les Caligidea : Cette famille comprend le genre Lepeophtheirus et principalement les espèces : L.monacanthus, L.longipes et L.dissimulatus. Ce sont des espèces trouvées sur les branchies chez les Serra aquilla, Plectorynchusmediterraneus et Arius heudeloti.
– Les Ergasilidae : Ils se fixent, en général, sur les branchies et sont d’une taille inférieure à 2 mm, de couleur blanchâtre à brun sombre. Parmi les espèces decette famille trouvées en Mauritanie, il y a Bomolochus solea chez Soleavulgaris et Artacolox monodi chez Lagocephalus laevigatus
Les Isopodes
Les Isopodes parasites observés sur les côtes du Sahara mauritanien appartiennent à un petit nombre d’espèces. En effet, 11 espèces parasitesd’Isopodes appartenant à deux familles ont été collectées dans cette zone. Lafamille des Cymothoidea et surtout l’espèce Nerocila cephalotes (longueur pouvant parfois atteindre 60 mm) est extrêmement fréquente sur les espèces depoisson : P.mediterraneus, Dentex filosus et Epinephelus Sp. On trouve engénéral ce parasite sur les nageoires et dans la cavité buccale attachées à lalangue du poisson.
La Faune parasite de la sardine de l’Atlantique Centre Est (Zone du Sahara).
Au total, 16 espèces de parasites ont été trouvées chez la sardine de l’atlantique Centre-Est : 2 Coccidies, 4 Myxosporidies, 1 Monogène, 1 Cestode, 5Trématodes, 2 Nématodes, et 1 Acanthocéphale [9].
Les parasites ayant un cycle évolutif direct comme les Protozoaires et lesMonogènes affectent 25,2 % de poissons examinés. Les Myxosporidies du genreKudoa qui provoque l’histolyse du tissu musculaire ont été trouvées dans lamusculature de lasardine pour la première fois dans cette zone. Les parasitesayant un cycle évolutif indirect (Cestodes, Nématodes, Acanthocéphale) sontrencontrés chez 48 % de poisson examinés. Parmi les trématodes prédominants, les larves du genre Hyterothlacium sont observées dans les échantillons examinés avec une prévalence variable (1,8-31,3 %). D’autre espèces sont rencontrées mais plus rarement avec une prévalence de 1-10 %. Il faut noter l’observation des larves du nématode Anisakis simplex chez la sardine et qui esttrès pathogènes pour l’homme.
MATERIEL ET METHODES
ZONE ET PERIODE D’ETUDE
Les enquêtes ont eu lieu dans deux zones différentes : Nouadhibou au Nord et Nouakchott au sud (Fig.1). Les enquêtes se sont déroulées entre fin Août etdébut octobre 2004. Cette période correspond à l’arrêt biologique en Mauritanie.
Plusieurs types de fonds caractérisent cette zone. Il s’agit notamment :
– Des bancs rocheux non recouverts de sédiments ;
– Des zones rocheuses discontinues où la roche effleure localement la surface du sédiment ;
– Des fonds de vase sableuse dont les sédiments contiennent entre 25 et 75% de lutites ;
– Des fonds de sables vaseux contenant 5 à 25 % de lutites ;
– Des fonds de sable qui occupent la partie la moins profonde du plateaucontinental, en deçà de l’isobathe 40 m.
Les ressources halieutiques rencontrées dans ces zones sont celles qui évoluent dans l’ensemble de la Zone Economique Exclusive Mauritanienne (ZEE).Plusieurs espèces animales y vivent en l’occurrence des poissons osseux(téléostéens), des élasmobranches (sélaciens), des crustacés, des mollusques, destortues marines, des échinodermes et des mammifères marins [1, 4].
Cette zone maritime est réputée être parmi les zones les plus riches du monde en ressources halieutiques. Cette richesse est due à l’existence d’un écosystème littoral exceptionnel caractérisé par des hauts fonds et de vasières permettant laprolifération d’herbiers (zostères) qui, alliée à la confluence de courants(upwelling) favorise la reproduction des espèces marines
MATERIEL
Poissons
Deux cents quatre vingt dix (290) poissons marins appartenant à dix famille, vingt un genres et vingt quatre espèces ont été prélevés. Il s’agit des poissons pêchés en Mauritanie. Leur répartition figure dans le Tableau I., Annexe 1.
Matériel d’enquête
– Trousse de dissection ;
– Glacière pour l’acheminement des prélèvements ;
– Alcool à 70% ;
– Loupe binoculaire ;
– Flacons en plastique ;
– Appareil photo numérique ;
– Fiches d’enquête.
Matériel de laboratoire
-Microscope photonique
-Loupe binoculaire
-Lactophénol (Liquide éclaircissant)
-Seringues
-Boîtes de Pétri
-Lames et lamelles.
METHODES
Technique d’échantillonnage
Un échantillonnage aléatoire a été réalisé. Tous les échantillons sont pêchésartisanalement par des pirogues de marée ou de la pêche du jour.
Les prélèvements de poissons sont effectués sur des poissons frais au momentdu débarquement dans le Marché au Poisson de Nouakchott (MPN) et dans lesusines à Nouadhibou (SOPAC pp , MAYE PECHE ). Les prélèvements ont étéfaits au hasard au lieu du débarquement et dans les usines de traitement depoisson. Seules les espèces les plus commercialisées sont ciblées. Au total, 54% des échantillons proviennent de la zone de Nouakchott dont 24 % enprovenance du large, 20 % du nord et 10 % du sud. Quant à Nouadhibou 42 %des prélèvements proviennent du sud et 4 % au nord (Fig. 2).
Examen de poissons
Les poissons prélevés aussi bien à Nouakchott qu’à Nouadhibou ont été identifiés (famille, genre, espèce, sexe) puis mesurés (longueur totale, longueur à la fourche, longueur standard et Poids). Ensuite, les poissons ont été inspectés pour la recherche des ectoparasites soit à l’œil nu, soit à l’aide d’une loupe
binoculaire [10]. Au cours de la même étape, d’autres modifications (kystes, décoloration) ont été recherchées sur la peau, au niveau des branchies et des nageoires. Une fois que cette étape est terminée, le poisson est disséqué et les organes sont soigneusement prélevés [5] et examinés l’un après l’autre sous loupe binoculaire pour chercher les kystes, les vers, les tuméfactions et autres anomalies diverses. Pour chaque poisson, une fiche est remplie (voir Annexe 2).
Prélèvements
Les prélèvements sont effectués sur les échantillons de poissons qui ont faitl’objet de suspicion de maladies. Lorsque l’examen du poisson révèle des kystessur les organes internes ou externes ou des ectoparasites, les prélèvements sontréalisés et mis dans des flacons en plastique avec des numéros. Ces prélèvements sont conservés par l’alcool à 70% pour une analyse des kystes et une identification des parasites au laboratoire de Parasitologie de l’Ecole InterEtats des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV) de Dakar [20].
Analyses de laboratoire
Les prélèvements effectués sur les poissons présentant des lésions sont observésà l’aide d’une loupe binoculaire une deuxième fois au laboratoire de parasitologie de l’EISMV de Dakar. Les parasites visibles ont été identifiés.Les kystes écrasés dans du lactophénol ont été montés entre lame et lamelle et observés sous microscope photonique pour la recherche des spores et/ou deslarves de parasites [8].
RESULTATS
Données recueillies après examen de poisson
L’examen a porté sur 290 poissons répartis en plusieurs familles dont lesprincipales sont les Sparidae (36,55 %), les Serranidae (18 %) et les Pomadacidae (14 %) (Tableau II).
La taille des poissons a été variable ; en effet, 70 % des poissons ont une taillede 20 à 35 cm, le reste (30 %) de 35 à 78 cm.. La majorité de la populationexaminée (71 %) a un poids corporel situé entre 200 et 1000 g et les 29 % restant ont un poids de 1100-8000 g.
La prévalence des modifications lésionnelles au sein des poissons examinés a été de 24,1 % répartie dans sept familles. Elle est de 6,2 % chez les Scianidae, 6,2 % chez les Serranidae et 5,17 % chez les Sparidae Il n’a pas été observé de lésions chez 3 familles (Tableau III).
Ces lésions sont de nature diverse (Tableau IV). Les kystes représentent une prévalence de 18,62 %, les ectoparasites 5,17 % et les larves d’insectes dans la cavité générale 0,69 %. Les kystes ont été notés dans plusieurs organes (Tableau V). Les différentes modifications lésionnelles sont présentées à l’Annexe 2 (Fig. 4,5,6,7,8,9,10,11 et 12).