Les monuments publics les sanctuaires, temples et arcs
Monuments entre public et privé : les thermes et bains
Pour les thermes il en est autrement. On parle bien de propriétaire dans le cas où les thermes n’appartiennent pas à la cité. Pour les Thermes des provinces à Ostie (fiche 5), n’ayant aucune indication sur leur fonctionnement, et n’ayant découvert aucune inscription ou fragment de céramique ou de brique avec une épitaphe, il ne nous est pas possible de savoir si nous avons affaire à des thermes privés ou publics par rapport à leur propriétaire et leur accès.
De plus, ne connaissant pas les dimensions des thermes en raison de leur localisation sous d’autres vestiges, ne permettant pas d’être totalement fouillés, cela empêche d’émettre une hypothèse quant à son statut public ou privé. En effet, si il s’agissait de thermes monumentaux, comme ceux de Neptune qui se trouvent juste à côté, au niveau surélevé, il serait alors fort probable qu’il s’agisse de thermes publics régis par la cité d’Ostie, or cette supposition n’est pas possible à effectuer, il m’est donc impossible de donner plus de détail à ce sujet. Si les thermes étaient publics, la cité en serait la propriétaire et une personne subordonnée pourrait être nommée pour la régie de ceux-ci.
Tout comme les Thermes des provinces à Ostie, nous n’avons aucune indication quant au fonctionnement des Thermes E d’Antioche (fiche 6) et des personnes qui en étaient les propriétaires et régissaient leur fonctionnement. Néanmoins, les dimensions des thermes ne sont pas monumentales puisque avec les Thermes A, les Thermes E sont les plus petites retrouvées à Antioche.
On peut alors supposer que ces thermes appartenaient et étaient administrés par des propriétaires privés mais cela n’est qu’une supposition. Quoi qu’il en soit, si ces thermes étaient d’ordre privés, il ne fait aucun doute que leur propriétaire faisait partie de l’élite pour avoir un tel établissement. De plus, la décoration de mosaïques renforce la richesse de celui-ci par la présence de panneaux figurés et polychromes.
Les monuments privés : les uillae
Faute d’éléments, il est parfois très difficile de connaître le propriétaire des lieux. Parfois il nous est possible de les connaître grâce à des épigraphes présents sur de la vaisselle ou des tessons. C’est le cas de la Villa de Fannius Sinistor à Boscoreale (fiche 7) qui aurait appartenu à trois propriétaires différents : Publius Fannius Sinistor, Lucius Herennius (ou Herius) Florus et un troisième qui nous est inconnu. Pour Publius Fannius Sinistor, il s’agit du nom figurant sur un vase métallique retrouvé dans la villa. Cette villa est ainsi donc attribuée à un moment de son existence à la gens Fannia. Un autre à avoir eu possession de la villa pourrait être un certain Lucius Herennius (ou Herius) Florus en raison d’une sigillée retrouvée, sur laquelle figure son nom1344.
Puis on suppose l’acquisition de la villa par un troisième propriétaire à partir d’un graffito présent sur une colonne de l’entrée B, qui indiquerait une vente ayant eu lieu le 9 mai 12 ou 18 ap. J.C. Il ne peut s’agir que de celle de la villa. Si cela concernait une autre vente, elle serait précisée, et pour une récolte, ce n’est pas la saison adéquate1345 Nous avons également des indications sur le maître des lieux grâce aux sources littéraires. Cela est beaucoup plus rare car pour être mentionné par un auteur, le propriétaire devait être quelqu’un de très connu et de très influent. Il n’est donc pas étonnant de retrouver l’empereur Hadrien dans l’Histoire Auguste, indiqué comme étant celui qui fut à l’origine d’une somptueuse villa à Tibur, actuelle Tivoli .
Cette vente aux enchères ne concerne pas les deux propriétaires vus précédemment car ils sont antérieurs chronologiquement au graffito. Il ne peut s’agir que d’un troisième acquéreur du domaine. Néanmoins, nous ne savons pas qui était le propriétaire des lieux à avoir construit et décoré la villa. Peut-être s’agissait-il soit d’un des trois propriétaires ici indiqués, soit d’un quatrième dont nous n’avons pas connaissance ? . Des fouilles archéologiques ont révélé qu’une partie du complexe architectural datait de l’époque républicaine.