LES MODELES D’ENTREPRENEURIAT ET D’INTENTION ENTREPRENEURIALE
LES MODELES D’ENTREPRENEURIAT
Nous avons cherché à mettre le lien qui existe entre les variables socio-économiques, culturelles et la création d’entreprise, en nous basant sur les principaux modèles conceptuels qui expliquent ces phénomènes et les théories développées par les chercheurs en entrepreneuriat. Différents auteurs ont essayé de comprendre le phénomène entrepreneurial en présentant des modèles conceptuels, évoquant les facteurs pouvant expliquer ce phénomène. Dans ce chapitre, nous intéressons à ces modèles dans la mesure où ils mentionnent les variables environnementales et culturelles.
LE MODELE DE SHAPERO (1975)
Le modèle de Shapero (1975) 190 est le plus connu. Il explique l’évènement entrepreneurial, c’est-à-dire les éléments explicatifs du choix de l’entrepreneuriat. L’évènement entrepreneurial est le résultat de la combinaison de quatre variables : 1- Les déplacements négatifs, positifs ou situation intermédiaire ; 2- Les perceptions de la désirabilité de l’acte ; 3- La faisabilité de l’acte en prenant en compte les facteurs issus de l’environnement culturel, économique, politique et social ; 4- La propension à l’action. Puisque notre étude se base plus spécifiquement sur les variables liées à l’environnement, nous n’allons pas nous attarder sur les autres variables du modèle. Nous allons plutôt concentrer notre attention sur les facteurs contextuels cités par Shapero.
Les Modèles d’Entrepreneuriat et d’Intention Entrepreneuriale
Variables sociologiques La famille : Il s’agit de l’environnement familial, la famille est le premier milieu dans lequel les valeurs de l’entrepreneur éventuel sont transmises. De nombreuses études démontrent la sur représentation des entrepreneurs qui ont un parent, tant le père que la mère, eux-mêmes entrepreneurs, comparativement à la population générale (Bossin et al.2008)191.
L’entreprise : l’existence d’entreprises encourageant l’intrapreneuriat et l’essaimage est un facteur discriminant. Le milieu professionnel : il s’agit de l’existence d’une région propice à l’entrepreneuriat. Il serait judicieux de parler des réseaux et de leur importance dans la création d’entreprise. Selon Arocéna (1983, p.66)) 192 « la réussite de la création est une affaire de réseaux ». Selon la littérature, l’activité entrepreneuriale d’un individu est aussi fonction de l’expérience professionnelle. Cette expérience relate l’histoire entrepreneuriale de l’individu. Traditionnellement, la plupart des entrepreneurs commencent leur carrière comme salariés. Le travail constitue souvent un lieu de rencontre essentiel entre le créateur et l’idée.
Il permet d’observer et d’explorer en profondeur un secteur d’activité, un marché et un métier. L’expérience professionnelle peut donc augmenter les perceptions des aptitudes entrepreneuriales et de ce fait, contribuer éventuellement, au sein du processus entrepreneurial, à la formation de l’intention et à l’acte de création. Il est rare de voir quelqu’un touché par la grâce et trouver une idée dans un domaine qui lui est peu ou pas familier. Les opportunités décelées sont souvent à l’actif d’un briscard doté d’une forte expérience professionnelle. La probabilité de créer une entreprise est alors plus importante lorsque les individus arrivent à maturité professionnelle