Les modèles de taux de change

LES MODÈLES DE TAUX DE CHANGE

Toutes choses égales par ailleurs, un pays doit dévaluer s’il est en situation de chômage ou s’il a un déficit commercial excessif. En fait, Williamson propose que chaque pays utilise sa politique budgétaire pour obtenir le plein emploi et la politique de change pour atteindre son objectif de balance commerciale.

Cette théorie est à la fois descriptive (elle vise à prévoir le niveau d’équilibre de moyen terme) et normative (elle indique aux pays les niveaux de taux de change sur lesquels ils pourraient s’accorder). Elle pose de nombreuses difficultés théoriques ou empiriques. En tant que modèle de coordination, elle nécessite que les pays s’accordent sur des objectifs cohérents de balance commerciale, dont la somme est nulle à l’échelle mondiale. En pratique, le choix du niveau de solde soutenable est arbitraire, ce qui se traduit par une forte incertitude sur le niveau d’équilibre du taux de change. Dans une optique de coordination, il n’est pas garanti que chaque pays voudra que son taux de change soit en permanence au niveau d’équilibre : tel pays peut souhaiter surévaluer son taux de change pour réduire son inflation ; tel autre le sous-évaluer pour favoriser une croissance vigoureuse, sachant que la notion de plein emploi n’a guère de sens pour les économies émergentes (Chine, Inde,…), qui disposent d’un stock important de travailleurs potentiels. Dans une optique descriptive, il n’est pas certain que les spéculateurs puissent utiliser une approche qui fait des hypothèses d’équilibre, qui n’ont guère de raisons d’être vérifiées, même à moyen terme.

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Le FEER est essentiellement une théorie du taux de change réel. Pour en déduire une théorie du taux de change nominal, on peut procéder de deux façons contradictoires. Soit, on suppose que les prix sont fixes, de sorte que la théorie du taux de change réel est ipso facto une théorie du taux de change nominal. Le modèle fait alors implicitement l’hypothèse d’une forte rigidité des salaires nominaux qui permet aux variations du taux de change nominal de se répercuter en variation du taux de change réel et à la politique budgétaire de toujours pouvoir maintenir le plein emploi (du moins si elle est accompagnée d’une politique de change). Mais, cette hypothèse n’est généralement pas vérifiée dans la réalité, où à moyen terme, les variations du taux de change nominal se répercutent totalement dans les prix. Soit, on suppose que les salaires et les prix sont parfaitement flexibles à moyen terme, de sorte que le taux de change réel est indépendant des évolutions nominales. Dans ce cas, le calcul du taux de change réel ne nous dit rien sur le taux de change nominal et ne peut donc guider les anticipations des marchés. De plus, le FEER suppose que l’équilibre interne est indépendant du taux de change réel, alors que si l’on adopte une représentation du marché du travail à la WS-PS (Wage Setting/Price Setting ou boucle prix-salaires en niveau, voir Chagny et al., 2002), le taux de change agit sur l’équilibre interne en modifiant les prix..

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