Les modèles de change fondés sur les variables financières
L’approche monétariste Historiquement, les changements de politique monétaire ont eu de profonds impacts sur les taux de change. Dans le cas de la monnaie américaine, à titre d’exemple, les politiques monétaires non contraignantes menées par les USA ont contribué à un sérieux déclin du dollar en 1977-1978. Le resserrement de la politique monétaire américaine par le Federal Reserve Board (FED) au début des années 1980, a fortement contribué au redressement du dollar entre 1981 et 1985. Ou encore dans le cas du Japon, une politique monétaire relativement stricte de la banque du japon au début des années 1990 a contribué au renforcement du Yen durant cette période. Alors qu’ en 1995, 1998 et en 2001, la banque centrale japonaise a mené une politique monétaire non contraignante, causant alors la faiblesse et la dépréciation du Yen.
En ce qui concerne les marchés émergents, les politiques monétaires trop laxistes ont souvent été les causes de crise monétaire. L’approche monétariste a été développée à partir des années soixante dix, par Johenson et Frankel (1976), Mussa (1976), Dornbush(1976) et Kouri (1976). La théorie monétariste de change se situe dans le cadre de régime de change flexible, dont elle cherche à montrer la supériorité sur celui des changes fixes qui vient d’être abandonné. Cette théorie accorde plus d’importance au rôle de la masse monétaire et des autres actifs financiers qu’à celui des flux commerciaux dans l’évolution de taux de change.
Elle se base, donc sur la balance de règlements officiels et non pas sur les transactions courantes. Selon cette approche, la détermination de taux de change reflète d’abord l’équilibre du marché de la monnaie ; autrement dit, le taux de change est un prix d’équilibre sur des marchés financiers issus de la demande et de l’offre de chaque devise. Une telle vision met en lumière une réinterprétation de la relation qui unit à long terme l’offre de la monnaie, le prix et le taux de change. Elle part de la demande de la monnaie qu’elle considère comme la relation macroéconomique la plus stable. Cette fonction de demande dépend de revenu, des prix et du taux d’intérêt.
Influence de l’offre et la demande de monnaie sur le taux de change
Le but de l’approche monétariste est de développer une théorie de la balance de paiement, fondée sur le fait que la balance de paiement est un phénomène monétaire dans une économie internationale monétaire. Elle requiert une analyse en termes de concepts monétaires, et plus spécialement le concept de monnaie en tant que stock et les ajustements monétaires en tant qu’ajustement de stocks, réels aux stocks désirés. Dans cette approche, l’équilibre de la balance de paiement n’est plus limité au solde commerciale. L’équilibre extérieur dépend du compte courant et du compte du capital. Les réserves en devises deviennent une fonction de l’offre et de la demande de monnaie. Un excès d’offre de monnaie se traduit sur l’équilibre extérieur par une réduction des réserves de devises détenues par le pays.
Le solde de balance de paiements étant par définition, égal à la variation des réserves, l’équilibre extérieur dépend du niveau de crédit intérieur. Tout excédent de l’offre de monnaie par rapport à la demande se traduit donc automatiquement par un déficit de la balance de paiements. Si O D M > M : la balance des paiements est en déficit et la dévaluation permet d’augmenter les prix. L’effet prix réduit la valeur réelle des encaisses monétaires et augmente la demande de monnaie. Si O D M < M : un accroissement du stock monétaire par le crédit permet de rétablir l’équilibre. Dans l’approche monétariste, les variations du taux de change produisent des effets transitoires sur la balance de paiements. Aussi, l’un des principaux résultats de l’analyse monétariste, défendue par Johnson (1977),