Augmentation de capital
Les modalité de la fusion entre les groupes de télévision à péage français, Canal+ et TPS, ont été dévoilées vendredi 16 décembre dans la soirée. Le mariage se traduira par la prise de contrôle de TPS par Vivendi Universal, maison-mère de Groupe Canal+. Le groupe Canal+ détient 66% du bouquet leader CanalSat, dont les 34% restants appartiennent à Lagardère. TPS appartient pour 66% à TF1 et 34% à M6. »C’est une opération majeure pour Vivendi Universal (VU) et pour Canal+ », a déclaré Jean-Bernard Levy, président du directoire de VU, lors d’une conférence de presse téléphonique. « Notre objectif est la dynamisation du marché de la télévision payante en France », qui y est moins développé que dans d’autres pays européens, a-t-il ajouté. Cette « simplification » de l’offre pour les consommateurs devrait « donner un nouvel élan à un marché qui ne demande qu’à se développer », selon Jean-Bernard Levy. Les dirigeants de VU ont voulu rassurer les milieux du cinéma qui craignent un resserrement des budgets alloués par les groupes audiovisuels au financement du 7ème art. Canal+ en particulier est le principal bailleur de fonds du cinéma. du directoire de Groupe Canal+. Concernant les 625 employés de TPS, les dirigeants de VU se sont voulus là aussi rassurants. « Nous verrons comment les intégrer et les accueillir dans le nouvel ensemble », sachant que « nous anticipons un accroissement d’activité très important dans les années à venir », a ajouté Bertrand Méheut.
Des responsables de TF1 et M6, lors d’une autre conférence de presse, ont indiqué tabler sur un doublement du marché de la télévision payante dans les cinq ans à venir. Le projet de ce rapprochement « est assez compliqué », a reconnu par ailleurs M. Lévy. Dans un premier temps, VU va prendre une participation de 18% dans TPS contre le versement de 150 millions d’euros. Une fois l’accord des autorités françaises de la concurrence obtenu, VU montera ensuite en puissance dans le capital d’une nouvelle entitée composée de Groupe Canal+ et TPS, pour arriver à 85%.Les participations de TF1 et M6 dans ce nouvel ensemble seraient respectivement de 9,9% et 5,1%.TF1 et M6 resteront actionnaires pour un minimum de 3 ans après la finalisation de l’opération. Les deux groupes disposeront, à l’expiration de ce délai, d’une option de vente à valeur de marché, avec un montant minimum garanti de 1,130 milliard d’euros.TF1 et M6 conservent la propriété de leurs chaînes respectives, comme par exemple LCI (détenue par TF1) ou Paris Première (qui appartient à M6).Quant à Lagardère, il peut garder sa participation dans CanalSat. Mais il peut aussi devenir actionnaire d’un nouvel ensemble regroupant les activités de télévision payante de TPS et de Groupe Canal+. Dans ce cas, la part de TF1 et M6 ne bougera pas, mais celle de VU diminuera tout en restant majoritaire. Cette seconde option est la solution préférée des dirigeants de VU, ont-ils indiqué.VU s’attend à ce que l’opération soit finalisée au 3e trimestre 2006. Le groupe s’est dit confiant dans l’aboutissement de ses discussions avec les autorités de la concurrence. Il s’agira d' »un dialogue constructif qui devrait aboutir », a déclaré M. Lévy, sans souhaiter préciser la nature des engagements qu’il va proposer aux autorités.
Le rapprochement entre Canal+ et TPS était depuis des années un serpent de mer de l’audiovisuel en France, qui demeure à ce jour le seul pays en Europe où coexistent deux bouquets concurrents.
Ce rapprochement a été accéléré par la nouvelle concurrence que font désormais aux deux vieux rivaux la télévision numérique terrestre ainsi que les groupes de télécommunications, avec leur offre de télévision par internet haut débit ADSL. Cette fusion devrait également permettre de mettre un coup de frein à l’envolée du coût des droits, notamment du football. exemple, la cour d’appel de Paris a fixé l’examen des recours juridique de TotalFina et Elf à la date du 7 Octobre 1999.L’accord entre les deux sociétés a eu lieu le 12 Septembre, presque un mois avant cette date. Un autre exemple : Elf envisageait une augmentation de capital. Cette procédure aux deux tiers d’une Assemblée générale extraordinaire (AGE), qu’il faut convoquer et dans laquelle il est nécessaire d’avoir un nombre suffisant d’actionnaires représentés. Le Financement des offres et des stratégies de défense est un paramètre extrêmement important. L’attaquant doit être prêt à surenchérir, en cas de contre offre ; l’attaqué doit pouvoir lever des fonds rapidement, ou être prêt à procéder à des échanges de titres. Une trésorerie excédentaire n’est pas forcement mobilisable (ex de Gucci) et il faut prévoir éventuellement des versements de dividendes exceptionnels. Quand le motif de la fusion est d’éliminer l’inefficacité, la meilleur défense de l’entreprise cible est de faire ce que l’attaquant ferait, en termes de restructuration. Toutefois, face à certains projets présentés par les sociétés attaquées (par exemple le projet ce scission d’Elf), les actionnaires sont en droit de se demander : « Mais pourquoi ne l’on t’ils pas fait plus tôt ? »