Les mobilités des jeunes Sahraouis en France et en
Espagne
Une première approche dans le bocage bressuirais
Parcours et Profils des Sahraouis de Bressuire
Comme je le disais précédemment la première phase de mon terrain s’est déroulée dans la région de Bressuire au nord des Deux-Sèvres. Cette région compte, selon les témoignages de plusieurs Sahraouis que j’ai rencontré, entre 450 et 650 Sahraouis. Il est difficile de savoir précisément combien de Sahraouis y vivent car ils sont très mobiles, tous ne s’installent donc pas de manière pérenne dans la région. C’est en tout cas l’explication qui est revenu régulièrement dans les discours : « ce sont des nomades donc souvent ils ne restent pas longtemps, ils viennent travailler pendant les saisons » (Extrait de l’entretien avec Jatri8 ). Les Sahraouis ont tendance à se déplacer de ville en ville au gré du travail. En effet, dans le bocage bressuirais, l’offre de travail est assez importante dans plusieurs secteurs d’activités tels que la production animale, les usines (agroalimentaire, menuiserie, mécanique, chaînes de productions…) ou encore dans l’agriculture9 . Il y a par exemple, un abattoir à Nueil-les-Aubiers (commune voisine à Bressuire) : Gastronome, qui embauche régulièrement des Sahraouis (quatre personnes que j’ai rencontrées m’ont dit y travailler et m’ont dit connaître d’autres Sahraouis dans le même cas). Par exemple, le premier Sahraoui à être arrivé dans la région, me dit que c’est « surtout avec les offres de travail qu’il y a comme Gastronome etc il y avait pas mal de gens qui ont venus pour travailler » (extrait de l’entretien avec Jatri). Dans ce genre d’entreprises, il est plus facile pour les Sahraouis de trouver du travail d’abord parce qu’ils n’ont pas besoin de maîtriser le français pour pouvoir travailler : « Gastronome c’est pas vital la langue française […] tu viens, tu fais ton boulot, tu as pas besoin de parler avec quelqu’un, tu as pas besoin d’avoir le français parce que tu es toujours dans le même truc à faire » (extrait de l’entretien avec Aminatou). C’est le cas aussi pour les travaux saisonniers dans l’agriculture « je travaillais au départ dans l’agriculture, dans le ramassage de pommes, donc ça me demandait pas de parler français. » (Extrait de l’entretien avec Najib). En plus de la question linguistique, ces domaines peuvent être attrayants pour les Sahraouis car ils ne demandent pas nécessairement une grande qualification et permettent aux Sahraouis qui n’ont pas pu suivre d’études longues (ou parce que leurs diplômes ne sont pas reconnus), de travailler. Enfin, les travaux saisonniers ou des contrats courts intéressent souvent les Sahraouis. En effet, plusieurs enquêtés m’ont confié qu’ils préféraient avoir un contrat de courte durée (intérim, CDD) afin d’avoir un revenu et pouvoir 8 Pour préserver l’anonymat de mes enquêtés tous les prénoms ont été modifiés. Les âges des enquêtés et dates des entretiens sont disponibles dans les Ressources orales à la fin de ce mémoire. Disponible à l’adresse : http://entreprises.lefigaro.fr/deux-sevres/departement-79 ensuite rester mobile pour retourner dans les camps ou aller voir la famille. Par exemple, une jeune Sahraouie me parle de son père qui travaillait en France et qui revenait régulièrement les voir en Espagne : « Il faisait là-bas [en France] 3 semaines / un mois après il revenait il faisait 2 mois avec nous » (Extrait de l’entretien avec Maria). Depuis 1957 avec le traité de Rome, les membres de l’Union Européenne sont autorisés à travailler en dehors du pays dont ils possèdent la nationalité. Étant donné que de nombreux Sahraouis qui vivent dans le bocage ont la nationalité espagnole, il est plus facile pour eux de trouver du travail. La majorité des jeunes Sahraouis que j’ai rencontrée avait la nationalité espagnole. Cela s’explique par plusieurs raisons, les plus âgés (nés avant 1975 au Sahara Occidental) peuvent récupérer la nationalité espagnole à leur arrivée en Espagne, compte tenu de l’histoire coloniale. C’est ce que m’explique un Sahraoui à Bressuire « les gens qui sont nés avant 1975 et qui ont déjà la nationalité espagnole ils la récupèrent une fois qu’ils arrivent à l’Espagne, s’ils le justifient avec un acte de naissance espagnol » (extrait de l’entretien avec Jatri). Pour ce qui est des plus jeunes, ils ont pour la plupart récupéré la nationalité espagnole par filiation. Même si la majorité des personnes rencontrées ont la nationalité espagnole, ce n’est pas le cas de tout le monde. En effet, quelques jeunes Sahraouis dans le bocage ont sollicité des cartes de séjours françaises, ou bien ont été reconnus apatrides (deux des jeunes dont j’ai pu obtenir un entretien, le sont). Ces documents leurs donnent également le droit de travailler en France au même titre que ceux qui ont la nationalité espagnole. J’ai aussi constaté que certaines personnes étaient là de manière illégale. Ils ont obtenu une carte de séjour en Espagne et sont venus en France pour, par exemple, rejoindre leurs familles et trouver un emploi. Ils ont sollicité une demande de carte de séjour en France mais celle-ci leur a été refusée (ou bien les procédures sont encore en cours). Effectivement les conditions exigées pour l’obtention du titre sont assez contraignantes. Elles imposent d’avoir des ressources stables et suffisantes pour vivre et une couverture maladie, ce qui n’est pas évident pour tous les Sahraouis. Il faut aussi avoir un motif pour rester sur le territoire, à savoir être étudiant, salarié, travailleur temporaire ou visiteur (mais dans ce dernier cas, le document ne permet pas de travailler). Or, dans la majorité des cas, il est difficile d’obtenir cela, surtout lorsque la personne a déjà un titre de séjour dans un autre pays. Cela contraint donc certaines personnes à devoir travailler « au noir », de manière illégale, en échangeant les documents d’identités avec leurs proches. Ils parviennent à trouver des emplois saisonniers ou de courte durée. Ces conditions sont problématiques pour les Sahraouis qui se mettent en danger car le travail illégal n’offre aucune couverture sociale. C’est aussi le risque d’être renvoyé vers l’Espagne ou vers leurs lieux d’origine et de voir s’éteindre tout espoir de rester vivre en France. Cependant, ces cas restent relativement rares (si l’on se base sur les personnes rencontrées lors de mon terrain) en comparaison avec la région bordelaise, par exemple. Cela nous mène à nous interroger sur les profils des Sahraouis vivant dans la région. La très grande majorité des personnes que j’ai pu rencontrer à Bressuire et dans les alentours, sont passés par l’Espagne avant de venir en France. C’est ce que me confirme une jeune Sahraouie que j’ai interrogée : « ils sont tous passés à soit Espagne, soit les Iles Canaries, après ils sont venus là » (extrait de l’entretien avec Jasmine). Certains n’y ont passé que quelques mois mais la majorité y a vécu plusieurs années, voire certains jeunes sont nés en Espagne, ce sont alors leurs parents qui étaient venus s’installer en Europe. C’est en 2008 que le premier Sahraoui est arrivé à Bressuire. Il vivait en Espagne depuis 1993 après avoir fui clandestinement le Maroc vers les Iles Canaries suite à une condamnation de 25 ans d’emprisonnement pour son engagement politique et militant auprès de l’Unification des étudiants Sahraouis au Maroc, dont il était président. Après avoir fondé une famille et travaillé pendant presque 15 ans en Espagne, il part en 2007 aux Pays-Bas chercher du travail. C’est la crise économique qui a durement touché l’Espagne qui l’a motivé à partir « en 2007, 2008 lorsque la crise ravage un pays les premiers qui perdent leurs travails se sont les immigrés quoi » (extrait de l’entretien avec Jatri). Il s’est ensuite installé en 2008 dans les Deux-Sèvres, région avantageuse, notamment pour sa proximité avec la frontière espagnole, ce qui lui permettait de retourner voir sa famille restée en Espagne, avant de les faire venir en France. La position de cette région en France, attire donc aussi les Sahraouis, du fait de sa proximité avec l’Espagne. C’est autour de 2008/2009 que les premiers Sahraouis commencent à s’installer dans la région, attirés par l’offre de travail. Au départ, ce sont donc plutôt des pères de familles seuls (de 30/40 ans) ou des jeunes hommes célibataires (20/30 ans) qui s’y installaient. Ce constat est confirmé par les témoignages de mes enquêtés « au début il y avait plus d’hommes que de femmes, il y avait plus d’hommes qui cherchaient du travail, du boulot » (extrait de l’entretien avec Aminatou) ; « au départ c’était plus des jeunes garçons qui venaient seuls s’installer et aussi des pères de familles qui sont venus chercher du travail en France au moment où la situation se compliquait en Espagne » (extrait de l’entretien avec Maria). Il n’y avait alors, qu’une dizaine de Sahraouis répartis principalement entre Nueil-les-Aubiers et Bressuire. Selon mes enquêtés « c’est vraiment entre 2014 et 2015 qu’une vague d’immigration plus large arrive dans la région ». A partir de 2014, plus de Sahraouis commencent à arriver et ce sont notamment des familles qui rejoignent les pères déjà installés. Comme le dit une jeune Sahraouie que j’ai rencontrée « ils ont en général passé une année ou quelques mois seuls avant de trouver un logement et faire venir leurs familles » (extrait de l’entretien avec Maria). En effet, après avoir trouvé du travail, un logement convenable et établi une situation relativement « stable », les Sahraouis qui avaient de la famille en Espagne ou dans les camps, les ont parfois fait venir en France. Il y a beaucoup de jeunes hommes qui ont rejoint des amis, des connaissances ou frères pour également profiter de l’offre de travail : « aujourd’hui on trouve beaucoup d’adolescents à Bressuire qui trouvent du boulot, qui cherchent du travail mais il y aussi des familles » (extrait de l’entretien avec Aminatou). Selon une de mes enquêtés, les jeunes garçons ont tendance à s’installer à Bressuire ou à Thouars, par exemple, qui sont des villes où il y a plus d’animation. Les familles, quant à elles, s’installent plus facilement dans les « campagnes » telles que Nueilles-Aubiers, Mauléon ou Cerizay : « [les jeunes] ils vont plus vers tout ce qui est Bressuire grande ville et tout après quand c’est des familles ils viennent à la campagne » (extrait de l’entretien avec Jasmine), ce que me confirme une autre enquêté : « [A Nueil-les-Aubiers] il y a plus de familles on dirait des grandes personnes avec des enfants et à Bressuire il y a plus de jeunes qui vivent tout seuls » (extrait de l’entretien avec Inès). Au-delà des familles et des jeunes travailleurs Sahraouis installés dans la région, il y a notamment dans les grandes villes voisines telles que Nantes, Tours ou Poitiers, un certain nombre d’étudiants Sahraouis. J’ai pu en rencontrer quelques-uns : trois étudiants vivant à Nantes, un à Tours et un à Poitiers. Tous ont leurs familles (ou au moins leur père) qui sont installées dans la région de Bressuire. Sur les cinq étudiants rencontrés, il y a 3 garçons et 2 filles qui vivent seuls ou en collocation. Cela montre que les filles, aussi, partent du domicile parental pour faire leurs études. Dans ces grandes villes, il y a évidemment d’autres Sahraouis qui y vivent et qui ne sont pas étudiants. J’ai pu rencontrer aussi beaucoup de jeunes qui étaient encore au lycée et qui se destinaient dans les années à venir, à faire leurs études dans ces grandes villes. Une enquête sociodémographique serait intéressante pour connaître la répartition exacte entre les jeunes étudiants et non étudiants. Selon mes observations, il y a plus de jeunes travailleurs actuellement, mais les plus jeunes d’entre eux (15/18 ans) se destinent à faire des études supérieures. Les Sahraouis vivent, selon leurs profils, soit en famille dans des maisons ou appartements, soit en collocation dans des appartements. Il est courant que certains partagent des logements avec des amis, cousin.e.s, oncles/ tantes ou frères, que ce soit de manière temporaire (en attendant de trouver un logement) ou permanente. Quelques rares Sahraouis, des familles notamment, ont pu bénéficier de logements sociaux (HLM). Il me semble important de mentionner que tous les Sahraouis résidant dans la région, ne sont pas issus des mêmes lieux. Même si, comme je l’ai dit, une majorité sont passés par l’Espagne, certains sont nés dans les camps de réfugiés, tandis que d’autres viennent de la partie « occupée » du Sahara Occidental. Il est assez difficile de savoir précisément combien de personnes viennent de chaque zone. Sur « l’échantillon » des personnes que j’ai interrogé à ce propos, c’est plus du double des Sahraouis qui sont originaires des camps. Un de mes enquêtés étudiant, confirme ce constat en me disant que la majorité « viennent des camps, ils sont venus soit chercher du travail, 25 soit résidence » (extrait de l’entretien avec Ihdih) mais une lycéenne Sahraouie de Bressuire nuance ce constat, en disant qu’« il y en a beaucoup par les deux parts, par les parts de Algérie et par les parts de l’autre côté » (extrait de l’entretien avec Maria). L’étude sociodémographique serait ici intéressante pour savoir la proportion exacte des gens qui viennent de chaque partie, sur l’ensemble de la jeunesse sahraouie du bocage.
La place des femmes
Je me suis rendu compte sur mes différents terrains que les femmes (du moins, celles âgées de plus de 40 ans) étaient minoritaires par rapport aux hommes. On peut sans doute expliquer cela par la place qu’ont occupée les femmes durant la guerre et par le rôle qu’elles ont joué dans la construction des camps (Caratini, 2003). Cette place s’est confirmée après 1991, lorsque les hommes sont rentrés du front, ils ont dû trouver d’autres occupations et ressources pour leurs familles. Depuis, la place des femmes reste essentielle dans les campements car ce sont elles qui continuent à les « faire vivre ». Alice Corbet souligne d’ailleurs que les Sahraouis cherchaient aujourd’hui davantage à mettre des filles au monde comme garantes de la survie des campements (Corbet, 2012). Au départ les femmes ont été un peu « exclues » de la migration car ce sont les hommes qui sont partis les premiers pour subvenir aux besoins de leurs familles. Les femmes ont donc parfois rejoint plus tard leurs maris. Ainsi il y avait beaucoup d’hommes « en couple dit « transnational », sa conjointe étant restée dans le pays d’origine (Desgrées du Loû et al, 2017 : 47). En général, lorsqu’on étudie les parcours migratoires, on remarque que ce sont les femmes qui « arrivent de plus en plus souvent seules en France, soit célibataires soit comme des « pionnières » qui devancent leur conjoint dans la migration » (Beauchemin, Borrel, Régnard, 2013). Ces dernières années la proportion des femmes qui migrent seules a augmenté « le rapport hommes/femmes tend à s’équilibrer et les migrations féminines prennent de plus en plus d’importance dans les circulations migratoires » (Bèque, 2009 : 215). Chez les Sahraouis, ce constat ne semble pas vraiment s’appliquer car même actuellement, se sont en majorité les hommes qui prennent les premiers le chemin de la migration. Les rôles traditionnels restent présents dans les mentalités des Sahraouis aussi bien chez les jeunes femmes « c’est l’argent qui facilite tout, donc c’est plus facile quand t’es un homme parce que souvent c’est toi qui gagne l’argent » (extrait de l’entretien avec Aminatou), que chez les jeunes hommes : « vraiment en France la majorité c’est des hommes qui viennent, des jeunes qui viennent travailler donc autant que c’est des garçons pas des filles », « le retour aussi à la tradition, c’est que l’homme il part travailler et il doit chercher sa vie, la fille elle reste à la maison le plus longtemps possible, elle ne part pas. Elle va rester chez elle à la maison, c’est le père qui nourrit, qui fait tout, par contre le garçon il doit aller chercher sa vie » (extraits de l’entretien avec Moulud). Bien sûr, ce propos est à nuancer car même si les 26 femmes conservent une place importante dans la gestion des camps, beaucoup de jeunes filles sont nés en Europe ou sont parties très jeunes, elles n’auront donc pas le même rapport aux études, au travail et à la gestion du foyer que leurs mères. C’est ce que confirme le témoignage d’une jeune sahraouie rencontrée à Bressuire et née en Espagne « je suis la première à dire que par exemple moi je dépends de moi en fait, je sais pas j’ai mes études, je veux avoir mon argent, je veux pas dépendre de quelqu’un » (extrait de l’entretien avec Maria). Même si la population masculine sahraouie qui vient s’installer en Europe reste plus élevée, il ne faut pas oublier que la société sahraouie est globalement plus égalitaire que les autres pays arabo-musulmans, les femmes jouissant de pouvoirs politiques et sociaux plus important que dans ces autres sociétés.
Les Sahraouis du bocage en quelques chiffres
Ce qui est sûr, c’est que quel que soit le profil des Sahraouis habitants la région, je me suis rendu compte qu’il était extrêmement difficile d’obtenir des données chiffrées exactes sur la population sahraouie et plus spécifiquement sur la jeunesse. A chacun de mes enquêtés, j’ai demandé des informations précises sur la population sahraouie de la région mais systématiquement, on me donnait des estimations ou on me parlait de son entourage direct. Il m’a donc été impossible de savoir précisément combien de Sahraouis y vivent. Toutefois, en me basant sur les témoignages de mes enquêtés, j’ai tout de même pu extraire quelques données sur la population sahraouie dans la région de Bressuire. Deux de mes enquêtés me disent qu’entre Bressuire, Nueil-les-Aubiers et Mauléon, il y aurait une centaine de famille. A l’endroit où elles vivaient (cité HLM), il y a, selon elles, 8 familles. Les familles sont constituées souvent des deux parents et des enfants mais peuvent aussi compter des cousins, frères ou proches de la famille. Une jeune Sahraouie habitant Nueil-les-Aubiers avec sa famille, me dit que quand ils sont arrivés en 2011, « on devait être pas plus de 4 ou 5 familles [à Nueil] là maintenant c’est blindé de sahraouis, il y a 30/40 familles et ça veut pas dire combien de personnes » (extrait de l’entretien avec Jasmine). On se rend compte qu’en à peine une dizaine d’année, dans la région, la population sahraouie a beaucoup augmentée. Un autre jeune Sahraoui étudiant à Nantes, originaire de Bressuire, me dit qu’il y a « maximum une cinquantaine 70 peut-être je sais pas exactement mais il y a beaucoup de familles ça je peux dire, peut-être une vingtaine de familles [à Bressuire] » (extrait de l’entretien avec Ihdih). A Cerizay et Mauléon, communes voisines, on me parle de 3 à 5 familles qui y vivent, ce qui correspond relativement bien à mes observations. Un des premiers Sahraouis arrivé dans la région, m’a aussi donné quelques chiffres sur les villes alentours, selon lui, il y aurait « une vingtaine de familles à Thouars, Parthenay environ 10, 15 [familles] » (extrait de l’entretien avec Jatri). J’ai pu constater que la population jeune sahraouie était assez importante, en se baladant dans les rues on tombe facilement sur des jeunes aux terrasses des cafés. C’est aussi 27 ce que me confirment certains jeunes que j’ai rencontrés. Une jeune de 18 ans me parle des jeunes Sahraouis qui vivent dans la région et qu’elle connaît « on est 30/40 […] le plus grand il aura 19 ans, 18/19 » (extrait de l’entretien avec Maria). C’est aussi lors des événements organisés par les associations locales, qu’on se rend compte de l’ampleur de la population jeune masculine. Par exemple, lors d’un tournoi de football organisé par l’association sahraouie locale Culture Sahara et le FC Sahraoui (équipe locale), il y avait environ 150 Sahraouis dont la grande majorité (environ 95%) étaient des jeunes hommes. Ces premières données quantitatives nous permettent d’avoir une idée un peu plus claire de la population sahraouie dans le bocage bressuirais .
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