Les puits de carbone
Adopter une stratégie d’atténuation signifie qu’il faut combiner les différents puits de carbone. Ces derniers sont des mécanismes artificiels ou naturels qui éliminent un gaz à effet de serre. Aux Comores, à cause d’un niveau de technologie bas, les puits de carbone artificiels sont quasiment inexistants.
Ainsi, les puits de carbone enregistrés sont d’origine naturelle. On compte l’absorption végétale et aquatique.
L’absorption naturelle
Les végétaux chlorophylliens éliminent du CO2 en l’absorbant. A partir de la chlorophylle et de l’énergie solaire, les plantes vertes détruisent le CO2 absorbé en carbone et dioxygène, à l’occasion de la synthèse de la matière organique. Le phénomène est appelé la photosynthèse.
De ce fait, les évaluations des absorptions lors des inventaires montrent que la nature verte réduit en quantité énorme des GES, plus particulièrement le CO2.
Les océans aussi réduisent le gaz carbonique par l’action d’une dissolution de ce gaz dans l’eau.
Néanmoins, ce processus à un excès près reste menaçant. Lorsque la concentration du gaz carbonique dans l’eau est très élevée, cela peut accélérer le phénomène d’acidification des océans et menacer par la suite la vie de certains organismes aquatiques.
Toutefois encore, l’émission croissante de CO2 à des quantités importantes peut contraindre l’intervention de la nature. Par conséquent, elle deviendrait source de carbone et contribuerait à l’effet de serre soutenu, d’où du changement climatique.
L’évaluation des options d’atténuation
D’après les analystes nationaux, l’examen des données de l‘inventaire national des sources et puits de carbone révèle que des actions d’atténuation dans les secteurs de l’énergie et de la forêt, entre autre, auront un impact positif sur les émissions du pays.
L’atténuation sur le secteur de l’énergie
Généralement, les activités du secteur de l’énergie qui produisent des émissions de GES sont liées à la production, au transport, à la distribution, au stockage et à la consommation de l’énergie fossile.
La mise en œuvre d’option d’atténuation dans le dit secteur remplit un double mandat : réduire les émissions de GES ; solutionner la crise du secteur énergétique comorien qui perdure depuis plusieurs années.
Cette option entre dans un scénario d’atténuation anticipé dont la teneur est la suivante.
Hormis le service de transport, ce sont les centrales électriques diesels qui consomment beaucoup d’énergie. Atténuer le secteur consiste à développer d’autres sources d’énergie substituable.
Dans ce sens, il est anticipé que la réalisation d’un projet hydraulique sur les rivières de Tratringa et Lingoni à Anjouan aurait permis de satisfaire la demande totale de l’île en électricité et de diminuer de 38.0001 tonnes par an les émissions de CO2 sur la période 2005-2020.
Un scénario d’atténuation sur la base de l’utilisation de l’énergie géothermique à la Grande Comore ne pourrait se concrétiser avant 2020. Tout simplement parce que la réalisation d’une installation géothermique nécessite au préalable des études exhaustives des gisements potentiels.
Cependant, il faut entreprendre ces travaux de recherche, car dans le cas de données concluantes, il deviendrait possible de produire de l’énergie géothermique à partir de l’année 2020. Un gisement géothermique suffirait à satisfaire la moitié des besoins estimés pour l‘an 20202 en Grande Comore et contribuerait à la diminution de 85% des émissions de CO2 dans le secteur énergie.
En réalité, actuellement c’est à-dire en 201I, les tendances aux Comores sont contradictoires aux anticipations antérieures. Toutefois, l’espoir est toujours gardé suivant les efforts engagés et la date butoir non encore atteinte(2020).
Donc, d’une manière générale, l’Etat doit avec le soutien de ses partenaires, continuer à encourager la population à utiliser des énergies alternatives. Il doit adopter des mesures initiatives, supplémentaires et une politique d’investissement dans le secteur des énergies propres.
Le secteur forêt
La forêt est un puits de carbone et un outil d’équilibre contre les variations climatiques. Comme la forêt absorbe du CO2, il est donc primordial d’agir contre toute menace éventuelle et de procéder au reboisement. Il est dit dans un scénario que si on arrive à reboiser toutes les forêts détruites aux Comores, cela couvrirait 71% 3 de la quantité de CO2 émise dans le pays.
Et pourtant, dans un autre sens, il est dit qu’au total, entre 1950 et 1993, l’étendue des forêts naturelles, sur l’ensemble des trois îles serait passée de 31.000 ha à environ 8000 ha. Soit une4 régression de plus de 500 ha par an. A ce rythme la forêt aura disparu dans 15 ans. A compter de la date 1993, cela nous ramène à l’an2008. Ce qui semble vraie car la forêt naturelle est rare actuellement. Ainsi, pour sauver le monde forestier, il est impératif que l’Etat mène une politique draconienne de reboisement massif des forêts détruites et naissantes. Il doit prendre aussi des mesures sévères face aux destructeurs illégitimes de forêts afin de pouvoir escompter l’objectif d’atténuation projeté en l’an 2020.
Les projets nationaux d’atténuations
Dans certains cas aux Comores, les résolutions d’atténuation passent par la réalisation de projets. Nous étudions ci-après des exemples de projets proposés par l’Etat comorien. Il s’agit du projet d’atténuation des émissions de GES par la géothermie et du projet d’atténuation de la ressource-bois-énergie.
L’atténuation par la géothermie
Tout d’abord, le principe de la géothermie consiste à extraire de l’énergie de l’eau (chaleur) ou de la vapeur contenue dans le sol. Deux paramètres concluent la technique de la géothermie : la perméabilité du sol et la température du gisement.
Ces caractéristiques sont visibles dans le sol de la Grande Comore (voir chapitre I de la 1ére partie sur l’étude géomorphologique). Les experts affirment que, pour pouvoir extraire l’énergie du sol à des fins économiques, les zones profondes doivent être pourvues d’une grande perméabilité afin de faciliter les échanges thermiques entre le fluide et la roche mère.
Ainsi, on distingue la géothermie de haute énergie (température supérieure à 180°c) et de moyenne énergie (température comprise entre 100°c et 180°c). Elles peuvent être utilisées à la production d’électricité. On distingue aussi la géothermie de basse énergie (température entre 30 à 100°c) uti lisée pour le chauffage urbain par exemple et la géothermie de très basse énergie (température moins de 30°s).
L’utilité de la géothermie palie presque tous les secteurs d’activité de l’économie.
Cette pratique de géothermie présente des avantages et des inconvénients. Parmi les avantages, les spécialistes disent qu’elle est indépendante des conditions atmosphériques, c’est-à-dire du climat. C’est une énergie fiable, stable et presque gratuite.
Cependant, l’inconvénient est double : certaines sources de ce genre d’énergie sont épuisables et les coûts des infrastructures d’installation sont très élevés. L’ultime objectif du projet reste de réduire l‘utilisation de l’énergie commerciale fossile et de la biomasse.
L’évaluation des ressources
Parmi les îles de l’archipel des Comores, l’île de la grande Comore révèle une source potentielle de chaleur souterraine permettant d’envisager le développement d’un système géothermique. En présence du cratère actif du Karthala, il est possible que l’infiltration des eaux de pluie et des aquifères souterrains masque la montée des fluides géothermaux.
Dans ce contexte particulier, la principale étape de l’évaluation consiste à identifier les structures volcaniques favorables à la circulation et au réchauffement des fluides en profondeur et à relever la nature de la source de chaleur potentielle.
Ainsi, parmi les activités du projet, des échantillons de roches et de fluides ont été prélevés. L’analyse des échantillons témoignera l‘existence des ressources et les zones favorables à l‘exploration. Ajoutons aussi que, techniquement les comoriens sont en retard et ils ont sollicité une assistance étrangère pour réaliser ce rêve.
La durée de réalisation des travaux programmés est estimée à une année.
Le budget du projet
Le budget du projet comprend les coûts de la mission et appui technique étranger, l’analyse des échantillons et la synthèse des données dont voici ci-dessous un tableau.
L’atténuation de la ressource bois énergie
Selon les services des la DGE, l’étendue des forêts naturelles sur les trois îles des Comores a connue ces dernières années une forte régression. Hormis certaines zones difficiles d’accès, il n’existe plus de forêts naturelles intactes.
Les forêts sont détruites pour combler des besoins en agriculture et en approvisionnement en bois de construction et de chauffe.
Ainsi, la raison d’être du projet constitue une des actions à mettre en œuvre pour le maintien des forêts indispensables à la conservation des sols, des nappes souterraines, de la biodiversité, des écosystèmes, de l’absorption du CO2 et qui jouent un rôle capital dans l’équilibre du climat.
Sa mise en œuvre permettra de prévenir et réduire les effets néfastes du changement climatique liés aux prélèvements excessifs des combustibles ligneux.
Elle permet aussi d’assurer aux populations un approvisionnement continu et stable en combustible local et ce, à un prix acceptable.
L’objectif du projet
L’objectif du projet est double. Le premier objectif est une phase préparatoire qui consiste premièrement à sensibiliser les populations vivant dans les zones préforestières aux conséquences de la surexploitation de la forêt. En second, àrationnaliser l’exploitation forestière tout en recensant et formant les exploitants forestiers tels les bûcherons et les charbonniers, sur les techniques d’abattage, de séchage, de transport et de carbonisation ainsi qu’à l’identification des surfaces à reboiser.
Le second objectif prête à créer trois micro-entreprises pilotes de production de bois de feu, à partir d’essences à croissance rapide, et à vérifier la faisabilité technico-économique de petites unités de production de combustibles, à partir de sous-produits agricoles (bourres et coques de coco). Dans un cadre institutionnel, les différentes activités seront coordonnées et partiellement exécutées par la DGE (Direction Générale de l’Environnement) en collaboration avec le service des forêts du Ministère de la Production et la Direction Générale de l’Energie. Dans ce même cadre, le gouvernement prend en charge les locaux mis à la disposition du projet et l’exempt de taxe à l’importation du matériel acquis. Les bailleurs de fonds s’occupent surtout de l’assistance technique et de l’acquisition du matériel nécessaire.
Les produits attendus
Nous citons :
L’obtention des connaissances relatives aux conséquences de la surexploitation forestière ;
La familiarisation des femmes à l’utilisation des foyers améliorés ;
La formation, l’organisation et le recensement des exploitants forestiers ;
L’amélioration des techniques de carbonisation ;
La production du bois de feu et de chauffe ;
L’amélioration des techniques de fabrication de foyers moins consommateur de bois.
Le financement partiel du projet
Les informations financières communiquées ci-dessous concernent seulement la phase préparatoire.
L’amélioration des énergies renouvelables
Les alternatives à l’utilisation des combustibles fossiles tournent autour des énergies renouvelables. Il s’agit par exemple, de l’hydroélectricité, les énergies solaires, éoliennes et l’exploitation des sources géothermiques. Aux Comores, ces alternatives répondent aux enjeux de croissance économique, de sécurité et d’indépendance énergétique, tout en contribuant à l’amélioration des conditions de vie et à la protection de l’environnement.
L’hydroélectricité
Contrairement à la grande Comores, où il n’y a pas d’eau de surface, les îles d’Anjouan et de Mohéli présentent un potentiel de développement hydroélectrique malgré la menace du changement climatique sur les ressources en eau.
D’après les études effectuées, « des projets hydrauliques allant de quelques centaines de KW à 45001KW peuvent y être réalisés. A Anjouan, le potentiel hydroélectrique suffirait à satisfaire les besoins actuels et à venir de la population. Voici ci-dessous sous forme tableau, le potentiel hydroélectrique des rivières d’Anjouan.
L’énergie solaire
Selon certaines sources de la DGE, « les Comores connaissent un ensoleillement moyen bien reparti de 8 heures par jour et 500 Wh/m2 . Le rendement technique standard d’équipement photovoltaïque, se calcule sur une base de 1000Wh/m2 ».Malgré ces potentialités, la production d’énergie électrique à partir de la lumière du soleil reste très marginale aux Comores.
Selon d’autres sources, la puissance totale installée avait atteint le seuil de 20KW. Elle présentait une alternative viable pour les 60% des ménages électrifiés dont la consommation ne dépasse pas 6KW par jour.
Concernant cette exploitation solaire, la plus grande difficulté rencontrée demeure le coût initial d’installation élevé et le manque de mécanisme de financement approprié, malgré les avantages fiscaux accordés par l’Etat. Plusieurs équipements domestiques sont commercialisés dans le pays.
Selon les services de recherches agréés, le plus petit possède une puissance de 49W. Il coûte 400$. L’avantage repose sur le coût de fonctionnement et d’entretien très faible car aucun combustible n’est requis.
L’énergie éolienne
Concernant l’énergie éolienne, nous citons un exposé des participants experts à la communication initiale. « Utilisant la force du vent, l’énergie produite par les aérogénérateurs peut être consommée en site isolé ou bien injectée dans le réseau électrique et distribuée à des bénéficiaires localisés à plusieurs kilomètres de l’unité source. Son exploitation nécessite un vent minimal qui représente le seuil de rentabilité technique. Cette valeur, est fonction de la technologie utilisée. Un dispositif de sécurité est conçu pour stopper les aérogénérateurs, par découlement, chaque fois que la force du vent devient trop importante (cas de tempête par exemple. Le coût du KW installé situe entre 1500 à 2000$ ».
L’installation de ces unités se fait habituellement sur les côtes et dans les plaines, où des vents continus et forts sont enregistrés. Or, les relevés effectués dans les trois aéroports du pays révèlent des vents de vitesse moyenne assez faible. Mais, avec le changement climatique, d’autres opportunités sont probables. Ainsi, le défi à lever reste donc de vulgariser les techniques éoliennes à l’échelle nationale, là où les rafales de vents sont favorables.
L’énergie géothermique
Comme nous venons de l’exposer dans la deuxième section, la pratique da lagéothermie peut être possible aux Comores. C’est grâce à la présence de deux volcans boucliers, celui de la Grille et celui du Karthala. Ce dernier est actif. Son activité peut indiquer la présence d’une source de chaleur en profondeur, préalable à un éventuel développement de l’énergie géothermique.
Cependant, hormis les manifestations observées dans le karthala, il existe peu d’indices en surface prouvant l’existence d’un réel système géothermique. Il est toutefois possible que l’infiltration des eaux de pluies et les aquifères souterrains masquent la montée des fluides géothermaux profonds.
Dans ce contexte, des recherches sont davantage nécessaires pour déterminer des zones d’intérêts prioritaires, pouvant faire l’objet de travaux d’exploitation plus complet. D’où, la raison d’être du projet d’atténuation par la géothermie comme celui étudié ci-avant.