Les métastases à distance selon les stades et la taille de la tumeur
CARACTERISTIQUES DE NOTRE POPULATION D’ETUDE
-L’âge
La moyenne d’âge au moment du diagnostic de cancer épidermoide du col aux stades I, IIA et IIB proximal est de 50 ans avec une prédominance de tranche d’age entre 45 et 55 ans. La moyenne d’âge au moment du diagnostic du cancer invasif du col reste autour de 48 ans durant les quinze dernières années à Madagascar. Ratinahirana & coll en 1995 dans le même service a noté une moyenne d’âge de 49 ans, celle de Rakotondrajaona et coll en 1998 est de 48 ans et celle de l’Institut pasteur de Madagascar entre 1992 à 2002 est de 48.2 ans. (35) (36) (37). Cette moyenne d’age se rapproche de celle qui a été retrouvée par N’guessan K en 2009 en Mali où l‘âge moyen est à 48,5 avec un pic entre 41 à 50 ans. (38) Lerouge D. et col en 2004 (45 ans) chez 42 patientes atteintes de carcinome épidermoide du col aux stades IB, IIA et IIB .
-La parité
Les multipares prédominent dans notre population d’étude. Dans 72 cas sur 121, correspondant à un taux de 58,51%, nos patientes ont porté une grossesse plus de 4 fois Les données groupées de huit études cas témoins sur le cancer invasif du col utérin et deux études sur le cancer in situ (CIS) provenant de quatre continents semblent montrer que, par rapport à des femmes qui n’ont jamais eu d’enfant, celles qui en ont eu trois ou quatre ont 2,6 fois plus de risque de contracter un cancer du col utérin ; celles qui en ont eu sept ou plus avaient 3,8 fois plus de risque. D’autres études corroborent cette relation positive établie entre le nombre d’enfants et le cancer du col. (2) (24) (39). Les relations de cause à effet de cette association n’est pas claire ; des facteurs hormonaux liés à la grossesse ou le traumatisme cervical lié à l’accouchement pourraient être des circonstances occasionnant des remaniements de l’architecture du col et qui évoluent vers un état dysplasique.
La population d’étude
Radiothérapie première (tableau 2, tableau 6) Stade I Nous avons recensé 23 cas sur 60 pour dont la taille tumorale est moins de 2cm dans 7 cas sur 23 (30,43%). Celle entre 2 cm et 4 cm est de 16 cas sur 23 (69,56%) Stade IIA La fréquence des cas traités par la radiothérapie première est de 10 cas sur 60 dont la taille tumorale est moins de 2cm dans 3 cas sur 10 (30%) et entre de 2 cm et 4cm dans 7 cas sur 10 (70%). Stade IIB proximal La fréquence des cas traités par la radiothérapie première est de 27 cas sur 60 dont la taille tumorale est moins de 2cm dans 9 cas sur 27 (33,33%) et entre de 2 cm et 4cm dans 18 cas sur 27 (66,67%). Chirurgie première (tableau 2, tableau 7) Stade I La fréquence des cas traités par la chirurgie première est de 28 cas sur 61 dont la taille tumorale est moins de 2cm dans 11 cas sur 28 (39,29%). Celle entre 2 cm et 4 cm est de 17 cas sur 28 (60,71%). Stade IIA La fréquence des cas traités par la chirurgie première est de 11 cas sur 61 dont la taille tumorale est moins de 2cm dans 3 cas sur 11 (27,27%) et entre 2 cm et 4cm dans 8 cas sur 11(72,73%). Stade IIB La fréquence des cas traités par la chirurgie première est de 22 cas sur 61 dont la taille tumorale est moins de 2cm dans 7 cas sur 22 (31,82%) et entre de 2 cm et 4 cm dans 15 cas sur 22(68,18%).
RESULTATS APRES TRAITEMENT
La rémission des lésions locales à la fin du traitement
Selon les stades et le type de traitement En terme de rémission des lésions locales, sans considération de la taille tumorale, il n’y a pas de différence pour les cas traités par la radiothérapie et la chirurgie aux stades I (tableau 8, tableau 9) et aux stades IIA (tableau 10, tableau 11) : 48 -pour les stades I, la fréquence des rémissions complètes est de 73,91% pour la radiothérapie et 75% pour la chirurgie (p value=1) Parmi ces cas de rémissions complètes, celles qui ont traitées par la radiothérapie externe seule représentent 34,78% (Vs 42,81% pour la chirurgie seule) (p=0,7646) -pour les stades IIA, cette fréquence est de 70% Vs 63,63% pour la chirurgie (p= 1) – pour les stades IIB proximal (tableau 12), même si la fréquence des rémissions complètes est presque deux fois supérieure lors de la radiothérapie première que la chirurgie première (62,96% soit 17 cas sur 27 Vs 31,81%), la différence statistique est insignificative pour notre population d’étude (p=0,05985). Nous avons eu la même situation pour la RTE seule et la chirurgie seule (respectivement 22,22% Vs 4,54% pour la chirurgie avec p=0,1775). En terme de rémissions des lésions locales, il n’y a pas une supériorité d’un traitement par rapport à un autre. Les résultats de notre étude corroborent avec ceux retrouvés par Fabio L et col sur une étude randomisée et étude comparative entre la radiothérapie première et la chirurgie première (73,83% Vs 75,18% aux stades I, 68,91% Vs 70,61% aux stades IIA, et 60% Vs 57,15% aux stades IIB proximal). Pour ces auteurs, les deux prises en charge sont efficaces pour avoir une rémission complète mais diffèrent par la morbidité, les complications et la fréquence des récidives locales et métastases à distance selon la taille tumorale et les autres traitements adjuvants. (41) Tebeu et col en 2003 insiste sur le fait que pour améliorer les résultats obtenus par la prise en charge par la chirurgie, l’acte chirurgical devra être correct, précis, d’un niveau de technicité irréprochable et devrait être accompagné d’un curage ganglionnaire dans un double but thérapeutique et à la recherche des éléments pronostiques susceptibles de justifier un traitement par la radiothérapie adjuvante sinon la radiothérapie peut être la seule modalité pratiquée. (42)
Selon la taille tumorale et les stades
Nous n’avons pas noté des différences en terme de rémission complètes pour les tumeurs aux stades I (tableau 14, tableau 15) : – Pour les tumeurs moins de 2 cm (7 cas sur23, soit 30,43% Vs 39,28% pour la chirurgie) (p=0,7161) 49 – Pour les tumeurs entre 2 cm et 4 cm( 10 sur 23, soit 43,47% Vs 35,71% pour la chirurgie) (p=0,7819) Ce sont aussi les cas pour les stades IIA (tableau 16,17) : – Pour les tumeurs moins de 2 cm (3 cas sur 10, soit 30% pour la radiothérapie Vs 27,27% pour la chirurgie avec p=1) – Pour les tumeurs entre 2cm et 4 cm (40% Vs 36,36% avec p=1) Contrairement pour les stades IIB (tableau 18, tableau 19), en considérant la taille tumorale, nous avons noté que les rémissions complètes sont beaucoup plus fréquentes en cas de traitement par la radiothérapie que par la chirurgie première pour les tumeurs entre 2 cm et 4 cm (11 cas sur 27 Vs 2 cas sur 22 en cas de chirurgie première avec p=0,02995).