Les Maladies Tropicales Négligées

Les schistosomoses ou bilharzioses constituent la deuxième endémie parasitaire mondiale après le paludisme. 200 millions de personnes dans 74 pays ont besoin d’un traitement annuel, 80 à 90% d’entre elles vivent en Afrique. 500 000 à 1million décès par an, plus de 700 million de personnes sont à risques de cette parasitose [1]. La morbidité observée chez les populations humaines infectées est essentiellement liée à l’étonnante fécondité du parasite femelle dont les œufs, pondus par centaines chaque jour, sont piégés dans de nombreuses muqueuses et tissus formant des granulomes.La bilharziose ou schistosomose, est une maladie parasitaire due à un ver hématophage, le schistosome, à transmission urinaire ou fécale, faisant intervenir des hôtes intermédiaires (mollusques d’eau douce), dont la symptomatologie est le reflet des lésions provoquées par la migration ou l’embolisation des œufs. Le risque d’infection est lié à l’exposition à des eaux infestées [4].

D’après l’Organisation Mondiale de la Santé, OMS (2009) plus d’un milliardde personnes souffrent de Maladies Tropicales Négligées (MTN), principalement les populations pauvres qui vivent dans les régions tropicales et subtropicales [5]. Dans le monde, 4,2 milliard de personnes sont à risque de Maladies Tropicales Négligées (MTN)[36].Très souvent ces maladies se concentrent dans une même zone géographique et se superposent ; les individus présentent simultanément plusieurs parasitoses. Tous les pays à faible revenu, sans exception, sont simultanément touchés par au moins cinq Maladies Tropicales Négligées. Plus de 70% des pays ou territoires qui signalent la présence de Maladies Tropicales Négligées sont des pays à faible revenu[7]. Les infections sont dues à l’insalubrité de l’eau et aux mauvaises conditions de logements et d’assainissement. Les enfants sont les plus touchés par ces Maladies Tropicales Négligées. Chaque année, les Maladies Tropicales Négligées tuent, fragilisent ou frappent d’incapacité définitive des millions de personnes. Il s’ensuit souvent une douleur physique, permanente, l’exclusion sociale, et les mauvais traitements. Nombre de ces maladies pourraient être évitées, éliminées voir éradiquées si ces populations pouvaient accéder plus facilement aux moyens de lutte efficaces et peu couteux. La schistosomose fait partie d’une dizaine de Maladies Tropicales Négligées actuellement suivies par l’OMS [5].

Maladies Tropicales Négligées (MTN) : symptômes de pauvreté et de vie défavorisée 

Les Maladies Tropicales Négligées perdurent dans les conditions de pauvreté et se concentrent presqu’exclusivement dans les populations appauvries des pays en développement. L’insalubrité de l’eau, le manque d’accès aux services de santé, les mauvaises conditions de logements, d’assainissement et la malnutrition augmente la vulnérabilité à ces infections. Pourtant la négligence persiste à tous les niveaux : Les Maladies Tropicales Négligées telles que la lèpre, la filariose lymphatique, la leishmaniose sont craintes et font l’objet de plusieurs préjugés et entraînent une forte stigmatisation sociale, il en résulte qu’on les cache : occultées elles sont mal documentées et ignorées [5]. Ces maladies ne voyagent pas facilement et ne constituent donc pas une menace immédiate pour les sociétés occidentales. Moins de 1% des 1393 médicaments homologués entre 1975 et 1999 était destiné aux maladies tropicales. Moins de 0 ,001% des 60 à 70 milliards de dollars US a été consacré à la mise au point de nouveaux traitements contre les maladies tropicales, malgré des besoins urgents [7].

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Superposition des menaces dans les populations délaissées 

Les maladies tropicales sont souvent concentrées géographiquement et se superposent car elles ont certaines caractéristiques en commun. 142 pays ou territoiresfont face à au moins une maladie tropicale négligée, plus de 70 d’entre eux font face à au moins deux maladies, 28 pays font face à plus de six maladies simultanément ; la plupart d’entre eux ont des économies à faible revenu et sont en situation de crise humanitaire [7].

Le prix élevé de la négligence 

La plupart des Maladies Tropicales Négligées provoquent des incapacités graves définitives, mais elles tuent rarement. Le faible taux de mortalité, malgré la morbidité élevée, les place à la fin des tableaux de mortalité et, dans le passé, on ne leur a guère accordé de priorité. Pourtant, le prix de cette négligence est trop élevé ; ces maladies ont des conséquences pour les personnes touchées, les familles et les communautés dans leur ensemble en termes de charge de morbidité, de qualité de vie, de perte de productivité et d’aggravation de la pauvreté. En termes de fragilisation, la schistosomose peut altérer, par exemple, définitivement les capacités intellectuelles et entraîner un retard mental, même chez les enfants que l’onguérit. Faute de traitement, certaines Maladies Tropicales Négligées, comme la schistosomose, peut tuer en quelques mois, en quelques semaines voir en quelques jours lorsque la maladie a atteint un stade avancé [5].

Table des matières

1. Introduction
2. Objectifs
3. Méthodologie
4. Généralités
4.1Epidémiologie
4.1.1. Agents pathogènes
4.1.2. GroupeMansoni
4.1.3. Groupe Haematobium
4.1.4. GroupeJaponicum
4.2.Cycle parasitaire
4.2.1. Phase sexuée chez l’hôte définitif
4.2.2 Phase asexuée chez l’hôte intermédiaire
4.2.3 Réservoir du parasite
4.2.4 Hôte intermédiaire
4.2.5 Sujet réceptif
4.2.6 Causes favorisantes
4.2.7 Répartition géographique et principaux caractères distinctifs des schistosomes humains
4.3 Physiopathologie
4.3.1 Clinique de la schistosomose
4.3.1.1 Phase initiale de contamination
4.3.1.2 Phase d’invasion
4.3.1.3 Phase d’état
4.3.1.4Bilharziose urogénitaleàSchistosoma haematobium
4.3.1.5 Atteinte urogénitale
4.3.1.6Conséquences de l’atteinte urogénitale
4.3.1.7 Bilharziose intestinale à Schistozomamansoni
4.3.1.8 Bilharziose rectale à Schistosoma intercalatum
4.3.1.9 Bilharziose à Schistosoma mekongi
4.3.2.Bilharziose à Schistosoma japonicum
4.3.2.1 Localisations hépatiques des bilharzies
4.3.2.1.1 Clinique
4.3.2.1.2Examens complémentaires
4.3.3 Pronostic
4.3.4Autres localisations des bilharzioses cardio-pulmonaires
4.3.5Association
4.4 Diagnostic de la schistosomose
4.4.1 Diagnostic direct
4.4.1.1. Différents prélèvements
4.4.1.2 Recueils des prélèvements et modalités techniques
4.4.2 Diagnostic indirect
4.4.2.1 Eosinophilie sanguine
4.4.2.2 Techniques sérologiques
4.4.2.3Technique utilisant un antigène vivant
4.4.2.4 Technique utilisant un antigène soluble
4.4.2.5 Technique utilisant un antigène figuré
4.4.2.6 Technique utilisant un extrait antigénique
4.4.2.7Technique utilisant un antigène marqué
4.4.2.8Technique reposant sur la détection d’antigène circulant
4.4.2.9Rapide médical diagnostic
4.4.3 Examens complémentaires
4.4.3.1 Bilharziose urinaire
4.4.3.2 Bilharziose intestinale ou hépatique
4.4.3.3 Bilharziose extra intestinale
4.5 Traitement de la schistosomose
4.5.1 Traitement médical
4.5.2 Traitement chirurgical
4.5.2.1 Bilharziose urogénitale
4.5.2.1.1 En absence d’insuffisance rénale
4.5.2.1.2 En cas d’insuffisance rénale
4.5.2.1.3 Bilharziose hépatosplénique
4.6 Prévention
4.6.1 Individuelle
4.6.2. Collective
4.6.3 Vaccination
Conclusion

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