Les limites de la prise en charge avec des animaux en structure
d’accueil
Risques pour la santé
Il est vrai que les animaux en structure d’accueil peuvent être un risque pour la santé des enfants, le principal étant l’allergie. « Une hypersensibilité peut être causée par le contact avec les poils et acariens dans l’air. » (De Valck, 2012, p.40). En se léchant, l’animal dépose de l’allergène sur ses poils. Contrairement aux idées reçues, l’allergie à l’animal est produite par la salive, l’urine et les sécrétions des glandes sébacées et non par les poils. (Farquet & Chilinska, 2011, p.25).
Les réactions peuvent surgir par les voies respiratoires, cutanées, gastro-intestinales ou oculaires et sont quasiment sans gravité. Le risque peut être évité en respectant les consignes d’hygiène comme se laver les mains correctement et en laissant les animaux dans un espace prévu pour eux à l’extérieur de la structure. Malgré cela, des recherches démontrent que les enfants qui fréquentent habituellement des animaux familiers seraient moins sujets aux allergies et à l’asthme. (De Valck, 2012, p.40).
L’animal familier peut également transmettre des infections parasitaires comme la toxoplasmose qui peut avoir des effets néfastes sur le système nerveux et le développement des yeux du jeune enfant. Certaines précautions sont de vigueur lorsque l’on veut s’occuper d’un animal. Pour éviter les risques pour la santé, il est préférable d’utiliser des gants pour ramasser les excréments mais également de nettoyer et désinfecter le terrain de jeu des enfants comme les jouets et le bac à sable. (De Valck, 2012, p.40).
Morsures, piqûres
« Il vaut mieux ne jamais laisser les enfants seuls avec un animal. » (De Valck, 2012, p.42). Il est vrai que les chiens mordent et que les chats griffent. Les animaux familiers peuvent effrayer et faire mal aux enfants. Chaque année, beaucoup d’enfants sont blessés par des animaux. Il est alors important de bien nettoyer la blessure pour éviter toute infection car les griffes et les dents des animaux ne sont pas propres.
L’enfant doit apprendre à vivre avec l’animal familier. La relation enfant-animal est un apprentissage. Au fil du temps, l’enfant apprend qu’il ne faut pas faire de mouvements trop brusques car il peut effrayer l’animal. Il doit également éviter de toucher les yeux et mettre la main dans la bouche car l’animal peut le mordre. L’enfant doit apprendre à respecter l’animal en tenant compte de ses besoins. Par exemple, il ne faut pas porter un animal contre son gré. (De Valck, 2012, p.42).
En structure d’accueil, l’éducatrice doit toujours accompagner l’enfant lors de la manipulation des animaux. L’enfant va apprendre comment il doit se comporter avec l’animal car un animal familier d’ordinaire calme peut se montrer menaçant envers des enfants en groupe qui crient et s’excitent. « Pour éviter les morsures, il est donc nécessaire de sensibiliser les enfants en mettant en place des activités capables de les conscientiser face aux dangers liés à l’animal, ce qui permettra d’éviter bien des accidents. » (Farquet & Chilinska, 2011, p.25).
Peur des animaux
« Un animal peut représenter une menace aux yeux des petits enfants, surtout lorsque celuici est inconnu. Les tout-petits ne sont pas capables de bien faire la distinction entre leur imagination et la réalité. » (De Valck, 2012, p.42). Quand l’imagination de l’enfant s’emmêle avec son angoisse, il ne sert à rien de lui dire qu’il n’est pas nécessaire d’être apeuré car, pour lui, son angoisse est bien réelle. Il faut également éviter, pour ne pas justifier sa réaction, d’éloigner toute source d’angoisse de l’enfant. L’adulte doit accepter et reconnaître les angoisses de l’enfant afin d’éviter qu’elles ne prennent de l’ampleur. (De Valck, 2012, p.42).
L’animal ressent l’angoisse de l’enfant. « Il est important d’apprendre aux enfants à respecter les animaux. Cela commence par le fait de les laisser tranquilles. » (De Valck, 2012, p.42). L’enfant et l’animal ont besoin de temps pour se familiariser l’un à l’autre. Prendre de la distance et ne pas forcer le contact permettent à l’enfant et à l’animal de créer un climat de confiance.
Prise en charge des animaux
« Les animaux exigent des soins, coûtent de l’argent, prennent de la place, y compris les weekends. » (De Valck, 2012, p.44). L’animal familier demande beaucoup de temps et d’attention. Avant d’avoir un animal en structure d’accueil, il faut prendre en compte certains points importants comme l’espace, les moyens et l’implication nécessaires de toute l’équipe.
« L’excès n’est bon en rien, mais ce « trop » est surtout une façon de voir les choses et pas un critère général. » (De Valck, 2012, p.44). Avoir un animal familier en structure d’accueil représente beaucoup de travail et d’investissements. L’animal a besoin qu’on lui accorde du temps pour nettoyer sa maison, lui donner de la nourriture et des soins. Il a besoin d’espace pour vivre, s’épanouir et se développer. L’animal familier a besoin d’un abri pour se cacher, jouer et dormir. Toutes ces tâches sont effectuées par l’adulte qui est responsable de lui et cela durant la semaine et le week-end. Il est également possible que l’on prenne du temps sur nos jours de repos pour amener l’animal familier chez le vétérinaire pour divers soins. (De Valck, 2012, p.44).
Certes, les relations entre l’enfant et l’animal ont des effets bénéfiques pour les enfants, mais ils ne sont pas concrets et évidents. Il est difficile de prouver que l’enfant est plus calme en caressant un animal familier et que les compétences sociales de l’enfant évoluent au contact de l’animal. Il est donc difficile de rivaliser avec les efforts visibles de la charge de travail que représente l’animal familier en crèche. (De Valck, 2012, p.44).
1. Introduction |