les liens entre les théories de la valeur et de la croissance économique

Au cours des dernières années, la théorie économique néoclassique n‟a pas connu de bouleversement majeur. Seuls la mode ou les thèmes d‟intérêt ont pu changer, en fonction des problèmes rencontrés par les économies des pays dans lesquels nous vivons. On peut ainsi noter depuis peu une réaction, au sein même du courant néoclassique, contre ce que certains appellent le « monétarisme » (Ou le «néolibéralisme »).

L‟engagement actif et critique notamment à travers des livres destinés au grand public d‟un néoclassique de premier plan comme Joseph Stiglitz (prix Nobel 2001), mais aussi d‟autres également très en vue comme James Tobin (prix Nobel, 1981), Robert Solow (prix Nobel, 1987) ou Paul Krugman, est de ce point de vue très significatif. Même l‟attribution du prix Nobel 2002 à Daniel Kahneman pour ses travaux d‟économie expérimentale est symptomatique puisque l‟essentiel de ses expériences avec des personnes en chair et en os montre qu‟elles ne se comportent pas comme le postule la microéconomie ce qui met en cause la pertinence même de celle-ci, du moins sous sa forme actuelle.

Tout ceci rappelle ce qui avait déjà était souligné: les théoriciens néoclassiques ne forment pas un bloc homogène. Ils sont en fait profondément divisés, surtout en ce qui concerne le fonctionnement effectif des économies de marché et sur les mesures à prendre, si nécessaire, pour l‟améliorer l‟enjeu étant donc ce que doit faire l‟État. La violente polémique qui a opposé deux hommes

Les analyses néo-classiques :

L’école néoclassique est un terme générique utilisé pour désigner plusieurs courants économiques qui étudient la formation des prix, de la production et de la distribution des revenus à travers le mécanisme d’offre et de demande sur un marché. L’hypothèse de maximisation de l’utilité qui sous-tend ses calculs économiques la rattachent au courant marginaliste né à la fin du 18eme siècle. Des trois fondateurs du marginalisme à savoir Léon Walras, Carl Menger et William Stanley Jevons, le premier nommé est celui qui a la plus forte influence sur l’école néoclassique actuelle.

Le mot néoclassique a été introduit à l‟origine par Throstein Veblen en 1900 pour désigner des auteurs qui intègrent la révolution marginaliste initiée par Stanley Jevons et l’école autrichienne (il n’évoque pas Léon Walras). Il classe sous ce vocable notamment Alfred Marshall et les autrichiens. A partir des années trente suite aux travaux de John Hicks le courant walrasien va prendre une place croissance et incorporer une partie de l’apport keynésien à travers la synthèse néoclassique. Cette évolution va conduire les économistes dits « autrichiens » à se considérer de plus en plus comme hors de l’école néoclassique et à approfondir ce qui les différencie des autres courants marginalistes.

A la question « qui n’est pas néoclassique ? », il est possible de répondre: l’économie marxiste, le post-keynésianisme, l’école autrichienne et certains courants de la nouvelle économie institutionnelle ou de l’institutionnalisme. Pour E. Roy Weintraub, si l’école néoclassique représente l’orthodoxie et est enseignée dans les grandes universités, elle le doit à sa capacité à « mathématiser » et à « scientifiser » l’économie ainsi qu’à fournir des indications susceptibles de nous éclairer sur les conduites à suivre .

Historique :

L’École néoclassique naît de la « révolution marginaliste » dans les années 1870. Si elle connait avec Alfred Marshall et Arthur Cecil Pigou une forte influence, dans sa forme actuelle elle deviendra la principale école de pensée au début des années cinquante. Dans la troisième édition de son livre « Economics » qui a été un des manuels de référence alors, Paul Samuelson écrit en 1955, ces dernières années, 90% des économistes américains ont cessé d’être des « économistes keynésiens » ou « anti keynésiens » .

Ils ont plutôt travaillé à une synthèse de ce qui était valable aussi bien dans l’ancienne économie que dans les théories modernes de détermination du revenu. Le résultat peut être appelé l’économie néo-classique et est accepté dans ses grandes lignes par tous excepté par 5% d’auteurs à l’extrême gauche et à l’extrême droite » Malgré tout le courant néoclassique reste traversé par une tension entre ceux qui sont davantage keynésiens ou proches du social-libéralisme et ceux qui sont plus proches du libéralisme classique dont l’influence grandira dans les années soixante dix avec notamment : les néo-walrasiens (Kenneth Arrow, Gérard Debreu), l’École des choix publics (James M. Buchanan, Gordon Tullock), les Nouveaux classiques (Robert Lucas Jr, Finn E. Kydland et Edward C. Prescott), l’École de Chicago, George Stigler, Gary Becker) ou encore les monétaristes (Milton Friedman). Les néoclassiques sont parfois appelés « néolibéraux » .

Les œuvres fondatrices du courant néoclassique sont :
• Carl Menger, Principes d‟économie (Grundsätze der Volkswirthschaftslehre, Vienne, 1871)
• William Stanley Jevons, Theories de l‟économie politique (The Theory of Political Economy, Manchester, 1871)
• Léon Walras, Éléments d‟économie politique pure (Lausanne, 1874).

Apparemment, ces trois fondateurs du mouvement ne se sont jamais rencontrés et n’ont échangé aucun élément de leurs recherches respectives avant la publication de ces trois ouvrages. Ils ont donné naissance à trois écoles distinctes : l’École de Lausanne, avec Léon Walras et Vilfredo Pareto, l’École de Vienne, avec Carl Menger et l’École de Cambridge, avec William Jevons .

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Il existe néanmoins des différences importantes entre ces trois approches. Carl Menger s’est notamment opposé vigoureusement à Léon Walras quant à la conception même de la discipline économique et en particulier l’usage des mathématiques, à tel point qu’il est quelque peu abusif d’inclure la tradition autrichienne dans l’école néoclassique.

Le contexte est celui du tournant de la révolution industrielle (on parle parfois de deuxième révolution industrielle) mais aussi du triomphe du scientisme. La théorie est donc compréhensible dans le cadre des crises récurrentes au 19eme. La perspective historique est de construire l‟économie politique sur de nouvelles bases .

La pensée néo-classique cherche à donner une légitimité scientifique à l‟économie. Ses partisans préfèrent souvent parler à son propos de la théorie économique, comme on dit « la » physique ou « la » biologie, car pour eux la théorie néoclassique est la seule à avoir un statut scientifique en économie (notamment en raison de l‟usage intensif qu‟elle fait des mathématiques). Ce formalisme mathématique soulève l‟enjeu scientifique et politique des mathématiques en économie .

Tout d‟abord, il s‟agit de s‟adapter à la réalité économique (Jevons utilise le calcul marginal pour étudier la tarification des chemins de fer). La théorie néoclassique part donc d‟une analyse microéconomique et agrège les comportements individuels, à la différence des classiques et de Marx.

La théorie néoclassique va chercher à renforcer les conclusions libérales des penseurs classiques contestées par d‟autres penseurs comme Karl Marx, en remettant en cause ou en reformulant les hypothèses de base de l‟analyse économique. Cette nouvelle approche passe par la définition d‟une nouvelle théorie de la valeur fondée sur l‟utilité.

Table des matières

Introduction générale
Introduction de la partie théorique
Section 1 : les liens entre les théories de la valeur et de la croissance économique
Introduction
1-Les analyses néo-classiques
1-1 Historique
1-2 Brefs rappels sur le système d‟équilibre macroéconomique néoclassique
1-3 L‟analyse néoclassique
A)- Les principes de l‟économie néo-classique
B)- Intérêt personnel et intérêt général
C)- Economie néo-classique, micro- économique et libéralisme
D)- La concurrence pure et parfaite
E)- Les agents et leurs opérations
F)- Equilibre partiel et équilibre général
1-4 Les mathématiques comme nouvelle approche de l‟économie
1-L‟utilité marginale
2- La concurrence pure et parfaite
1-5 L‟équilibre néo-classique
1. Contexte et dénominations
2. Le cadre général du raisonnement
3. Le processus de tâtonnement
1-6 La pensée néo-classique aujourd‟hui
1-7 Dans quelle mesure les néo-classiques sont les héritiers des classiques?
I- L‟héritage classique est perceptible dans les théories néoclassiques
A) – Des lois économiques communes
B) – Les néo-classiques approfondissent des théories classiques dans une certaine continuité
II- Cependant, les néo-classiques ont su se distinguer de l‟approche classique sur de nombreux points
A) – Des conceptions opposées persistent entre ces deux approches
B) – Certaines théories ou outils économiques sont propres aux néoclassiques, ce qui les distingue de leurs prédécesseurs
1-7 Les critiques
2-Les oppositions entre les théories néo-classiques, classiques et marxistes (lien entre taux de profit et accumulation)
2-1 La théorie classique
A)- Historique
B)- La démarche des économistes classiques
C)- L‟analyse classique
D)- Propriétés de l‟équilibre classique
E)- Les critiques
2-2 La théorie marxiste
A)- Historique
B)- La philosophie marxiste
C)- Doctrine marxiste de l‟histoire
D)- Les racines de marxisme
E)- La critique marxiste
3- Apport de la théorie générale de Keynes
3-1)-Historique
3-2)- La politique keynésienne
3-3)- Apports de la théorie keynésienne
Section 2 : Le renouveau de la théorie économique de la crise face à la mondialisation
Introduction
1-Les théories contemporaines du cycle économiques, et des crises financiarisation de l‟économie et déconnection par rapport à la sphère réelle
1-1 Les théories économiques du cycle
A)- Le cycle Juglar et cycle kitchin
B)- De l‟observation de Kondratieff aux travaux De J. Schumpeter
2-Les apports à la théorie des crises : La synthèse des théories postkeynésiennes et de la théorie marxiste : les théories de la régulation
2-1 La théorie de la régulation est proche de l‟économie institutionnaliste
2-2 La théorie de la régulation porte une critique sévère de l‟école néo-classique
A)- Les concepts fondamentaux
B)- La théorie des crises
3-La théorie de Joseph Schumpeter et le renouveau de la théorie institutionnaliste comme apport à la théorie de la crise
1) L‟analyse Schumpetérienne de la croissance
1-1) La théorie des cycles
1-2) La dynamique du capitalisme selon Schumpeter: La destruction créatrice
1-3) Le problème de la discontinuité des innovations
2) L‟analyse Schumpetérienne de l‟innovation
3) Prolongements contemporains
4) Schumpeter et les cycles
Conclusion de la partie théorique
Conclusion

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