Les lemuriens de la famille de lemuridae

La biodiversité est actuellement devenue un enjeu primordial [1]. Et Madagascar fait partie des pays qui possèdent une biodiversité faunique et floristique stupéfiante et unique au Monde [2]. Pour la diversité en espèce et en taxon de primates, la Grande- île avec ses 99 espèces et ses 103 taxons occupe la seconde place après le Brésil, qui de son côté possède 116 espèces et 139 taxons [2]. Mais depuis ces dernières décennies, le monde n‟a cessé de subir des changements climatiques, de surexploitation des ressources naturelles conduisant à la perte d‟habitat des animaux sauvages notamment les primates, l‟impact négatif croissant des espèces invasives accompagnées par toutes les dégradations écologiques [3].Outres les menaces citées précédemment, les primates non humains sont aussi confrontés au problème de parasitisme, qui est connu comme étant l‟une des maladies courantes qui les affecte [4].

Une étude effectuée au Costa Rica sur l‟infestation parasitaire due aux acariens de la famille Atopomelidae, sur les singes Alouatta palliata, Cebus capucinus, Saïmiri oerstedii et Ateles geoffroyi, a révélée que le facteur sexe n‟était pas considéré comme un facteur déterminant de l‟infestation. Par contre, la distribution géographique a joué un rôle déterminant vu que la prévalence a été hautement significative dans le Central Volcanic Mountain Range Conservation Area pour Listrocarpus alouattae et dans le Central Pacific Conservation Area pour L. capucinus.

En Afrique, des études sur les tiques au Sénégal et au Cameroun ont rapporté la présence d‟Amblyomma variegatum, d’Ixodes rageaui et de Rhipicephalus sulcatus chez les primates sauvages. A. variegatum a été trouvé chez Galago senegalensis albipes et chez Erythrocebus patas au Sénégal, alors que I. rageaui chez les cercopithèques Cercopithècus cephus à Bafia et Evodoula et R. sulcatus chez Cercopithècus ruber à Biparé au Cameroun .

Une monographie compréhensive sur les tiques de Madagascar a été fournie par Uilenberg et al en 1979. Dans ce document, 32 espèces de tiques ont été rapportées dont 26 sont considérées comme endémiques de l‟Ile. Parmi ces tiques, 2 espèces seulement ont été trouvées chez les lémuriens : Haemaphysalis lemuris chez Lemur catta, Varecia variegata, Lepilemur ruficaudatus, Propithecus verreauxi et Ixodes lemuris chez Eulemur macaco flavifrons [8]. Des études plus récentes, montrent une large gamme d‟hôtes de ces deux tiques, H. lemuris a été relevé sur les Indri indri dans la Reserve naturelle stricte de Betampona, sur Cheirogaleus sibreei, C. crossleyi et Microcebus sp à Tsinjoarivo, et sur Microcebus griseorufus dans la réserve de Beza Mahafaly [9-11]. Ixodes lemuris de son côté a été présent chez Indri indri [9] et Microcebus rufus [12]. Et l‟étude des tiques sur les Lemur cata dans la réserve de Berenty a mise en évidence la présence de H. lemuris, mais dans cette étude, aucune différence significative n‟a été évoquée concernant le nombre de tiques autour des peaux de visage selon les classes d‟âge-sexe des lémuriens, quoique plus de tiques aient été trouvées sur les visages des lémuriens juvéniles et subadultes .

LES LÉMURIENS DE LA FAMILLE DE LEMURIDAE 

GÉNÉRALITÉS

Origine des lémuriens

Plusieurs phénomènes qui se sont passé bien avant l‟apparition de l‟homme sur terre ont d‟importantes implications sur l‟origine des lémuriens. Autrefois, Madagascar faisait encore partie du Sud de Gondwana. Puis, il y a environ 180 millions d‟années, ce supercontinent s‟est disloqué petit à petit donnant naissance aux continents qui sont actuellement appelés l‟Afrique, l‟Amérique du Sud, l‟Antarctique, l‟Australie et le souscontinent Indien. Depuis, de nombreux phénomènes se sont succédé ; de la séparation du sous-continent indien avec Madagascar de l‟Afrique, en passant par la formation de l‟Indo-Madagascar, jusqu‟à la séparation définitive de Madagascar, il y a de cela 80 à 90 millions d‟années.

L‟hypothèse sur l‟origine des lémuriens suppose que de petits lémuriens nocturnes aient été emportés par un radeau de végétation depuis l‟Afrique pour finalement échouer à Madagascar, il y a environ 65 millions d‟années. Une fois débarqués sur l‟île, ces lémuriens ont évolué et ont donné naissance aux lémuriens actuels.

Présentation

Les lémuriens font partie de l‟ordre de Primate. De ce fait, ils possèdent les mêmes critères que les autres primates tels que le pouce et l‟hallux opposables aux autres doigts, les doigts et les orteils munis d‟ongles, un large caecum et aussi un cerveau qui tend à être relativement plus grand par rapport à leur taille. Ils ont également une mode de vie essentiellement arboricole. [19] Membre des Prosimiens, les lémuriens possèdent des membres postérieurs habituellement plus longs que leurs membres antérieurs. Et contrairement aux Anthropoidae, ils n‟ont aucune fermeture postorbitale, mais plutôt une barre postorbitale. Leurs incisives inférieures sont disposées sous forme d‟un peigne appelé peigne dentaire, qui est nécessaire à leurs épouillages.

LES LÉMURIDÉS

La famille Lemuridae regroupe la plupart des lémuriens connus de nos jours. Cinq genres sont présents à l‟intérieur de cette famille. Il y a ceux qui sont considérés comme étant des « vrais lémurs » avec des régimes variés constitués essentiellement des fruits et des feuilles; ce sont les Genres Lemur, Varecia et Eulemur. Les genres Hapalemur et Prolemur quant à eux sont qualifiés des spécialistes de la consommation des bambous.

GENRE LEMUR

Le genre Lemur est l‟unique genre représenté par une seule espèce, Lemur catta.

Caractéristiques générales

Lemur catta est la seule espèce de Lemuridae à avoir une longue queue formée par 25 à 27 anneaux de couleur alternative entre le blanc et le noir. [20, 21] Leur durée de vie va de 18 à 20 ans [22]. Et contrairement aux autres espèces appartenant à la famille Lemuridae, le maki ne présente qu‟un léger dimorphisme entre le mâle et la femelle. [23] Aucune différence de taille et de poids corporelle n‟a été constatée entre les deux sexes [24, 25]. Le poids corporel moyen varie de 3 à 3,5 kg [26]. Le maki a une tête bicolore, blanche sur la face et noire autour des yeux et du museau. Le dimorphisme sexuel apparait sur la forme de la face, car le mâle porte un museau moins allongé et une tête plus forte comparée à la femelle. Les cattas disposent également d‟une glande dite ante-brachiale recouverte de peau glabre, sur la partie caudo-médiale de l‟avant-bras. Cette glande est utilisée pour le marquage de territoire.

Alimentation

C‟est un omnivore opportuniste se nourrissant principalement des fruits et des feuilles [27]. Son régime inclut des fleurs, herbes, écorce et sève. Il est aussi noté que les makis mangent du bois délabré, de la terre, des toiles d’araignée, des cocons d’insecte, des arthropodes (araignées, cigales et sauterelles) et des petits vertébrés (oiseaux et caméléons). Et pendant la saison sèche, il devient de plus en plus opportuniste.

Comportement

Lemur catta vivent en groupe, constitué par plusieurs adultes de deux sexes. La taille du groupe varie de 3 à 24 individus. Dans un groupe, la femelle est dominante. Les makis sont des quadrupèdes semi-terrestres, et passent la majeure partie de leur temps à se déplacer, à la recherche de nourriture .

Reproduction

En milieu naturel, la saison de reproduction se passe en mois d‟avril à mai, avec deux œstrus (le premier apparaissant en mois d‟avril et le second en mois de mai ou au début du mois de juin). La naissance se passe en mois de septembre à novembre, avec le pic de naissance au mois d‟octobre [21, 23]. Pour les deux sexes, la maturité sexuelle est de 2,5 ans en milieu naturel et 3 ans en captivité. La gestation dure 134 à 138 jours, à l‟issue de laquelle la mère donne naissance à un bébé ou occasionnellement des jumeaux .

Habitat et distribution géographique 

Lemur catta vit en milieu naturel dans la brousse et les forêts sèches du Sud et Sud-Ouest de Madagascar. Limite Nord, la forêt de Mahababoky dans la réserve de Kirindy à 45 km de Morondava [29], mais selon Goodman, cette limite se situe près de la ville de Belo sur Mer, [33] limite Est : Ambalavao dans le Central Est, et la limite Sud est la ville de Tolagnaro au sud de l‟Île.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: RAPPELS
I. LES LEMURIENS DE LA FAMILLE DE LEMURIDAE
I. 1. GENERALITES
I. 1. 1. Origine des lémuriens
I. 1. 1. Présentation
I. 2. CLASSIFICATION TAXONOMIQUE
I. 3. LES LEMURIDES
I. 3. 1. Genre LEMUR
I. 3. 2. Genre HAPALEMUR
I. 3. 3. Genre EULEMUR (vrai lémur)
I. 4. ELEVAGE EN CAPTIVITE DES LEMURIENS
I. 5. STATUT DE CONSERVATION DES LEMURIENS
I. 5. 1. Liste rouge de l‟IUCN
I. 5. 2. Annexes CITES
II. LES ECTOPARASITES MACROSCOPIQUES
II. 1. QUELQUES DEFINITIONS
II. 1. 1.Parasites
II. 1. 2. Parasites à part entière ou parasite obligatoire
II. 1. 3.Parasites facultatifs
II. 2. DOMMAGES CAUSEES PAR LES ECTOPARASITES
II. 3.DESCRIPTION DES PARASITES
II. 3. 1. Les insectes aptères
II. 3. 2. Les arachnides
II. 4.METHODES DE LUTTE
DEUXIEME PARTIE: METHODES ET RESULTATS
I. METHODES
I. 1. Cadre d‟étude
I. 1. 1. Parc botanique et zoologique de Tsimbazaza (PBZT)
I. 1. 2. Laboratoire national de diagnostique vétérinaire (LNDV)
I. 2. Type d‟étude
I. 3. Période et durée de l‟étude
I. 3. 1. Durée de l‟étude
I. 3. 2. Période d‟étude
I. 4. Population d‟étude
I. 4. 1. Critères d‟inclusion
I. 4. 2. Critères d‟exclusion
I. 5. Taille de l‟échantillon
I. 6. Echantillonnage
I. 7. Variables étudiées
I. 7. 1. Variables liés à l‟animal
I. 7. 2. Variables liés à l‟environnement
I. 8. Mode de collecte, saisie et traitement des données
I. 9. Analyse de données
I. 10. Calcul et test statistique utilisé
I. 11. Limite et faiblesses du protocole
I. 12. Considération éthique
II. RESULTATS
II. 1. Distribution des populations des lémuriens
II. 2. Résultats des analyses microscopiques
II. 3. Répartition des parasites selon leur Embranchement et leur Classe
II. 4. Portage parasitaire
II. 5. Répartition de l‟infestation parasitaire en fonction du genre des lémuriens
II. 6. Répartition des ectoparasites en fonction des espèces de lémuriens
II. 7. Répartition des parasites selon l‟âge et le sexe
II. 8. Répartition des parasites selon la localisation de la cage
II. 9. Répartition des parasites selon l‟environnement de la cage
II. 10. Infestation parasitaire en fonction de nombre d‟individu par cage
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
I. Discussion des résultats
I. 1. Portage parasitaire chez les lémuriens du Parc Zoologique de Tsimbazaza
I. 2.Influence des facteurs liés à l‟animal
I. 2. 1. Variation en fonction du genre et de l‟espèce de lémuriens
I. 2. 2. Variation en fonction de l‟âge
I. 2. 3. Variation en fonction du sexe
I. 3. Influence des facteurs environnementaux
I. 3. 1. Variation en fonction de l‟habitat
I. 3. 2. Variation en fonction du type de sol dans les cages
I. 3. 3. Variation en fonction du nombre d‟individu par cage
II. Suggestions
II. 1.Intervention au niveau des lémuriens
II. 2.Intervention sur l‟environnement
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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