LES INVETISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS

LES INVETISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS

L’investissement générateur d’emploi

Pour comprendre l’effet de l’investissement sur l’emploi, il est utile de distinguer l’effet direct de celui d’indirect : Les Investissements Directs Etrangers à Madagascar de 1997 à 2005 Les IDE au service de la croissance économique/L’Investissement, un moteur de la croissance

L’effet direct

L’investissement de capacité a des effets quantitatifs positifs sur l’emploi. Le mécanisme du multiplicateur d’investissement présenté ci-dessus permet de les comprendre. Cet investissement a comme but principal l’augmentation du capital de production. On note par ailleurs que le capital de production n’est qu’un facteur de production dérivé ou en quelque sorte un travail cristallisé. Donc la volonté d’accroître le capital de production suscite une demande excessive à satisfaire. L’investissement de productivité a des effets plus complexes, car il réduit les besoins en main- d’œuvre d’une entreprise, ce qui a un effet négatif sur l’emploi, au moins à court terme. Mais quand on considère l’effet de cet investissement lié à la croissance générée, la création de nouveaux emplois sera assurée.

L’effet indirect

L’augmentation de demande parvenue au sein des différentes entreprises suite à un investissement autonome aura un effet positif sur l’emploi. La raison en est que ces entreprises doivent augmenter, pour satisfaire ces besoins, leur capacité de production c’est-àdire le travail et le capital. Ainsi ces entreprises sont très favorables à la main-d’œuvre car l’autre facteur, comme la mise en place de nouvelles machines, nécessite un temps plus long. Par ailleurs, la substituabilité entre facteurs de production est, au mieux, partielle. Il n’est pas possible de faire baisser indéfiniment la part du capital dans la combinaison productive. Dans les secteurs où la complémentarité entre travail et capital est forte, l’augmentation du stock de capital et l’élévation du niveau de l’emploi vont de pair. Or, un pays dont les entreprises investissent trop peu s’expose au risque de voir la compétitivité-prix de ses produits se dégrader, et ses parts de marché se réduire, ce qui risque d’entraîner des destructions d’emplois bien plus importantes que celles obtenues grâce aux modifications du coût relatif des facteurs. Les travaux menés sur une longue période, et à un niveau macroéconomique, montrent une corrélation forte entre croissance de la productivité, croissance du PIB, élévation du niveau de vie et création d’emplois. Les gains de productivité permettent, en effet, de libérer des ressources, en capital et en travail, qui autorisent une progression plus soutenue de l’activité. Les Investissements Directs Etrangers à Madagascar de 1997 à 2005 Les IDE au service de la croissance économique/L’Investissement, un moteur de la croissance 17 Au niveau microéconomique, différentes observations suggèrent que les entreprises qui investissent et innovent beaucoup sont davantage créatrices d’emplois que les autres. A long terme, donc, l’investissement est favorable à la création d’emplois, parce qu’il permet de soutenir une croissance plus forte. Les créations d’emplois engendrées par une croissance plus forte sont bien plus importantes que les destructions d’emplois résultant d’une croissance des gains de productivité.

LES DETERMINANTS DE L’INVESTISSEMENT

Les déterminants de l’investissement sont tous les facteurs qui influencent l’investissement. On distingue généralement quatre déterminants principaux de l’investissement : la demande anticipée par les entreprises, le coût des facteurs de production, les contraintes de financement et la profitabilité des projets d’investissement des entreprises. Ce section propose de passer en revue ces quatre déterminants traditionnels.

La demande

Il semble admis que la demande anticipée est le déterminant principal de l’investissement. En période de faible croissance ou de récession, les entreprises adoptent une stratégie d’investissement prudente, elles ne cherchent pas à augmenter leur capacité de production, et parfois même ne renouvellent pas les équipements devenus obsolètes. Au contraire, en période de croissance soutenue, les entreprises sont incitées à investir pour augmenter leur capacité de production, afin de profiter de la hausse de la demande. Si l’on suppose que le capital physique nécessaire à la production est proportionnel au niveau de la production à réaliser, et que les entreprises veulent adapter rapidement leur niveau de capital, la croissance de l’investissement sera plus forte que celle de la demande. Ce phénomène est connu sous le nom d’ « accélérateur ». Il s’explique par le fait que les biens d’équipement participent au processus de production au-delà de la seule période où ils sont acquis. En raison du phénomène d’accélération, une faible variation de la demande, dans une situation de plein emploi des capacités de production, suscite une forte variation de l’investissement. A l’inverse, un simple ralentissement de la demande peut suffire à provoquer une baisse de l’investissement. La mesure de l’accélérateur se fait par le rapport entre le stock de capital et le niveau de production : la constante obtenue, appelée « coefficient de capital » mesure l’intensité du phénomène d’accélération. Plus elle est élevée, plus l’investissement doit être important pour atteindre le niveau de production souhaité. Les Investissements Directs Etrangers à Madagascar de 1997 à 2005 Les IDE au service de la croissance économique/L’Investissement, un moteur de la croissance 18 L’effet d’accélération s’inscrit dans la vision keynésienne d’un équilibre économique contraint par les débouchés. Dans ce cadre théorique, une politique de relance budgétaire, suscitant une demande autonome supplémentaire, est un instrument efficace de relance de l’investissement. Cette analyse de l’investissement par le facteur demande doit cependant être équilibrée par la prise en compte du coût des facteurs de production. 

Le coût de facteurs de production

Dans un cadre d’analyse microéconomique, la maximisation du profit par la firme fait dépendre le niveau de capital désiré du coût des facteurs travail et capital. Les entreprises ont le choix entre plusieurs combinaisons productives possibles, et choisissent celle qui minimise les coûts et maximise donc leurs profits. A court terme, lorsque le niveau de production est contraint par les débouchés, c’est le coût relatif des facteurs de production qui est pris en compte. Ainsi, si le coût du capital s’élève par rapport aux charges salariales, l’entreprise a intérêt à limiter les dépenses d’investissement, en substituant une plus grande quantité de travail au capital. Dans un cadre de plus long terme, où le programme de production n’est pas contraint par les débouchés, c’est le coût réel de chaque facteur qui intervient dans la décision d’investissement. Le concept de  » coût d’usage du capital  » (Crépon B. et Gianella C.- 2001) intègre de nombreux éléments : taux d’intérêt bancaire propre à chaque entreprise, structure du bilan, fiscalité pesant sur les sociétés et les détenteurs d’actions, inflation et amortissements. Cet indicateur permet d’évaluer de manière rigoureuse le coût effectif du capital, alors que, sur données agrégées, le coût du capital est généralement approché par le taux d’intérêt réel. On peut considérer deux effets d’une variation du coût d’usage du capital : un effet de substitution et un effet de profitabilité. Une hausse du coût du capital devrait inciter les entreprises à substituer du travail au capital ; ainsi, la demande de travail devrait s’accroître (effet de substitution). Mais, dans le même temps, une hausse du coût du capital augmente le coût de production unitaire pour l’entreprise, ce qui alourdit ses prix, et risque, en effet, de réduire la demande qui lui est adressée (effet de profitabilité). Les estimations proposées suggèrent que l’effet de profitabilité domine l’effet de substitution. Une hausse du coût du capital entraînerait donc une baisse de la demande pour les deux facteurs de production, capital et travail, et pénaliserait donc l’emploi. Ainsi, une hausse du coût du capital a bien un effet négatif, et significatif, sur l’investissement des entreprises. Les Investissements Directs Etrangers à Madagascar de 1997 à 2005 Les IDE au service de la croissance économique/L’Investissement, un moteur de la croissance 19 Ce fait permet de donner des conclusions présentant un intérêt certain pour la définition de la politique économique. La politique d’expansion budgétaire, tout en tenant compte de ce problème de coût de facteur, qui s’accompagnerait d’une hausse des taux d’intérêt, aurait un effet beaucoup moins positif pour l’économie que ce que la seule prise en compte de l’effet d’accélération laisserait supposer. Le taux d’intérêt agit sur l’investissement par l’augmentation du coût du capital qu’il induit. Mais il exerce aussi un effet sur l’investissement par l’intermédiaire de la profitabilité. 

Les conditions de rentabilité

L’effet de la profitabilité ne doit pas être confondu avec celui du profit. Il fait référence à une notion distincte, celle de la rentabilité de l’investissement comparée au coût du capital. Il faut d’abord calculer le rendement du capital, c’est-à-dire le montant de la rémunération du capital rapporté au stock de capital 2 . La profitabilité du capital productif mesure l’écart entre le rendement du capital et le rendement, en termes réels, d’un placement sans risque, assimilé au niveau des taux d’intérêt à long terme. L’écart entre le rendement d’un investissement physique et celui d’un investissement sans risque doit être suffisant pour que le chef d’entreprise décide d’investir. Plus précisément, la profitabilité mesure l’écart entre le rendement anticipé du capital physique et un rendement financier (taux d’intérêt ou valorisation boursière des actifs). Lorsqu’une entreprise dispose d’une capacité de financement, ses dirigeants ont le choix entre utiliser leur capital pour financer des investissements physiques, ou le placer sur les marchés financiers. Si la rentabilité attendue de l’investissement est inférieure à la rentabilité d’un placement financier sans risque, l’investissement n’aura pas lieu. Lorsqu’une entreprise veut financer un projet par l’emprunt, ses dirigeants doivent s’assurer que le rendement attendu de l’investissement est supérieur au coût du capital, sans quoi, il n’est pas rentable d’investir.

Table des matières

INTRODUCTION
Première partie
LES IDE AU SERVICE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Chapitre 1: L’INVESTISSEMENT, UN MOTEUR DE LA CROISSANCE
SECTION 1 : LES TRANSFORMATIONS DE L’INVESTISSEMENT
SECTION 2 : LES EFFETS DE L’INVESTISSEMENT SUR LA CROISSANCE
SECTION 3 : LES DETERMINANTS DE L’INVESTISSEMENT
Chapitre 2 :INVESTISSEMENT PUBLIC OU INVESTISSEMENT PRIVE ?
SECTION 1 : L’INVESTISSEMENT PUBLIC DANS LA POLITIQUE DE REGULATION
SECTION 2 : LES ARGUMENTS FAVORABLES A L’INVESTISSEMENT PRIVE
Chapitre 3 :LE ROLE SPECIFIQUE DES IDE 36
SECTION 1 : APPROCHE THEORIQUE ET EVOLUTION HISTORIQUE
SECTION 2 : IDE ET CROISSANCE : ANALYSE STATISTIQUE
Deuxième partie LA PERTINENCE D’UNE CROISSANCE TIREE PAR LES IDE A MADAGASCAR
Chapitre 1 :L’EVOLUTION DES IDE A MADAGASCAR
SECTION 1 : LES ENCOURAGEMENTS AUX IDE
SECTION 2 : ANALYSE DE L’EVOLUTION
Chapitre 2 :LES EFFETS DES IDE SUR L’ECONOMIE NATIONALE
SECTION 1 : L’IMPACT DES IDE SUR LA CROISSANCE ET L’EMPLOI
SECTION 2 : LES EFFETS SUR LA BALANCE DES PAIEMENTS
SECTION 3 : L’INCIDENCE SUR LES FINANCES PUBLIQUES
Chapitre 3: POUR UNE AFFLUENCE DES INVESTISSEURS ETRANGERS
SECTION 1 : L’ANALYSE DE LA BANQUE MONDIALE
SECTION 2 : RECOMMANDATIONS PARTICULIERES POUR MADAGASCAR
CONCLUSION
LISTE DES REFERENCES
LISTE DES GRAPHIQUES

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