Détermination et mesure des inégalités
Pour mener à bien une étude des inégalités, on doit tenir compte qu’en général, on mesure les inégalités économiques par le rapport inter-décile D9 : D1
En effet, on cherche à mesurer la concentration ou la dispersion c’est-à-dire la façon dont, les ressources étudiées se répartissent au sein d’une population donnée. Le rapport inter-décile est donc un indicateur de dispersion.
Décile : valeur d’un caractère qui partage l’effectif total d’une série en 10 groupes égaux, les valeurs d’une série étant classées par ordre croissant. Il y a neuf déciles notés de 1 à 9, D1 à D9. D1 : niveau de revenu en dessous duquel on trouve les 10% des revenus les plus faibles. D9 : niveau de revenu à partir duquel on trouve les 10% des revenus les plus élevés. Le rapport D9/D1 mesure alors la dispersion des revenus. L’intérêt de cet indicateur est qu’il résume en chiffre la distribution de la variable étudiée. Cependant, il ne donne aucun renseignement sur la distribution entre les deux extrémités retenues. En outre, selon le quantile ou le fractile, la représentation des inégalités varie sensiblement. D’autres méthodes sont aussi adoptées pour mesurer les inégalités. Il s’agit du raisonnement en termes de disparité en partant de moyennes relatives aux groupes considérés.
Quand on parle du niveau de vie, la taille du ménage intervient. On calcule le revenu par unité de consommation. Pour y procéder, l’outil le plus utilisé est actuellement l’échelle de l’OCDE avec les coefficients suivants.
Le premier adulte compte pour 1 unité de consommation et les autres adultes pour 0,5 U.C. Les enfants de moins de 14 ans pour 0,3 U.C.
La courbe de Lorenz va permettre de détecter la concentration (l’inégale répartition) des revenus. La diagonale principale (dite droite d’équirépartition ou la ligne des parfaites égalités) symbolise une distribution égale : par exemple 50% des revenus ou du patrimoine sont détenus par 50% des ménages.
Les aspects des inégalités économiques
Manifestation des inégalités de revenu et de patrimoine : Les richesses se répartissent rarement égalitaire dans une société. Cette répartition donne lieu à des inégalités de revenu et de patrimoine, dont certaines sont socialement admise (par la justice sociale) et d’autres moins. Ce critère de richesse est d’autant plus pertinent pour estimer l’échelle sociale que la société est plus « marchande », mais d’autres aspects comptent voire prédominent : prestige, statut, pouvoir, rang social, nombre et rang des alliés…
Particulièrement pour le revenu, les inégalités de revenu se manifestent généralement au niveau des administrations et au niveau des secteurs privés.
En analysant le revenu en général, durant deux périodes séparées par les années 1980, le revenu moyen des ménages se voit progresser depuis le début des années 1980 mais les disparités se sont accrues : l’augmentation du pouvoir d’achat des derniers déciles de revenus a été bien supérieure à celle des premiers, donc une hausse du rapport inter-décile. Cependant, les titulaires de revenus du capital ont bénéficié des hausses de revenus bien supérieures à celles de ceux qui ne disposent que de revenus du travail.
Les ménages les moins riches sont, parfois, des chômeurs ou des individus qui ont peu travaillé durant l’année ainsi que les petites retraites. C’est donc l’absence ou la faiblesse des revenus d’activité qui est à l’origine de leur pauvreté que compense en partie la redistribution de l’État providence. Au contraire, parmi les plus riches, aux revenus d’activité importants s’ajoutent des revenus obtenus grâce au patrimoine.
L’aspect des inégalités sociales
Les inégalités face au logement sont parfois subites par les plus jeunes mais d’autres sont aussi victimes. En se basant sur la théorie de Lloyed WARNER, il existe une société hiérarchisée et des couches sociales définies selon différentes critères. En effet, le revenu et le logement sont présentés par le type d’habitat et de quartier. Comme on peut apercevoir dans notre société, les types de maison à faible valeur mobilière tendent à se regrouper au niveau d’un même quartier, et des quartiers chics donnent rarement des places à une maison ordinaire. C’est surtout le cas aux Etats Unis, les quartiers des villes sont très hiérarchisés et éthnisés. Le revenu détermine alors l’accès à chaque type de logement. Les personnes à faible revenu ne pourront que se contenter d’un logement qu’il peut louer avec une partie essentielle de son revenu. Ainsi, en 2013 un tiers de la population des pays pauvres vit dans des bidonvilles, soit plus de 860 millions de personnes dont les conditions d’habitat sont très précaires.
En cohérence avec le revenu et le logement, les inégalités au niveau scolaire frappent bon nombre de population. Les inégalités scolaires proviennent certes d’inégalités économiques (poursuivre des études supérieures nécessite un investissement financier) mais aussi d’inégalités culturelles (capital culturel). Le niveau d’instruction dépend en général de ces deux critères. Plus le revenu est faible, plus le niveau d’instruction des enfants est précaire. Ils ne peuvent fréquenter que les écoles publiques, qui sont actuellement victimes de conditions scolaires défavorables. A Madagascar, on rencontre une insuffisance criante des enseignants compétents au niveau des écoles publiques. Ceci fait diminuer encore le niveau d’instruction et pénalise les populations vulnérables. La scolarisation des enfants est encore relativement faible dans le monde entier : 87 % des enfants sont scolarisés au primaire.
Les inégalités d’accès à la santé se manifestes par les carences alimentaires et les surcharges pondérales. En plus, actuellement, les inégalités sanitaires sont aussi attribuées à l’accès à la santé entre les générations. Aujourd’hui la génération des 20-25 ans a un niveau de vie inférieur à celui des générations précédentes. Depuis les années 1990, les inégalités ont tendance à s’intensifier non seulement entre les catégories sociales mais aussi à l’intérieur même de ces catégories, c’est-à-dire entre ceux qui sont bien intégrés dans l’emploi et ceux qui sont précarisés, notamment, entre les générations selon l’origine ethnique.
Le caractère multiforme et multidimensionnel des inégalités
Les inégalités sont dotées d’un caractère spécifique. L’espace des inégalités est multidimensionnel. Pour pouvoir effectuer une analyse pertinente des inégalités, il est essentiel de tenir compte de cet aspect. Les inégalités ont un aspect objectif qui est l’accès inégal et socialement hiérarchisé entre groupes sociaux à des ressources rares. Elles ont aussi une dimension subjective. En effet, ses perceptions et ses qualifications sont propres à chaque personne. Donc, les investigations sur les inégalités doivent aussi tenir compte des domaines où l’étude se déroule. Certaines inégalités peuvent être justes, lorsqu’elles récompensent les mérites, elles incitent à l’effort et à l’efficacité et concourent donc à la croissance, alors que d’autres sont inacceptables et scandaleuses. On peut toutefois, analytiquement, distinguer les inégalités quantitatives, de nature économiques, des inégalités qualitatives, en particulier des inégalités politiques et sociales. Comme on a déjà étudié dans les sections précédentes, les inégalités concernent tout à la fois l’accès aux ressources proprement économiques comme le revenu, le patrimoine… Elles font intégrer aussi les accès aux ressources sociales ou politiques à l’instar des conditions d’existence, de l’éducation, de la santé, et d’accès au pouvoir… On y trouve aussi les aspects symboliques dans la société comme les titres scolaires, les pratiques langagières….
Les inégalités sont à caractère multiforme et se renouvellent constamment selon les mutations sectorielles de la société (sociales, économiques, technologiques, idéologiques,…), des inégalités qualitatives, en particulier des inégalités politiques et sociales.
Les facteurs endogènes des inégalités
La répartition des revenus entre les ménages est primordiale pour plusieurs aspects du bien-être matériel. Cette répartition est souvent très inégalitaire et cette inégale répartition est renforcée par différents facteurs. Tout d’abord, l’inégalité est parfois un produit contingent de l’histoire sociale et parfois l’analyse de ses facteurs met en exergue le renforcement de l’individualisme qui affaiblit ainsi les aspirations d’une société plus égalitaire, surtout dans notre société actuellement très capitaliste et très libérale. Cette situation est renforcée par les appartenances sociales et les origines, les formations et les accumulations des patrimoines, le genre et l’âge et les générations. Concernant l’origine sociale, elle explique fondamentalement les inégalités scolaires mais elle provoque également des inégalités face à la santé. Le genre, quant à lui, est l’inégalité entre les sexes qui se traduit également par un pouvoir de négociation inégal entre hommes et femmes au niveau du foyer. Cet aspect dépend lui-même de l’inégalité entre les sexes en matière de moyens de subsistance et de rémunérations, qui détermine les positions de repli et donc la possibilité pour les femmes de négocier l’octroi de ressources au sein de leur foyer. L’égalité des sexes en matière de revenu est donc essentielle pour obtenir des changements dans d’autres domaines. Cependant, en ce qui concerne l’inégalité entre les sexes en matière d’accès aux moyens de subsistance, la situation générale est incontestablement mitigée. Dans la plupart de société et notamment dans les pays de l’Est, l’inégalité entre homme et femme s’avère une inégalité de faite et le résultat de l’histoire de cette société elle-même. On constate que les femmes sont en moyenne moins payées que les hommes car elles subissent des discriminations, mais aussi parce qu’elles s’orientent vers des filières moins rémunératrices, qu’elles exercent plus souvent en temps partiel, et que le poids des tâches domestiques et familiales freine leur carrière.
L’âge et la génération sont aussi des facteurs essentiels des inégalités. En effet, l’âge est toujours présent dans les critères d’embauche requis et à chaque génération, on rencontre une tendance qui dirige les modes de vie et les modes de production dont les innovations multiples.
L’organisation sociale fait aussi appel à d’autres facteurs fréquents comme les discriminations, les stigmatismes liés à des préjugés, le sexisme et le racisme.
Ensuite, la progression de revenu de capital fait partie des causes majeurs des inégalités. Ces revenus de capital sont fortement concentrés parmi les hauts revenus. En plus, le facteur ayant le pouvoir explicatif le plus important des disparités des salariés s’avère l’existence de revenus individuels supplémentaire apportés par les autres membres du ménage, la composition du ménage, le niveau du salaire horaire et le volume de travail effectué sur l’année.
Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : GENERALITE SUR LES INEGALITES ECONOMIQUES ET SOCIALES
Chapitre I : Concepts des inégalités
Section 1 : Définition et types
1. Définition
a) Définition étymologique
b) Définition théorique
2. Les types d’inégalités
a) Les différents types d’inégalités
i. Les inégalités économiques
ii. Les inégalités sociales
b) Détermination et mesure des inégalités
Section 2 : Manifestation des inégalités
1. Les formes et aspects des inégalités
a) Les aspects des inégalités économiques
i. Manifestation des inégalités de revenu et de patrimoine
ii. Les inégalités de salaire
iii. Les inégalités de développement
b) L’aspect des inégalités sociales
2. Les caractéristiques des inégalités
a) Le caractère multiforme et multidimensionnel des inégalités
b) Les inégalités sont interactives et cumulatives
Chapitre II : Les causes et effets des inégalités
Section 1: Facteurs des inégalités
1. Les facteurs endogènes des inégalités
2. Les facteurs exogènes des inégalités
Section 2 : Les impacts des inégalités
1. Les conséquences des inégalités au niveau social
2. Les répercussions sur la croissance économique et le développement
PARTIE II : CAS DE MADAGASCAR
Chapitre III : La réduction des inégalités à Madagascar
Section 1 : Les mesures prises et leurs financements ainsi que les mesures non prises
1. Les mesures prises et leurs financements
2. Les mesures non prises
Section 2 : Les impacts de ces mesures
1. Les effets des mesures prises
2. Effets des mesures non prises
Chapitre IV : Comment surmonter les obstacles qui freinent la réduction des
inégalités
Section 1 : Les freins à la réduction des inégalités
1. Les obstacles endogènes
2. Les obstacles exogènes
Section 2 : Le rôle de l’Etat
1. Rôle au niveau social
2. Rôle au niveau politique
Analyse de la redistribution
1. Opinion des écoles de pensées économiques et de certains auteurs sur la redistribution de
revenu
a. Opinion des écoles de pensées économiques
b. Opinion de certains auteurs sur la redistribution de revenu
2. Illustration de la courbe de Lorentz avant et après la redistribution
a. Situation avant la redistribution de revenu
b. Situation après la redistribution de revenu
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES