Caractéristiques des entreprises industrielles
Il n’est guère nécessaire de parler des déséquilibres de l’industrie malgache mais il faut rappeler les principaux traits qui caractérisent cette industrie. Il y a quelques points à retenir : le niveau d’industrialisation de Madagascar tourne autour de 11% jusqu’à 18%12 du PIB depuis l’indépendance. A titre d’exemple, l’activité industrielle par habitant ne représente que 50 US Dollar en 1981 pour diminuer en 30 dollar en 1994.
L’industrie malgache a peu profité de l’explosion des investissements à outrance dans les années de 1977 à 1980 car avec cela, on a eu l’opportunité d’accroître les importations.
Blocage des approvisionnements dans les années 80 d’où il y a eu un ralentissement des productions. On assiste depuis toujours à une forte réduction de la demande interne, la baisse de la demande des produits industriels est supérieure à la baisse des revenus et de la consommation.
Ceci est dû à la paupérisation, l’existence de crise de 2002 où même aujourd’hui, beaucoup de malgaches n’arrivent pas encore à se remettre. La consommation s’est modifiée au profit des demandes alimentaires moins compressibles que des produits industriels moins utiles.
En ce qui concerne le secteur tertiaire, Madagascar est défavorisée, il est même pénalisé par la part considérable des services comme les transports qui représentent 50% du poste services marchands, pénalisant les coûts des produits industriels.
Par contre au niveau du marché intérieur, malgré ses handicaps, Madagascar a un atout. D’une part, du fait de son insularité, il est à l’abri d’importations à bas prix. Aussi, met la croissance démographique de Madagascar, chaque année, de nouveaux consommateurs sur le marché. D’autre part, à travers ce marché, il a aussi des handicaps car on ne peut pas sous-estimer que le pouvoir d’achats des malgaches est encore trop bas, l’infrastructure est défectueuse et on ne peut pas nier la difficulté et la cherté des télécommunications. De même, certains industriels présents sur le marché intérieur, en terme de capacité, sont excédentaires et peuvent surtout supporter des accroissements de demande, sous réserve que la compétitivité soit acquise face aux produits identiques à l’importation. Un certain nombre de secteurs, par exemple l’agroalimentaire, pourrait aussi prendre les parts de l’importation comme le lait concentré, la farine, les huiles, … mais la politique de libéralisation entrave le développement en raison des prix de l’importation, notamment, compétitifs.
Les différentes sortes d’industrie
Comme nous l’avons dit auparavant, le secteur industriel malgache contribue environ 13% du PIB. La répartition régionale des activités industrielles est inégale car la plupart des usines sont regroupées dans les trois principaux centres industriels de Antananarivo , d’Antsirabe, de Toamasina où les infrastructures sont relativement bien développées par rapport à d’autres régions.
Les entreprises industrielles à Madagascar se concentrent essentiellement autour de quatre branches : l’ «industrie textile» (20,6%), les « BTP » (16,8%), l’ « industrie de bois » (10,3%) et l’ «industrie alimentaire» (9,9%) . Si l’on y ajoute l’ « agro-industrie », les « boissons », le « tabac » et les « corps gras », ces branches représentent près des deux tiers des entreprises industrielles. Malgré cette concentration, la diversité des activités manufacturières mérite d’être mentionnée. Si on ne considère que les sociétés et quasi-sociétés (SQS), l’ « industrie textile » occupe certes une place importante, mais la répartition par secteur d’activité est relativement homogène en dehors de cette branche.
A côté du « BTP » et de l’ «industrie alimentaire», l’existence d’une «industrie chimique» (9,8%) et d’une « industrie de la papeterie et de l’édition » (9,7%), activités peu courantes dans les pays peu industrialisés, constitue le signe d’un potentiel de diversification de l’économie. A l’instar des pays faiblement industrialisés, le nombre d’entreprises produisant des biens d’équipement est faible à Madagascar. En revanche, plus de 56%25 des entreprises industrielles formelles produisent des biens de consommation. L’industrie malgache reste en majorité orienter vers la production de biens de consommation.
Le secteur industriel malgache se concentre donc de plus en plus dans la filière textile et l’agroalimentaire. Ces deux secteurs occupent une place importante dans le secteur industriel d’après ce qu’on a dit et compte tenu des différentes chiffres pré-cités. La contribution du secteur industriel au PIB du pays ne peut plus ainsi laisser indifférente malgré ses handicaps. De plus en plus, l’Etat devra favoriser la libéralisation de l’économie et le recours à la privatisation car leurs adoptions pourront contribuer au secteur industriel des points positifs qu’on ne peut pas négliger.
La prise en compte de la pollution par les entreprises industrielles
Certains responsables des entreprises sont, en principe, conscients des problèmes de pollution malgré une réglementation défaillante qu’ils conviennent de reprendre.
La prise en compte de la pollution par les industriels se résume à deux niveaux : Par le réaménagement des procédés de fabrication, il est recherché essentiellement les recyclages d’eau faiblement pollués ou la réutilisation des produits, la séparation des rejets (peu polluants, très polluants). La réduction des quantités rejetées d’effluents ou de déchets. La mesure qui consiste à limiter la consommation d’eau contribue à la réduction de la pollution par, la réalisation d’investissements de dépollution puis par le traitement des effluents proprement dits. A titre d’exemple, hors traitement des eaux pour la procèsse . Aussi, existe dans la majorité des industries un dégrillage et un pré traitement constitué par une décantation physique avec ou sans neutralisation selon les pH des effluents.
Par l’intermédiaire de projets que certains industriels ont dans leurs « cartons » mais qui hésitent à investir dans le domaine de la pollution malgré les coûts nécessitants. A titre d’exemple, un projet limité au seul traitement des effluents coûte environ 200 millions de FMG .
La protection de l’environnement devrait donc, aux yeux, des industriels et d’après les différentes textes législatifs tels que la charte ou le MECIE que nous avons vu, être prise en considération car ces industries ont des effets néfastes sur l’environnement. Nous allons voir ces effets, notamment, dans la section qui va suivre.
Les déchets et nuisances industrielles
On définit le déchet comme tout « résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation, toute substance, matériaux et produits ou plus généralement tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destine à l’abandon » .
Les déchets industriels peuvent être catégorisés en : déchets industriels banals : assimilables aux ordures ménagères il s’agit par exemple de papier dans les industries papetières, carton, verre, emballages… déchets industriels inertes : ne présentent pas de risque pour l’homme. Ce sont les déchets de démolition, de déblais, …
déchets industriels spéciaux : ce sont des déchets contenant des éléments polluants ou toxiques. Ils présentent des risques pour l’environnement, à des degrés divers. Ce sont les déchets organiques (hydrocarbures, solvants), de déchets minéraux, solide, liquides ou pâteux.
Les principaux déchets de l’industrie, polluants ou non, sont : les déchets déjà valorisés : il s’agit des déchets de hasserie, de bagasse, de mélasse et d’écumes de sucrerie, de tourteaux d’huile, d’issue de meunerie, de vieux papiers ou cartons,… les déchets non valorisés qui pourraient l’être par recyclage tels que les ferrailles, verres, PVC, copeaux d’usinage de produits métallurgiques ferreux,…les déchets, généralement toxiques à divers degrés, dont l’élimination s’impose par un traitement physico-chimique. Il s’agit par exemple la fabrication de fils dans les zones textiles. Aussi, existent dans ces dernières les nuisances olfactives dues par la décomposition de certains produits sulfatés qui donne des substances malodorantes.
Enfin dans les industries de ciment, les niveaux sonores auxquels sont exposés les employés représentent également un risque. Le bruit et le passage des camions peuvent être source de désagrément pour les communautés avoisinantes.
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Partie I : INDUSTRIE ET ENVIRONNEMENT
Chapitre 1 : L’industrie à Madagascar
Section 1 : Généralités de l’industrie à Madagascar
Section 2 : Caractéristiques et différentes sortes d’industrie à Madagascar
I. Caractéristiques des entreprises industrielles malgaches
II. Les différentes sortes d’industrie à Madagascar
Chapitre2 :Industrie et environnement à Madagascar
Section 1 : Importance de l’environnement face à l’industrie
I. Le DIED (Développement Industriel Ecologiquement Durable)
A. La Charte de l’environnement malgache
B. Le décret MECIE Mise en Compatibilité des Investissements avec l’environnement)
II. La prise en compte de la pollution par les industries
Section 2 : Les impacts des industries malgaches sur l’environnement
I. Les différentes pollutions existantes à Madagascar
A. Pollution de l’air et pollution atmosphérique
B. Pollution de l’eau et du sol
II. Les déchets et nuisances industrielles
III. Les impacts socio-économiques
Partie II: ETUDE DE CAS : ZONES FRANCHES INDUSTRIELLES ( FILIERE TEXTILE )
Chapitre1 : Généralités sur les Zones Franches industrielles textiles à Madagascar
Section 1 : Présentation du zone franche industrielle textile et son importance
I. Généralités sur le régime « zone franche industrielle » proprement dite
A. Les différentes catégories d’entreprises franches à Madagascar
B. Tableau de répartition des entreprises franches et de leurs emplois suivant la branche
II. Présentation du secteur « zone franche industrielle textile »
A. Importance des zones franches industrielles textiles
B. Présentation du secteur zone franche industrielle textile
Section 2 : Les principaux impacts sur l’environnement des zones franches industrielles textiles malgaches
I. Impacts sur le milieu physique
A. Pollution de l’eau
B. Pollution du sol
C. Pollution de l’air
D. Les nuisances industrielles
E. Les déchets industriels
II. Impacts sur le milieu biologique
III. Impacts sur l’environnement socio-culturel et économique
A. Impacts négatifs
B. Impacts positifs
Chapitre2 :Approche analytique et propositions
Section 1 : Approche analytique
Section 2 : Propositions et mesure d’atténuation
I. Pour le milieu physique
A. Eaux
B. Sol
C. Air
D. Pour les nuisances industrielles
E. Concernant les déchets
II. Milieu biologique
III. Pour l’ environnement socio-culturel et économique
IV. Autres propositions
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES
GLOSSAIRE
BIBLIOGRAPHIE