Les impacts de l’intégration régionale sur l’économie
La logique et les facteurs déterminants de l’intégration régionale
Les intégrations régionales s’effectuent selon une logique spatiale. En effet, les intégrations se font généralement entre des pays limitrophes. Depuis cette logique, on peut avancer trois explications principales.
D’abord, la première explication est les avantages dans le domaine de transport. Les distances concernées sont plus courtes ce qui signifie que l’on réalise une économie des coûts de transport car ces derniers sont moindre et on a un plus grand potentiel de contact entre les acteurs des économiques.
Ensuite, on peut expliquer cette logique par le fait que dans le marché régional, les préférences des consommateurs sont susceptibles de se ressembler et les réseaux de distributions sont plus faciles à établir. Les nations limitrophes ont souvent des développements similaires, notamment en Europe de l’ouest, favorisant un pouvoir d’achat accru.
Et enfin, on explique la logique spatiale de l’intégration régionale par une explication d’ordre politique. Les nations limitrophes partagent généralement une histoire et des traits culturels communs. Du point de vue politique, on accepte alors les processus d’intégration.
D’après ces logiques, on peut tirer certains facteurs que l’on estime déterminants en ce qui concerne l’intégration régionale.
Les étapes de l’intégration régionale
Il existe quatre grands niveaux d’intégration économique qui supposent les intensifications des accords commerciaux dans le pays. On a entre autres : l’espace de libre-échange, union douanière, marché commun et l’intégration économique complète.
D’abord, l’espace de libre-échange consiste à une abolition du tarif entre les pays membres, le tarif est un prix ajouté au prix des biens à l’importation qui fait en sorte que les échanges entre les nations sont plus difficiles, seul les barrières tarifaires entre les pays membres sont éliminés mais elles sont maintenus pour les autres.
Ensuite, l’union douanière est rétablissement d’une politique commerciale extérieur commune. Selon le type d’intégration économique les pays membres d’un espace de libre échange ont la même structure de tarif avec des pays tiers. Il est alors possible de régler les problèmes de réexportation.
En outre, on a aussi le marché commun qui quant à lui consiste à une abolition de restrictions sur la mobilité des facteurs comme les mains d’œuvre ou le capital. Cet accord applique peu de restrictions pour les mouvements des biens, de main d’œuvre et le capital à l’intérieur des pays membres qui forment un marché commun. Cette politique étend en économie d’échelle et avantages comparatifs en permettant une utilisation plus efficace des forces productives. En d’autre terme, la situation d’un marché commun a le même mécanisme que pour l’union douanière mais elle est accompagnée en plus d’une mobilité de facteur. Pour les unions économiques et monétaires, elles sont renforcées par l’harmonisation des affaires politiques et économiques d’une région.
Enfin, l’intégration économique complète vise à l’établissement des politiques monétaires et fiscales communes. Cela implique un certain niveau d’intégration entre plusieurs nations. Ce type d’intégration n’existe pas encore sur une base internationale, mais l’union européenne malgré ses nombreuses difficultés de mettre en place, tend vers ce type d’intégration qui ne se trouve qu’aux niveaux des Etats fédéraux. Parmi les avantages de ce type d’intégration, il est possible d’inclure le contrôle de l’inflation et des salaires.
Les effets théoriques de l’intégration régionale sur la croissance économique
La croissance économique peut être définie comme une augmentation soutenue et sur une longue période des agrégats macro-économique. Les principales causes de la croissance économiques reposent sur la division de travail, les accumulations des capitaux et les progrès techniques. La croissance économique sous-entend donc une accumulation des facteurs de production d’où l’amélioration des productivités. Les effets théoriques de l’intégration régionale de Baldwin en 1997 permettent d’expliquer plus clairement les effets positifs de l’intégration régionale sur la croissance économique. En effet, selon Baldwin, l’intégration régionale générera deux effets principaux à savoir l’effet d’allocation et l’effet d’accumulation. L’intégration régionale induit une élimination des barrières tarifaires qui fait que l’allocation des ressources sera plus efficiente. L’abolition de la barrière tarifaire permet donc d’éviter le brouillage du signal entre les consommateurs et les producteurs, car dans une économie compétitive la demande se présente comme un signal qui canalise les ressources productives vers ces produits. S’il existe des barrières tarifaires le signal sera brouillé d’où l’entrave au commerce. L’allocation plus efficiente des ressources productives dans le cadre de l’intégration régionale améliore donc la productivité dans les nations de la région et induit par la suite à la croissance économique. Baldwin, identifie un effet corollaire du premier effet entamé ci-dessus qui ne sont autres que l’effet variété et l’effet d’échelle. Le protectionnisme appliqué pour la protection des industries faible productivité était une pratique courante à l’époque des substitutions des importations. Cela conduit l’entreprise à opérer dans une échelle insuffisante.
Les effets théoriques du libre-échange sur l’emploi
Pour visualiser les impacts de l’intégration sur l’emploi, considérons l’exemple suivant : Sans libre échange, 1000 emplois servent à produire pour un cout de 100$ un bien de consommation destiné au pays A, avec le libre-échange ces 1000 emplois sont éliminer pour en former 800 dans le pays B55 cela se fait généralement par des processus de réimplantation industrielle. On économise 60$ sur le premier bien de consommation et dépensé pour d’autres biens et peuvent créer 400 emplois dans le pays A. les 40$ générés dans le pays B est dépensés dans le pays A y crée 200 emplois. On constate donc que le pays A perd 400 emplois et le pays B en gagner 800. Globalement, il y a une apparition de 400 nouveaux emplois, et le pays A à un déficit de 400 emplois.
Si le pays A ne veut pas que son taux de chômage augmente, il doit créer alors 400 nouveaux emplois, ce qui se fait généralement dans des secteurs protégés et implique un salaire moyen plus faible. Cela induit donc le fait que le système de protection sociale au pays A paie donc une part des avantages gagnés par le libre-échange. Depuis cette situation on a un dilemme car il existe des avantages indiscutables des intégrations économiques dont bénéficient les consommateurs, surtout par une baisse des prix des services. Cependant, il faut prendre en compte que le libre-échange a des effets sur le marché de l’emploi et compose des mutations dans les secteurs exposés, Pierre Noël Giraud dans son ouvrage intitulé « L’Etat du monde » en 1996 affirme que si face à la destruction inévitable des emplois exposé entre les pays riches et les pays à bas salaires ayant une bonne capacité technologique, le rythme de création endogène d’emploi compétitif dans les pays riches n’est pas assez rapide, alors le chômage ne peut y être évité que par l’accroissement des inégalités des revenus ».
Les impacts de l’intégration régionale sur les facteurs de production
L’intégration modifie les affectations des facteurs de production et leur rendement sur le marché. Sur le plan du développement à long terme, ces transformations tendent à accroître le rendement par rapport à celui des rendements des ressources naturelles car cela peut favoriser les activités manufacturières et les progressions sur la chaine de la valeur ajoutée et renforcer par conséquent une diversification de l’économie. Tout changement au niveau des facteurs de production améliore le développement humain dans la mesure où des conditions sont réalisées.
On peut par exemple citer, l’augmentation des salaires doit être supérieur au rendement de la terre, du capital et des ressources; la revalorisation des salaires des travailleurs non qualifiés doit être supérieurs à ceux des travailleurs qualifiés ; le rendement des travailleurs peu qualifiés des secteurs agricoles doit être supérieur à celui de leur homologue dans le reste de l’économie. Outre le fait que l’intégration est combinée à l’élimination des tarifs douaniers et à la réduction des coûts de transports des marchandises, l’intégration tend à augmenter le rendement du capital relatif à la terre et aux ressources naturelles. Ce constat est une incitation à affecter les ressources aux activités qui peuvent contribuer à la diversification de l’économie et à l’accroissement de sa productivité. Si on associe l’intégration aux caractéristiques des pays à forte intensité de main d’œuvre, l’intégration augmente le rendement du travail par rapport à celui du capital ce qui a un effet important sur la distribution des revenus. A court terme, l’intégration permet de revaloriser de salaire relatif des travailleurs qualifiés au détriment des travailleurs peu qualifiés.
Table des matières
Chapitre 1 : Approche théorique et historique de l’intégration régionale
Section 1 : Approche historique de l’intégration régionale
1-1) les principaux blocs économiques avant 1974
a) l’espace économique nord-américaine
b) la mise en place de l’accord de libre-échange
c) l’union européenne
d) le conseil économique d’assistance mutuelle
1-2) l’intégration régionale après 1991
a) l’intégration régionale en Amérique du Nord
b) l’intégration régionale en Amérique latine
c) l’intégration régionale en Europe
d) l’intégration régionale en Afrique
Section 2 : Revue de la littérature et théorie sur l’intégration régionale et sur le commerçe international
2-1) Revue de la littérature
2-2) les théories sur le commerce international
a) le mercantilisme et le néomercantilisme
b) la théorie des avantages comparatifs et des avantages absolus
c) la théorie des tailles des nations et proportions des facteurs
d) la théorie du cycle de vie des produits
e) la théorie des similarités des nations et de dépendance
2-3) la logique, les facteurs déterminants et les étapes de l’intégration régionale
Chapitre 2 les impacts théoriques de l’intégration régionale
Section 1 les effets théoriques de l’intégration régionale sur les agrégats économiques
1-1) les effets théoriques du libre-échange sur le prix
1-2) les effets théoriques de l’intégration régionale sur la croissance économique
1-3) les impacts théoriques de l’union monétaire
1-4) les effets théoriques du libre-échange sur l’emploi
1-5) les impacts de l’intégration régionale sur la composition sectorielle de production
1-6) les impacts de l’intégration régionale sur les facteurs de production
Section 2 les conséquences théoriques de l’intégration régionale sur les indicateurs du développement humain
2-1) les impacts de l’intégration régionale sur la pauvreté
2-2) les impacts de l’intégration régionale à l’accès aux services
2-3) les impacts de l’intégration régionale sur l’autonomisation
2-4) les impacts de l’intégration régionale sur la durabilité
2-5) les impacts de l’intégration régionale sur le climat, la nutrition et la santé
2-6) les impacts de l’intégration régionale sur l’éducation, la santé et la mobilité des facteurs de production
2-7) les impacts de l’intégration régionale sur l’émission des gaz à effets de serre
Chapitre 3 les impacts de l’intégration régionale sur l’économie de Madagascar
Section 1 la situation commerciale de Madagascar et Analyses des échanges
1-1) la situation commerciale de Madagascar
1-2) analyses des échanges commerciaux de Madagascar avec ses trois blocs commerciaux
Section 2 les impacts de l’intégration régionale sur l’économie malgache
2-1) les impacts de l’intégration régionale de Madagascar au sein de la COI
2-2) les impacts du COMESA sur l’économie malgache
2-3) les impacts de l’intégration régionale de Madagascar au sein de la SADC
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE