LE SYSTEME D’HABITAT A JAXAAY (photon°1)
LES TYPES D’HABITAT
La zone de recasement Jaxaay est composée de Jaxaa1 et de Jaxaay2. Elle est constituée actuellement de 2150 logements repartis entre huit Unités qui sont les unités 11A, 11B, 12A,12B, 17, 19, 20,21.Cependant Jaxaay présente un système d’habitat assez particulier que nous allons essayer d’analyser tout en recueillant l’avis de ces populations déplacées dans ces nouvelles habitations.
LA PERCEPTION DES POPULATIONS SUR LE LOGEMENT
Graphe10 : La perception des populations sur le logement
Ainsi 92% des ménages enquêtés disent que les conditions de logement se sont améliorés dans la mesure où ils ne vivent plus dans les eaux stagnantes, l’insalubrité et sous la pression des maladies par rapport à leur lieu d’origine, la zone de déguerpissement .Ces familles quijadis étaient dans une situation de précarité pour certaines, sont satisfaites d’avoir en plus d’un logement décent, une situation d’occupation spatiale légale et un titre foncier.
En dépit de ceux que peuvent penser certains ménages, d’autres prétendent le contraire.
Autrement dit 8% des recasés affirment être mecontents de leurs nouveaux logements car pour cesderniers ils sont étroits .Dans ces familles, nous avons en moyenne dix personnes et il se trouve que chaque famille est dotée d’une maison de deux chambres, un salon et les autres parties telles que lacuisine et les toilettes. Or en amont, c’étaient des logements avec plusieurs pièces et ils étaient suffisants pour toute la famille. Mais, aujourd’hui certains sontobligés de prendre des chambres supplémentaires pour leurs enfants ou encore mettre enlocation leur logement à Jaxaay afin de subvenir à leur besoins. A cela s’ajoute les frais de payement des loyers qui semblent pour certains très élevés. En effet 68,5% des ménages recasés confirment la cherté de ces logements à Jaxaay.92% 8%.
Nous rappelons que plus de 50% des populations déplacées sont en quête de conditions de vie favorables car se sont des populations économiquement faibles. Ainsi plus de 48% des recasés de Jaxaay sont sans activité économiques et 30% voir 35% ont un revenu mensuel de 50000f. Ils ne parviennent même pas à couvrir les dépenses alimentaires Ces derniers sont conscients de la qualité de l’habitat mais sont dans l’incapacité de payer les frais de logement car leur revenu ne leur permet pas.
Ces maisons sont à la hauteur de quinze millions cinq cent mille francs CFA (15.500.000),
L’Etat qui est l’acteur principal subventionne à hauteur de 11.500.000 et les bénéficiaires prennent en charges les quatre millions à raison de 26.000frs pendant vingt ans.
En réalités lorsque nous faisons le cumul, les recasés devront payer au bout de 20 ans 6.240.000, finalement l’Etat ne subventionne que 9.260.000f d’où le refus des bénéficiaires de participer au payement, étant donné qu’au départ les logements étaient gratuits. Comment pourront-ils s’acquitter des frais quand on sait que pour se nourrir, ils parcourent des kilomètres pour certains, afin de trouver de l’aide. A cela s’ajoute des charges qui auparavant presque inexistantes. Nous avons aussi constaté que sur les 87 chefs de ménages enquêtés ,75 n’ont pas encore débuté les versements mensuels de 26.000f pour les logements soit un pourcentage de 75%, Seuls 12 chefs de ménages ont affirmés le contraire soit 12%.
LES INFRASTRUCTURES A JAXAAY
Les routes
La zone de recasement dispose de six voies de 10m et de plusieurs voies de 6m reparties ainsi :
*Quatre voies de 10m délimitant le site.
*Une série de voiries de 6m délimitent les ilots, celles-ci sont fondamentales dans la mesure où elles offrent la possibilité aux populations de mieux circuler. Chaque logement dispose d’une ouverture sur la route car le niveau de desserte est nettement important.
Néanmoins, certaines voies de communication ne sont pas encore recouvertes d’une couche de bitume car ces coûts ajoutés à ceux de viabilisation rendraient insupportables les frais de recouvrement par les populations .Par contre ces voies sont couvertes de latérite afin de faciliter l’accès. De plus, il y’a des possibilités de circulation qu’offre ce type de lotissement aux populations,il leur donne également la possibilité d’avoir facilement la possibilité d’avoir l’accès au réseau d’adduction d’eau et d’électricité. Cet environnement sain remplace les désagrémentsd’autrefois qui perturbaient l’épanouissement des populations. D’où la satisfaction despopulations car ces voies leur permettent de mieux se déplacer.
La qualité de ces voies nous a mené à s’interroger sur le niveau d’équipement à JAXAAY.
L’accès dans cette zone de recasement pose de nombreuses difficultés selon les habitants à cause de l’enclavement. En effet 78 sur 81% des populations enquêtées affirment que letransport a toujours été un fardeau pour ces dernières. Les premières populations à êtredéplacées vers les années 2006, 2007, et 2008 dans ce site nous ont raconté les calvairesvécus dans cette zone dés leur recasement. En effet pour eux, il était très difficile de sedéplacer de leur lieu de travail à leur domicile. Certains chefs de ménages travaillant pour laplupart dans la banlieue et parfois même à Dakar, Colobane ou Sandaga, sont obligés parfoisde rentrer à Jaxaay que par deux voir même trois jours dans la semaine . En effet à cettepériode, les seuls moyens de transports qui faisaient le trajet KeurMassar-jaxaay étaient desvoitures « clando » ou des cars présentant parfois des états assez désastreux.
Le coût du transport était fixé à 200f et parfois même plus pour ceux qui n’avaient pas les moyens de prendre en location ces « clando ».
Une fois à Jaxaay, il leur arrivait parfois de rester 40mn avant de trouver un car pour se rendre directement dans leur lieu de travail soit dans la banlieue ou Dakar ville. Devant cesnombreuses difficultés causées à l’époque par le transport, certains chefs de ménage pour nepas être en retard dans leur lieu de travail, préfèrent marcher jusqu’à trouver en cour de routeun car ou un taxi « clando ».
Ce problème de transport était causé par l’état assez dégradant des routes menant à Jaxaay.
Cette situation faisait que beaucoup de chauffeurs de cars et de clando par peur d’avoir des problèmes mécaniques ne préféraient pas emprunter ce trajet qu’ils qualifiaient de véritableparcours de combattant.
Mais aujourd’hui, une amélioration dans le domaine du transport est entrain d’être notée deplus par ces populations déplacées dans cette zone de recasement. En effet selon ces dernières,les autorités commencent de plus en plus à s’enquérir de leur situation dans cedomaine du transport.
Aujourd’hui avec les nouveaux bus « TATA », deux lignes leur ont été affectés : la première ligne est le bus n°65 et la deuxième ligne par le Bus n°70. Ainsi ces bus font le trajet entreJaxaay et la banlieue et entre Jaxay et Dakar ville.
Selon les responsables des Bus « TATA » de la ligne 65, affirme que les efforts restentencore à faire sur ce domaine du transport. Car le nombre de bus assurant le transport despopulations de cette zone est faible et que nous sommes dans une zone de forte concentrationhumaine avec plus de 22.0000 sinistrés déplacées.
Ils déplorent en outre le manque d’infrastructures de transport car dit –il à Jaxaay, il n’existepas de gare routière pour servir stationnement à leur Bus. Ils sont souvent confrontés à desproblèmes d’insécurité. Car leur Bus sont souvent exposés la nuit sur un espace libre leur servant de garage.
Etant donné que nous nous trouvons dans une zone où la majorité de la population est diminue, 90 habitants enquêtés sur les 13 pensent que le coût du transport est assez élevé par exemple 300f pour se rendre à Dakar constitue un véritable calvaire pour les populations dites « gorgolu » autrement dit débrouillards qui vivent dans cette zone de recasement.
Certains équipements sont achevés à jaxaay et d’autres sont en pleine constructions et en phase d’être terminés. En termes d’équipement de service public, le projet a pu réaliser :
*Un collège d’enseignement moyen (CEM JAXAAY) de 16 classes fonctionnelles dont trois laboratoires. En effet depuis 2010 ce collège est érigé en lycée. Selon le principal de l’établissement, ce collège est confronté à de nombreux problèmes parmi lesquels nous pouvons citer :
-Un manque de personnel enseignant
-Un manque de personnel surveillant
-Un nombre de classes insuffisant avec une augmentation très rapide des effectifs des élèves
-Absence d’infrastructure abritant des activités socio- éducatives de l’établissement
-Absence de bibliothèque pour permettre aux élèves de pouvoir se documenter
-absence de salles informatique
-De terrain de sport pour permettre aux élèves de pouvoir faire correctement les cours d’éducation physique.
Ces nombreuses difficultés ainsi signalées par le chef d’établissement, interpellent les autorités et plus précisément le Ministère chargé de l’éducation.
En dehors du collège d’Enseignement Moyen, le système scolaire repose sur la présence desécoles élémentaires qui sont au nombre de trois reparties entre les différentes Unités(12,17et21).Toutes ces trois écoles fonctionnent avec la méthode de la journée continue .Lamajeure
partie des élèves habitent dans cette zone et les autres dans les nouvelles habitations environnantes. Ainsi la proximité des établissements fait que ces élèves n’ont pas assez de difficultés à rejoindre les salles de classe autrement dit leurs écoles.
A coté de ces établissements primaires et secondaires, Jaxaay dispose aussi deux cases destout-petits où les enfants sont généralement envoyés.
Les écoles privées commencent à connaitre de plus en plus une prolifération dans cette zone.
En effet cette situation s’explique par cette forte croissance de la population occasionnéesurtout par le développement très rapide de nouveaux quartiers dans cette zone. Parmi cesécoles privées, nous pouvons citer « LA NOUVELLE VISION », qui dispense des coursmoyens et secondaires et le LYCEE ARON, une école primaire « LE KRISTO », deux écolesfranco –arabes.
Notons qu’il ya que des bornes fontaines qui sont utilisés au sein de Jaxaay ,cela pour les populations qui n’ont pas de branchement personnel ou encore qui sont dans l’incapacité de supporter ces charges .Pour les populations de Jaxaay , c’est un sentiment de satisfaction qui les anime car l’accès aux services scolaires par exemple s’est amélioré.
LES MODES DE BRANCHEMENT EN EAU
D’après les enquêtes menés sur le terrain 67% des ménages possèdent un branchement personnel et arrive à prendre en charge les frais qui vont avec .Contrairement aux 33% qui se contentent d’acheter de l’eau vendue au niveau des bornes fontaines. Leurs dépenses journalières pour s’approvisionner en eau peuvent tourner parfois autour de 600f par famille.
On assiste au modernisme dans cette zone car ces logements sont presque à 75% abonnés à la SENELEC. Mais la situation économique de certains ménages engendre des disparités Eneffet, 23% des recasés utilisent encore des méthodes archaïques comme mode d’éclairage.
Mais l’essentiel pour eux est fait, celui d’avoir un logement décent et dormir sans se soucierde la quantité des eaux de pluies tombées dans leur territoire.
Il est vrai que deux ans plutôt, ces populations se servaient de l’éclairage public pourjoindre l’utile à l’agréable .Quant au réseau téléphonique, seule l’installation est prête.
Cependant 5% des populations ont des téléphones fixes au sein de leur maison en dehors duchef de quartier. Aujourd’hui malgré l’installation de certains réseaux téléphoniquesfonctionnels à JAXAAY, les problèmes de réseaux demeurent encore.
Certains habitants affirment même que pour répondre aux appels, ils sont obligés parfois de sortir de leur maison pour espérer avoir une très bonne communication dehors. Ils peuvent rester parfois des heures dans la journée sans pouvoir répondre aux appels téléphoniques.
SYSTEME D’ASSAINISSEMENT
Le PLAN JAXAAY, hormis la construction des logements, est centré aussi sur les problèmes d’assainissement rencontrés dans les quartiers spontanés. En effet, les problèmesd’assainissement ne sont pas exclus en ce sens qu’ils participent au bien être des populations.
Tout au long de notre enquête sur le site, nous n’avons pas rencontré de canal d’évacuationdes eaux usées. Ce qui crée un désordre dans la zone car les populations sont obligées desatisfaire leur désir en employant des méthodes qui pourraient nuire à leur santé. Certaines utilisent leur fosse sceptique soit 7% des ménages recasés et 93% des ménages passent par des méthodes désuètes en versant des eaux sales dans la rue. Ce système ne profite en rien à ces populations au contraire il attire des odeurs nauséabondes qui favorisera par la suite les maladies comme si l’on se trouve encore dans les quartiers précaires.
Avec l’enclavement de la zone de recasement, ce sont les camions bennes qui viennent participé au nettoyage de la zone au moins deux fois par semaine. Ainsi, les communes d’arrondissement à travers les compétences qui leurs sont transférées participent à la gestiondes ordures ménagères. Avant que les camions ne viennent ramasser les ordures, 78% des ménages les conservent dans des seaux qu’ils utilisent comme poubelles. Et d’autres donc 22% prennent la peine de les enfuir dans des sacs poubelles pour plus de salubrité afin d’éviter que les animaux domestiques ne fassent de ça leur cheval de bataille.
Certains chefs de ménages interrogés déplorent cette situation à laquelle, ils sont en train de vivre avec ses ordures ménagères .Car selon eux, les efforts que les autorités ont fait pour les aider à se débarrasser quotidiennement de ces ordures sont loin d’être suffisants, il n’y aaucun dépôt d’ordures installé dans cette zone de recasement.
Ainsi ces camions bennes qui passent deux fois par semaine dans le quartier restent les principaux moyens qui les aident à se débarrasser de leurs ordures ménagères .Mais selon certains habitants, ils affirment qu’ils peuvent rester deux semaines sans voir le passage de ces camions dans le quartier. Dans ce cas, la seule et l’unique solution qui s’impose, consiste à verser ces ordures dans un espace libre du quartier pour ne pas continuer à les conserver dans leur maisons sur des sacs avec toutes les conséquences que cela peuvent engendrer sur lasanté de leurs familles.
De ce fait le constat majeur que nous avons fait sur ces espaces libres transformés en dépôt d’ordures est que ceci deviendra une poubelle où partent jouer parfois leurs enfants et ce qui peut être sources de plusieurs maladies chez ses derniers. Ainsi ces familles qui ont pour la plupart des revenus moyens à la limite même précaire, souhaitent autre chose que de voir leurs progénitures tombées malades à cause de ces ordures.
Parfois ce sont les jeunes du quartier à travers l’ASC qui organisent des journées de nettoyage. Selon ces chefs de familles, les actes posés par ces jeunes sont d’une importance capitale dans la mesure où, ils contribuent à la propreté du quartier. Ainsi pendant ces journées de nettoyages, chaque famille contribue financièrement ou matériellement pour soutenir ces jeunes.
Donc la question de gestion des ordures ménagères restent jusqu’à présent une véritable équation pour les habitants de JAXAAY. Ils interpellent les autorités chargés du plan Jaxaay de redoubler d’efforts afin de rendre leur cadre de vie un espace assez favorable pour un meilleur épanouissement
QUELQUES SOLUTIONS PROPOSEES
Des recommandations permettant une amélioration des conditions de vie
Les problèmes recensés dans cette partie sont liés à la lenteur des promoteurs du plan jaxaay dans le remplissage de la zone de recasement au manque d’équipement.
Nous proposons comme solutions
L’accélération des travaux et attribuer des logements aux populations restées encore dans ces zones inondées
La sensibilisation des services sanitaires pour l amélioration des soins médicaux en achevant aussi rapidement le poste de santé prévue dans cette zone de recasement afin d’aider les populations
La création des activités génératrices de revenus dans cette zone et installation descantines dans l espace réserve à cet effet pour permettre non seulement la réduction du cout de transport mais aussi permettre à ces populations de payer le logement qu’elles estiment que le prix est très élevé :
La construction des aires de jeux pour les jeunes : terrains de football, basketball, les espaces verts.
Le renforcement de la sécurité de la population en multipliant les postes de police car Jaxaay est une zone marquée par une certaine insécurité déplorée souvent par les habitants.
Les acteurs seront dans ce cas :
– Les populations représentées par les organisations
– Les représentants de l’Etat
– Les investisseurs privés
– La mairie de Keur Massar