Les grains de pollen
Biopalynologie
Les grains de pollen sont porteurs de la moitié des chromosomes des végétaux supérieurs. Ils représentent de ce fait un important potentiel génétique pour les différentes opérations de l’amélioration des plantes. Le pollen libéré dans l’atmosphère, à l’état tricellulaire se conserve naturellement seulement quelques heures, et dans certains cas quelques jours (Cerceau- Larrival, 1959), une bonne méthode de conservation et de stockage doit permettre de diminuer l’activité physiologique du pollen sans diminuer sa viabilité (Boughediri, 1994). Le stockage à long terme des pollens bicellulaires pourrait permettre de constituer des banques de pollen comme celle entreprise en 1983 au laboratoire de palynologie du Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris (Cauneau- Pigot, 1988). Les banques de pollens jouent un rôle très important dans l’amélioration des plantes, la préservation de la diversité génétique, la conservation des espèces (Cerceau- Larrival et al., 1993).
Archéologie
La palynologie est désormais une science auxiliaire importante au niveau de l’orientation actuelle de l’archéologie. En effet, elle permet d’obtenir un grand nombre d’informations liées au milieu dans lequel évoluait l’homme du passé. Quand des pollens ont été piégés, et conservés dans une structure archéologique, leur analyse et leur comptage apporte plusieurs types d’informations: Des renseignements sur l’environnement végétal général, sur les pratiques de l’homme, et des datations. Plusieurs types de pratiques peuvent être approcher grâce aux pollens: les pratiques agricoles et alimentaires (par exemple les types de céréales cultivées, le temps de mise en culture des parcelles,…), les pratiques funéraires (par exemple le type de dépôt), ou les niveaux d’occupation et d’abandon d’un site. On peut aussi obtenir des datations relatives, par comparaison de diagrammes polliniques. Les analyses de pollens dans les structures archéologiques se font à partir d’échantillons prélevés dans un profil stratigraphique (Laine, 2000).
Aéropalynologie
Elle consiste à collecter les grains de pollen libérés dans l’atmosphère d’une région donnée, à les identifier et à l’évaluation statistique d’une période de temps déterminée (Renault- Miskovsky et Petzold, 1992). Les premières études visant à déterminer le contenu pollinique de l’air ont été menées en Angleterre par Blackley en 1873 (In : Guérin et Michel, 1993). En Algérie, la première étude a été réalisée par Becila- Korteby et al. en 1977 à Alger, à Annaba une équipe de palynologie s’intéresse à l’aéropalynologie à travers plusieurs recherches (Ketfi, 1999), (Tlili, 2000), (Sakhraoui, 2002), (Salem Kour, 2006), (Azzouz, 2006), (Zarouk, 2006) et (Necib et Boughediri, 2012). Chapitre II Introduction De tous les types de particules véhiculées par l’air, le pollen a certainement fait l’objet du plus grands nombres de recherches. C’est plus particulièrement dans le cadre des études concernant les pollinoses que l’aéropalynologie a pris son essor.
Aéropalynologie
. Définition En 1930, Mier introduit le terme aéropalynologie et la définie comme étant la discipline qui a pour objet l’étude des organismes présents dans l’air (In : Jato- Rodriguez et al., 2001). Les analyses aéropalynologiques s’imposent donc pour fournir à l’allergologue des renseignements pratiques utiles à la bonne compréhension de certains mécanismes allergiques. La renaissance de l’aéropalynologie a montré qu’elle pouvait avoir d’autres intérêts que strictement médicaux : bien comprendre la biologie des espèces qui pollinisent grâce à l’air, établir la relation entre la pollinisation et la production de fruits dans des espèces agricoles ou d’intérêt forestier, élaborer les spectres et calendriers sporopolliniques. Le nom d’aéropalynologie a rapidement fait place à celui d’aérobiologie, trop large pour ne correspondre qu’aux pollens et aux spores, mais accepté et fixé par la communauté scientifique. Aujourd’hui, quand on parle d’aérobiologie, on pense immédiatement aux pollens et/ou aux spores fongiques (Belmonte, 2012). L’aéropalynologie est, comme l’aérobiologie, interdisciplinaire : elle requit au moins les savoirs de la botanique, de la météorologie et de la phénologie. Elle trouve ses applications en particulier dans le domaine de la santé (allergie), de l’agriculture (prévision des récoltes), de la foresterie, de la génétique, et plus récemment, de la climatologie (changement climatique) (Clot, 2003 a).
Méthodes de récolte
Il existe de nombreux appareils de récolte pollinique, appartenant à deux méthodes : la méthode gravimétrique et la méthode volumétrique.
Méthode gravimétrique
C’est la méthode la plus ancienne et la plus simple qui fait appel à la sédimentation. Elle est connue sous le nom de « Durham Gravity Slide » (Durham, 1946). (Figure 3). Une lame de microscopie, recouverte d’une fine couche de vaseline ou de gélatine glycérinée, protégée de la pluie et du soleil sous un petit toit rond, est exposée à l’air extérieur. Les pollens qui sédimentent seront captés sur la lame et pourront ensuite être analysés et dénombrés par examen microscopique (Charpin et Surinyach, 1974). Les appareils gravimétriques mesurent donc la pluie pollinique. Ils ont de multiples inconvénients : le rendement est relativement faible, les petites particules sédimentent moins que les grosses surtout lorsque le vent souffle fort. Le défaut majeur de cette méthode est qu’elle ne mesure pas des volumes d’air connus ce qui est indispensable pour toute étude comparative (Guérin et Michel, 1993). Figure 3. Appareil de Durham (1946) (Site 2)
Méthode volumétrique
Les appareils volumétriques fournissent des résultats quantitatifs. Certains d’entre eux sont basés sur le principe de l’aspiration (Hirst, Burkard et Lanzoni). D’autres utilisent la force d’impact créée par un mouvement d’air (Rotorod sampler, Ogden, et Raynor) (Carinanos et al., 2000). Il suffit d’envoyer sur une surface – piège, grâce à une pompe, suivant un débit connu, pendant un temps choisi, un certain volume d’air. Le milieu récepteur est ensuite traité chimiquement afin de récolter les grains de pollen piégés. Il existe plusieurs appareils de ce type : Appareil de Hirst Il porte une lame- piège préparée comme pour la méthode gravimétrique, elle est aussi changée quotidiennement (Hirst, 1952) (Figure 4