Les formes de crédits
Crédit commercial
Le crédit commercial est celui qui s’accorde les uns aux autres dans la réalisation de leurs marchandises, les capitalistes actifs (industriels et commerçants). Afin d’assurer la rotation de son capital convertie en marchandises, l’industriel livre ses marchandises à crédit à un autre industriel ou à un grossiste qui, à son tour, vend les marchandises à crédit à un détaillant. Généralement, le crédit commercial est de court terme : il est consenti pour un délais de quelques mois. L’instrument du crédit est la lettre de change ou la traite. Elle est une créance par laquelle le débiteur s’engage à rembourser à une date fixée l’argent dû pour une marchandise achetée ; à l’échéance, l’acheteur qui a accepté la traite doit l’acquitter en argent comptant. Sous l’angle de l’analyse monétaire, on doit mettre l’accent sur les caractéristiques suivantes de cette forme de crédit : l’argent fonctionne comme moyen de paiement, la marchandise n’est pas vendue contre de l’argent, mais contre des promesses écrites de paiement, les traites avant leur échéance, ces traites circulent, elles-mêmes, comme un moyen de paiement. Elles font donc absolument fonction d’argent dans la mesure où elles s’annulent par compensation, et ainsi, elles font circuler les marchandises sans que l’argent intervienne réellement, même au terme des opérations, sauf pour quelques différences. Il est notoire que les montants des paiements effectués dans les « Clearing House » sont infiniment plus élevés que les montants des papiers-monnaies ou argent métallique qui existent à un moment. Que les traites accomplissent des fonctions monétaires est remarquablement ignoré de nombreuses théories monétaires courantes. De cette structure du crédit commercial, il ressort en outre que : les avances réciproques entre producteurs et commerçants constituent l’instrument de circulation du crédit. En plus, ainsi qu’on le verra tout de suite, la traite constitue la base des « monnaies de crédit » proprement dites (billets de banques, de dépôts), ces dernières ne 8 reposant donc pas sur la circulation de l’argent (monnaie métallique, papier – monnaie d’Etat), mais sur la circulation des papiers commerciaux inversement, la lettre de change est un moyen, non de faire circuler la monnaie, mais de s’en passer. Faisant circuler plus vite les marchandises, la lettre de change n’est cependant pas monnaie. Elle circule entre les commerçants dans des conditions déterminées, mais ne possède pas un pouvoir d’achat universel.
Crédit bancaire
Historiquement, le crédit bancaire est lié au commerce de l’argent qui s’est développé aux frontières, c’est-à-dire, dans les relations internationales. L’ensemble du capital à la disposition de banques est, pour elle, du capital de prêt. Il provient, concrètement de quatre opérations ou de quatre source : caissière des capitalistes producteurs et commerçants, elle concentre leur capital argent en second lieu, les rentiers leur laissent le soin de placer leurs capitaux ; une multitude de gens vivent actuellement des revenus des actions et des obligations, et notamment des obligations d’Etat une fraction toujours plus importante de l’épargne monétaire des classes laborieuses et des couches non capitalistes est déposée chez elle enfin, les énormes sommes constituées par les assurances, les fonds de retraites privées, déposées dans les banques, sont aussi transformées en capital de prêt. La majeure partie des fonds d’assurances est investie en obligations d’Etat, et est déposée dans les banques sous cette forme Ainsi donc on a vu en ce qui concerne les crédits. Pourtant ce sont surtout les institutions monétaires et financières qui constituent le support matériel du système de crédit dont on verra dans le prochain chapitre.
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