Les fondements théoriques du commerce international

Les fondements théoriques du commerce international

Le prodigieux développement du commerce à l’échelle planétaire est un des phénomènes économiques les plus marquants des cinquante dernières années. L’ouverture sur le marché mondial est allée de pair avec une forte croissance surtout dans les pays capitalistes développés. Mais quels sont les facteurs déterminants de l’échange international ? Section1 : la théorie pure du commerce international :l’offre Les pays s’engagent dans le commerce international pour deux raisons fondamentales : -d’abord, tout pays peut tirer profit de sa différence envers les autres en se concentrant sur les activités qu’il fait le mieux ; -ensuite, l’échange international offre la possibilité de réaliser des économies d’échelle.

 L’avantage comparatif de Ricardo

 Selon les théories libre-échangistes, le commerce ne peut être source de déséquilibre. Adam Smith affirme que tous les pays peuvent gagner au commerce. L’objectif ne réside pas dans le solde commercial mais dans la faculté de se procurer des produits à meilleur marché que si on les produit soi-même. L’échange augmente alors le niveau de consommation des pays échangistes. Chaque pays a intérêt à se spécialiser dans les produits pour lesquels il est le plus avantagé et à laisser la production des autres produits. Ce qui aboutit à une division internationale du travail. Ricardo démontre que, en cas de libre échange, la balance des comptes s’équilibre automatiquement1 . On ne doit pas craindre un déficit durable. Un déficit engendre naturellement des sorties d’or, qui réduisant la quantité d’or détenue par le pays, permettent d’accroître sa valeur. Il en résulte que les prix intérieurs diminuent. En acquérant ainsi plus de compétitivité, le pays peut exporter davantage et importer moins. Ce mécanisme autorégulateur ajuste automatiquement la balance commerciale. En situation de libre échange, les balances commerciales s’équilibrent à long terme. C’est le protectionnisme et l’orthodoxie mercantiliste qui sont à l’origine des déséquilibres. Tout pays a intérêt à participer au 1 « théories économiques », Mantoussé, p.135. 7 commerce international et à la spécialisation. En effet, un pays possède un avantage comparatif dans la production d’un bien si le coût d’opportunité de cette production exprimée en terme d’autres biens est inférieur dans ce pays là à ce qui il est dans d’autres pays.2 Ainsi quel que soit leur niveau de développement, tous les pays peuvent tirer des gains du commerce international grâce à la spécialisation

Les prolongements de la théorie libre- échangiste 

Ressources et échange : le modèle Heckscher-Ohlin

 Les différences de ressources entre pays constituent un facteur explicatif du commerce international. Les économistes suédois bertil Ohlin et Eli Heckscher ont formulé ce modèle, connu sous le nom de théorème d’Heckscher-Ohlin- Samuelson. Ce dernier a contribué à la formulation mathématique de ce théorème. Selon eux, les différentes nations exportent les produits requérant des facteurs de productions qu’elles possèdent en abondance et importent les produits incorporant une forte quantité du facteur de production dont elles sont peu dotées. En général, une économie tendra à être relativement efficace dans la production des biens qui utilisent de façon intensive les facteurs dont elle est relativement mieux dotée. Selon cette analyse factorielle, en s’ouvrant aux échanges internationaux, il y aune tendance à l’égalisation des prix des facteurs ; en effet, les facteurs abondants sont les plus utilisés pour produire, ce qui réduit leur abondance relative et donc augmenter leur prix. Les facteurs rares seront de moins en moins utilisés puisque les produits qui en incorporent sont importés. Il se produit plus qu’un simple transfert de biens. De ce fait, la spécialisation internationale conduit à une convergence des économies. 

Le courant technologique 

 Ce courant développé à partir des analyses de Posner en 1961 et de Vernon en 1966 explique les avantages comparatifs par le progrès technique . Selon Posner, l’avance technologique d’un produit lui permet de produire à moindre coût et de fabriquer de nouveaux produits. Elle lui confère ainsi un avantage comparatif en lui procurant une situation de monopole à la production et à l’exportation de ce produit. Mais d’autres firmes vont essayer de rattraper cette avance technologique. Ce qui contraint la firme à innover pour se doter d’une nouvelle supériorité. Cet avantage comparatif par l‘écart technologiques est alors temporaire mais dynamique. Ainsi, les pays disposant des technologies plus avancées exportent les produits à haute intensité technologique et importent des biens qui nécessitent une technologie plus modeste. Cela conduit alors à des échanges croisés dus aux innovations. Vernon a expliqué ce processus d’innovation en se référant au cycle de vie de produit. A la fin du cycle, c’est-à-dire, son déclin, le pays innovateur est amené à importer le bien en question. Il s’agit en fait d’une politique de substitution aux importations par remontée de filière, puis d’exportations . 

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La théorie pure du commerce international : la demande 

Concurrence monopolistique et échange international De hauts profits monopolistiques attirent souvent de nouveaux concurrents. Mais en réalité, la situation de monopole est rare. La structure de marché habituelle dans les industries caractérisées par des économies d’échelle est plutôt celle de l’oligopole. Chaque entreprise peut influer sur le prix mais son monopole serait sans cesse contesté. L’analyse de l’oligopole est un sujet délicat puisque la politique de prix adoptée par les entreprises est fortement liée. Chaque entreprise adopte des stratégies non seulement en fonction des réactions des consommateurs mais aussi des réactions attendues des concurrents. Le modèle de concurrence monopolistique constitue un cas particulier du modèle oligopolistique . Il repose sur deux hypothèses principales à savoir : -chaque entreprise peut différencier ses produits de ceux de ses concurrents -elle se conduit en monopoleur tout en sachant qu’elle est confrontée à la concurrence des autres entreprises. L’application du modèle de concurrence imparfaite dans l’échange international est fondée sur ‘hypothèse que l’échange accroît la dimension du marché. Un marché plus vaste permet de favoriser les économies d’échelle et d’offrir aux consommateurs une plus grande variété de biens. Grâce à un marché intégré, chaque nation se spécialise alors dans un registre limité de biens et importe ceux dont elle ne peut pas fabriquer. Cela permet de proposer aux consommateurs une large gamme de produits. Cette demande de différence explique les échanges intra branches. Et le commerce intraindustriel offrira des gains substantiels supplémentaires lorsque les dotations relatives en facteurs des différents pays sont semblables grâce à l’économie d’échelle et la différenciation des produits. La croissance des échanges au sein de la CEE s’explique en grande partie par ce commerce

Table des matières

Introduction
Première partie : Approche théorique du commerce international et de l’intégration économique
Chapitre I : Les fondements théoriques du commerce international
Section 1 : La théorie pure du commerce international –l’offre
1) l’avantage comparatif de Ricardo
2) les prolongements de la théorie libre-échangiste
a) ressources et échange : le modèle Hekscher-Ohlin
b) le courant technologique
Section 2 : la théorie pure du commerce international-la demande
-Concurrence monopolistique et échange international
Chapitre II : Théories de l’intégration économique
Section I : Intégration économique
I) le système mondial
1- Mondialisation
2- Organisation Mondiale du Commerce
II) L’intégration régionale
1) Définition
2) les différentes étapes de l’intégration régionale
3) Pourquoi le régionalisme ?
4) Quelques conditions nécessaires à la réussite de l’intégration régionale
a) Stade de développement, structure de la production et dotation factorielle dans les pays partenaires
b) Transports et communications
c) balance des paiements et taux de change
Section II : La théorie des unions douanières
Section III : les accords d’intégration régionale : un complément au multilatéralisme ?
Deuxième partie : Les enjeux de l’intégration de Madagascar au sein du COMESA et de la SADC
Chapitre I : L’intégration régionale africaine
Section 1 : L’accord d’intégration dans l’histoire
1.1- Les Etats-Unis d’Amérique
1.2- Le Zollverein
1.3- La CECA : Communauté Européenne du charbon et de l’Acier
Section 2 : L’intégration africaine
2.1- L’ancienneté au phénomène
2.2-La spécificité du phénomène
2.3- La polarisation de l’espace
2.4- L’intégration africaine : un processus global complexe
2.5- les groupements de coopération et d’intégration économique en Afrique
2.6- les facteurs explicatifs des obstacles opposés à l’intégration africaine
Chapitre II : Présentation du COMESA et de la SADC 33
Section1 : COMESA
1) Aperçu
2) principaux objectifs du COMESA
3) domaines de concentration
4) structure institutionnelle du COMESA
Section 2 : SADC
1) les origines
2) transformation de la conférence à a communauté
3) institutions
4) les programmes d’action de la SADC
5) les réalisations
Chapitre III : Les enjeux de l’intégration dans les deux groupements régionaux pour Madagascar
Section 1 : les gains attendus de l’intégration
1) accroissement des échanges
2) meilleure compétitivité et nouveau débouchés
3) stimulation de l’investissement
4) industrialisation
5) l’intégration régionale en tant qu’instrument politique
6) pourquoi Madagascar n’a-t-il pas encore profité de son apparence aux deux groupements régionaux
Section 2 : Les inconvénients de l’intégration de Madagascar au sein de ces groupements
régionaux
1) incidence fiscale de l’intégration
2) déficit commercial
3) exposition redoutable à la concurrence
4) la perte de la souveraineté
5) la question du mimétisme
Conclusion
Bibliographie

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