LES FILMS QUI INCARNENT LA PHILOSOPHIE DU NFM (1990-1993)
Entre 1990 et 1993, Delpeut réalise deux fil ms conçus exprès pour deux collections du NFM. Puis il participe à la cr éation d’une autre collection to ut à fait nouvelle aux archives. D’abord, il réalise le d ocumentaire LYRICAL NITRATE (1990) à base de, et sur la collection Desmet. Cette dernière ayant fait l’objet d’ une valorisation intensive entre 1990 et 1991. (I) Au même moment, il y a la conception et la mise en œuvre d’une collection inédite à partir de fragments des archives : BITS & PIECES. (II) Puis début 1993 Delpeut ach ève la production de sa fiction THE FORBIDDEN QUEST QUEST (1993) dans laquelle il explor e une alternative d’accès à la collection de films d’expédition du Musée. (III) Ces réalisations sont devenues de ‘porte – parole’ du NFM. La production de ces com pilations se trouve au cœur du processus de préservation et de programmation des films recyclés en question. Derrière chaque pratique de com pilation il y a une idée, une hypothèse de travail, quelqu’un. La métamorphose donne pour ré sultat un concept propre. Il y a néanm oins dans la compilation deux trace s repérables à la fois, même dans la nég ation de leu r origine : la présence du fragment original re approprié et l’empreinte du détournement qui le transfor me. La compilation porte ces traces mais en même temps elle a quelque chose de rajoutée.Il n’y a plus qu’un ‘auteur’, mais de créateurs, celui qui se trouve à l’origine et celui qui em prunte et qui a crée cette ‘idée’ qui est un ‘sens ajouté’. N ous allons dans notre travail approfondir cette notion de créateur à l’origine comme du créateur contemporain.
I VALORISATION IN EXTENSO DE LA COLLECTION DESMET (1990-1991)
THE GOOD HOPE (1989) est représentatif d’une m anière parmi d’autres de restaurer et de présenter les film s des pionniers, nota mment de la société Hollandia au NFM. 390 Dans le même temps, la collection du distributeur Jean Desmet suit un long processus de transformation enclenché depuis quatre décennies. La collection Desmet est le résu ltat d’une série de coïncidences bienheur euses. D’abord, c’est une collec tion privée, résultat du ‘goût’ du distributeur, constituée entre 1905 et 1920 ; puis exploitée jusqu’à la fin des années 1930. La collection se transforme après une série de vagues de destruction par incendies, séparation des éléments films pour des échanges, locations , usages. Dans un deux ième moment, suite à la mort (1956) du pionnier Desmet, en avril 1957, la famille héritière dépose une bonne partie C’est à p artir d’une troisième étape que la co llection Desmet s’active de f açon définitive. Pendant le départ de De Vaal et la transition assurée par Maks , la collection com pte avec un conservateur attitré : Frank van der Maden. A partir de 1988, s ous la Direction de Blotkam p, la collection fait surface avec tou tes sortes de contradictions résolues peu à peu grâce à l’inventaire physique du stock film. En 1990, dans un quatrièm e moment, la Direction en treprend une mise en valeur en entier de la collection Des met à travers une série d’ activités de recherche, de préservation, de programmation et de remontages. En m ême temps, les installations du Pavillon Vondelpark font l’objet d’un remodelage. L’obtention d’un soutien financier en 1990 permet de préserver pour programmer sur place aux P ays-Bas de façon extraordinaire, y co mpris les film s de la collection Desmet. Dans ce contex te, Delpeut réalise son documentaire LYRICAL NITRATE (1990) qui participe dans le processus de valorisation de la collection Desmet notamment sur la scène internationale. 1.‘The film factory’ programme de préservation assez ambitieux des collections nitrate du NFM. Cette dynamique permet de façon indirecte de boucler l’Affaire Desmet. Le projet documentaire de Delpeut se voit ainsi transformé par cet processus de pr éservation comme par l’orientation philosophique de l’équipe au sujet des fragments. publicité, de la gestion d e l’entreprise (non-film) et son stock film multinational. L’inventaire permet d’évaluer avant tout les qualités de ce stock film. Desmet traite le stock film de son catalogue de distribution comm e une collection, qu’il préservation plus équilibrée de s collections. Le Musée devien t alors une ‘usine à im ages préservées’ grâce à ces investisse ments financiers. Cette dém arche coïncide avec la suite de querelles de l’Affaire Desmet. Delpeut raconte rétrospectivement combien Blotkamp montre ses com pétences de gestionnaire : “Hoos wrote a very convincing report about film preservation : for reshaping the library, the non- film collections, with a new structure to organized it better. Specially, a lot of money is coming in, from the ‘gold ship’. (…) I still remember the head of the preservation staff! We had a phone cal): ‘ We have 2.4 extra for the preservation!’. We say: ‘How we are going to spend it? This is such a huge amount of money!’ We sat there, Hoos looked at us : ‘ Boys 2.4 per year!’ We made this extra per year, for 4 years. (…) It was outside of the system this 8 millions for extra preservation. We said: ‘But you are asking us to start a factory’. (…) We have a huge contract with laboratory Hague film.