Les fentes labiales chez l’adulte

Les fentes labiales chez l’adulte

 Morphologie labiale 

Forme extérieure

Les lèvres sont des replis musculo-membraneux très mobiles au nombre de deux : une lèvre supérieure et une lèvre inférieure. Chaque lèvre comprend une portion cutanée ou lèvre blanche et une portion muqueuse ou lèvre rouge ou vermillon. Chez les sujets de couleur, le vermillon n’est pas rouge mais brunâtre voire noir. Les lèvres sont obliques en avant. La lèvre supérieure est moins charnue que la lèvre inférieure chez le sujet caucasien. Chez l’africain, les deux lèvres rouges sont charnues et pulpeuses. Les lèvres supérieure et inférieure sont réunies à leur extrémité pour former les commissures labiales. La lèvre supérieure est plus longue que la lèvre inférieure et déborde légèrement la lèvre supérieure. 

Lèvre blanche

Son revêtement extérieur est cutané. Il donne la hauteur à la lèvre. Supérieure Elle présente une dépression médiane : le philtrum, bordé par les crêtes philtrales. Chez l’homme, elle présente de nombreux éléments pileux. La hauteur de la lèvre blanche va en augmentant depuis la crête philtrale jusqu’à la commissure. Inférieure Elle présente une dépression médiane plus ou moins marquée.

Lèvre rouge

Elle représente le bord libre de la lèvre. On lui distingue deux portions : • Une portion interne: muqueuse ou lèvre humide. Elle est en continuité avec la muqueuse buccale. • Une portion externe: Semi muqueuse ou lèvre sèche que l’on appelle vermillon. Il est dépourvu de glandes salivaires. Sa limite postérieure est définie par le point de contact entre les deux lèvres quand la bouche est fermée. Au niveau de la lèvre supérieure, il existe un petit tubercule médian qui répond à une légère dépression de la lèvre inférieure. Le vermillon est pigmenté et est très développé chez l’africain, aussi bien au niveau de la lèvre supérieure qu’inférieure. 

Ligne de jonction cutanéo-muqueuse

Elle sépare la lèvre blanche de la lèvre rouge. Elle est saillante et nette. Cette ligne est incurvée à la partie médiane de la lèvre supérieure selon l’arc de Cupidon qui répond au Philtrum et sous lequel siège le tubercule médian quand il existe. A cet arc correspond une légère incurvation inverse à la lèvre inférieure. Remarque : la continuité de la jonction cutanéo-muqueuse est un élément esthétique fondamental qu’il faut restaurer lors de la suture, sans tolérer aucun décalage. 

Commissures labiales

Zone d’union des lèvres supérieure et inférieure, elles se réunissent en s’amincissant. Elles sont situées, idéalement, au repos à l’aplomb de la pupille correspondante lorsque l’œil regarde en avant vers l’infini. Elles sont caractérisées par leur aptitude au déploiement liée à une réserve d’étoffe cutanée et muqueuse. Chaque commissure est bordée par une petite éminence cutanée sur laquelle se termine le sillon naso-génien.

Face interne

Appliquée contre la denture, elle est muqueuse et constitue la paroi antéro-externe du vestibule buccal antérieur. A la partie médiane de chaque lèvre, il existe un repli ou frein surtout marqué en haut

Sous- unités esthétiques

Elles sont au nombre de quatre. Trois au niveau de la lèvre supérieure, et une unité esthétique labiale inférieure. Figure 3 : Les sous-unités esthétiques labiales d’après Larrabee [34]. 2.1.4. Variations morphologiques L’épaisseur, la coloration et la longueur des lèvres en extension maximale varient selon l’origine ethnique des individus. Le vermillon est rouge chez les sujets à peau claire. Il est pigmenté chez les sujets de couleur.

Particularités des lèvres africaines

La morphologie labiale est variable selon les différentes ethnies: le modelé, l’aspect du philtrum, de l’arc de Cupidon et du tubercule médian présentent de multiples nuances. La lèvre africaine, beaucoup plus charnue que la lèvre caucasienne constitue une réserve cutanéo-muqueuse importante. Ses caractéristiques vont permettre d’étendre les indications de reconstructions locales connues pour la lèvre caucasienne. La hauteur de la lèvre blanche supérieure est plus longue Les vermillons supérieur et inférieur sont charnus. La réserve cutanéo-muqueuse est très importante. 

Constitution anatomique

Les lèvres comprennent quatre plans qui sont de l’extérieur vers l’intérieur : – la peau – la couche musculaire – la couche sous muqueuse et glandulaire dont nous ne parlerons pas (on l’assimile à la muqueuse) – la muqueuse. 

La peau

Le revêtement cutané de la lèvre blanche est épais. Il donne insertion par sa face profonde aux muscles peauciers. 

Le plan musculaire

L’architecture musculaire des lèvres s’organise autour de l’orbiculaire et du modiolus. Les muscles des lèvres sont tous des muscles peauciers innervés par le nerf facial. On en distingue deux groupes : les muscles constricteurs et les muscles dilatateurs. L’orbiculaire des lèvres occupe l’épaisseur des deux lèvres, c’est un muscle constricteur puissant, elliptique qui circonscrit l’orifice buccal. Figure 4 : Les muscles de la face (Bellavoir) [2]. 1. muscle transverse du nez ; 2. petit zygomatique ; 3. grand zygomatique ; 4. orbiculaire des lèvres (externe) ; 5. carré du menton ; 6. muscles de la houppe ; 7. triangulaire des lèvres ; 8. orbiculaire des lèvres (interne) ; 9. muscle canin ; 10. releveur superficiel de l’aile du nez et de la lèvre supérieure ; 11. releveur profond de l’aile du nez et de la lèvre supérieure.

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Les muscles constricteurs 

l’orbiculaire des lèvres (pars labialis orbicularis oris) Il est disposé concentriquement autour de l’orifice buccal. On lui distingue 2 parties : – centrale, ou « orbiculaire interne », situé le long du bord libre. -périphérique ou « orbiculaire externe », qui comprend des fibres extrinsèques, s’insérant à la face profonde de la peau, et des fibres intrinsèques qui s’insèrent sur l’os alvéolaire des maxillaires et de la mandibule. (A noter que ces fibres sont faites de la terminaison de fibres musculaires dilatatrices de la bouche) • le compresseur des lèvres ou muscle de Klein Ce sont de petits faisceaux musculaires antéro-postérieurs tendus entre la profondeur de la peau et de la muqueuse à travers les fibres de l’orbiculaire. Il est surtout développé chez le nouveau-né (c’est le muscle de la succion). Le muscle orbiculaire est le plus important dans la chirurgie des lèvres puisqu’il forme une sangle dont la restauration de la continuité doit être une priorité. 2. 2. 

Les muscles dilatateurs Ils sont disposés en 2 plans

 • Superficiel – Le releveur superficiel de l’aile du nez et de la lèvre supérieure ( m. levator Labii superioris alaeque nasi) – Le releveur profond de l’aile du nez et de la lèvre supérieure – Le petit et le grand zygomatique ( zygomaticus minor et major) – Le risorius – Le triangulaire des lèvres ( m.depressor anguli oris) – Le peaucier du cou (m. plastysma) • Profond – Le canin (m. levator anguli oris) – Le buccinateur (buccinator) – Le carré du menton (depressor labii inferioris) – Les muscles de la houppe du menton. La majorité des muscles dilatateurs convergent vers la commissure labiale, où ils s’entrecroisent et constituent le modiolus, adhérent au derme commissural.

Le modiolus

Il est formé par la réunion vers le derme de la commissure labiale des muscles petit et grand zygomatique, canin, risorius et orbiculaire. Il a la forme d’un cône aplati d’environ 1 cm d’épaisseur dont la base repose sur la muqueuse et le sommet arrondi se trouve sous le panicule adipeux. C’est un point d’amarrage qui permet la mise en tension des lèvres et qu’il faut tenter de reconstruire.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. Embryologie
II. Anatomie
2.1. Morphologie labiale.
2.1.1. Forme extérieure
2.1.1.1. Lèvre blanche
2.1.1.2. Lèvre rouge
2.1.1.3. Ligne de jonction cutanéo-muqueuse
2.1.1.4. Commissures labiales
2.1.2. Face interne
2.1.3. Sous- unités esthétiques
2.1.4. Variations morphologiques
2.1.5. Particularités des lèvres africaines
2. 2. Constitution anatomique
2. 2. 1. Peau
2. 2. 2. Plan musculaire
2. 2. 2. 1 Muscles constricteurs
2. 2. 2. 2 Muscles dilatateurs
2. 2. 3. Modiolus
2. 2. 4. Muqueuse buccale
2.3. Vascularisation
2.3.1. Artères
2.3.2. Veines
2.3.3. Lymphatiques
2.3.3.1. Lymphatiques de la lèvre supérieure
2.3.3.2. Lymphatiques de la lèvre inférieure
2.4. Innervation
2.4.1. Innervation motrice
2.4.2. Innervation sensitive
II- Physiologie
3.1. Rôle fonctionnel
3.1.1. Mastication
3.1.2. Phonation
3.1.2.1. Formation des voyelles
3. 1.2.2. Formation des consonnes
3.2. Rôle esthétique
3.2.1. Mimique
3.2.2. Esthétique
IV. Etude clinique
4.1. Epidémiologie
4.2. Pathogenèse et étiologies
4.2.1. Pathogenèse
4.2.2. Etiologies
4.2.2.1 facteurs génétiques
4.2.2.2. Facteurs environnementaux
4.3. Aspects anatomo-cliniques
4.3. 1. Classification.
4.3. 1. 1. Classification de Kernahan et Stark et ses modifications
4.3. 1. 2. Classification de Benoist
4.3. 1. 3. Classification de Chancholle
4.3.2. Conséquences cliniques
4.4. Syndromes et malformations associé
4.4.1. Syndrome d’Opitz BBB/G
4.4.2. Syndrome EEC
4.4.3. Syndrome de Smith-Lmli-Opitz(SSLO)
4.4.4. holoprosencéphalie
4.4.5. Syndrome de Van der Wood
4.5. Prise en charge
4.5.1. Traitement chirurgical primaire
4.6.1.1. Historique
4.5.1. 2. Buts
4.5.1. 3. Calendrier opératoire
4.5.1.4. Bilan clinique préopératoire
4.5.1.5. Méthodes de traitement
4.5.2. Suivi post-opératoire
4.5.2.1. Surveillance loco-régionale
4.5.2.3. Surveillance générale
4.5.3. Prise en charge des séquelles
4.5.3.1. Séquelles observées
4.5.3.2. Prévention des séquelles
4.6. Aspects préventifs
4.6.1. Dépistage échographique anténatal
4.6.2. Conseil génétique
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I. Matériel et méthodes
1.1. Cadre d’étude
1.2. Malades
1.3. Méthodologie
1 .3.1. Critères d’inclusion
1.3.2. Critères d’exclusion
II. Résultats
2.1. Aspects épidémiologiques
2.1.1. Fréquence
2.1.2. Sexe
2.1.3. Âge
2.1.4. Ethnie
2.1.5. Résidence
2.2. Aspects cliniques
2.2.1. Antécédents
2.2.2. Causes du retard de consultation
2.2.3. Données anatomo-cliniques
2.3. Aspects thérapeutiques et évolutifs
2.3.1. Geste chirurgical
2.3.2. Résultats post-opératoires
2.3.3. Durée d’hospitalisation
2.3.4 Suivi
III. Discussions
3.1. Aspects épidémiologiques
3.1.1. Fréquence
3.1.2. Sexe
3.1.3. Âge.
3.1.4. Origine ethnogéographique
3.2. Aspects cliniques
3.2.1. Antécédents
3.2.2. Les causes du retard de consultation
3.2.3. Données anatomo-cliniques
3.3. Aspects thérapeutiques
3.3.1. Geste chirurgical
3.3.2. Résultats post-opératoires
3.3.3. Durée d’hospitalisation
3.3.4. Suivi
CONCLUSION
BBIBLIOGRAPHIE

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