Les facteurs qui influencent les attitudes des infirmières

Les méta paradigmes

Les méta paradigmes infirmiers sont : la personne, l’environnement, la santé et les soins. Ces derniers représentent le centre d’intérêt de la discipline et c’est grâce à la manière dont les infirmières abordent la relation entre ces différents concepts que le domaine de la discipline infirmière est précisé (Pepin, J., Ducharme, F., & Kérouac, S., 2010). Personne : Individu unique biopsychosocial considéré comme un tout indissociable et influencé par divers facteurs : hérédité, environnement, cultures, croyances, valeurs et expériences personnelles. Dans ce travail, la personne est représentée spécifiquement par deux êtres : l’infirmière et l’adolescent. Cette revue de littérature va donc s’intéresser aux infirmières et leur manière de vivre l’accompagnement des adolescents suicidaires ainsi qu’au vécu des adolescents eux-mêmes dans leur rencontre avec les soignants. Le rôle de l’infirmière est de soutenir les individus qui présentent le besoin de maintenir ou d’améliorer leur santé. Pour ce faire, elle se base sur ses connaissances, son jugement clinique, son savoir-faire, … et prend également en compte son code déontologique professionnel.

Il est nécessaire de ne pas oublier que l’infirmière est une «personne» et est elle-même soumise à l’influence des divers facteurs cités ci-dessus. Ces derniers auront un impact sur elle et peuvent engendrer des émotions ainsi qu’un certain degré de stress. Il lui faudra donc explorer sa conception de sa pratique professionnelle afin qu’elle développe sa capacité à s’engager dans les relations en minimisant les biais et en ayant conscience de tous ces éléments L’adolescent, lui, est une personne qui vit une transition. Selon Meleis (1994) : Une transition consiste en un changement dans la santé, dans les rôles, dans les attentes de soi et des autres, dans ses capacités, et fait appel à des processus internes chez la personne. Les transitions comprennent ainsi les expériences de maladie et de santé, les événements liés au développement, les situations de vie et les changements des conditions sociales et culturelles. Au cours d’une transition, la santé d’une personnes est sujette à une grande vulnérabilité (Pépin et al., 2010, p.7). Cette vulnérabilité, pouvant être tant intrinsèque qu’extrinsèque, caractérise l’adolescent et doit être considérée comme une sensibilité qui menace son intégrité.

Perspective pour la pratique

L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) expose, dans son rapport de 2005, qu’en Suisse : Le taux de suicides est − à raison de 1300 à 1400 décès chaque année − supérieur à la moyenne internationale, et que ce nombre équivaut au double de celui des décès dus aux accidents de la circulation. Presque tout le monde se trouve confronté au moins une fois dans sa vie à un suicide ou à une tentative de suicide dans son entourage familial, relationnel, scolaire ou professionnel. 10% de la population suisse commet une ou plusieurs tentatives de suicide au cours de son existence, et une personne sur deux rapporte, dans le cadre de sondages rétrospectifs, avoir eu des pensées suicidaires. En vue des chiffres mis en avant par l’OFSP ainsi que dans la revue de littérature exploratoire nous pouvons nous rendre compte de l’importance de ce phénomène. Il est fondamental, en tant que futur professionnel, de s’interroger et se positionner quant à cette question. Selon l’Association suisse des infirmières (ASI) : Prendre soin d’une personne et la traiter avec estime sont des postures essentielles qui impliquent de l’engagement, de la compassion, de la confiance et une aide bienveillante dans les soins […] Les infirmières et infirmiers soignent les personnes à tous les âges de la vie, de l’enfant à naître à la personne en fin de vie.

Les soins infirmiers s’adressent à des personnes souffrant de maladies somatiques ou psychiques et à leurs proches ainsi qu’à des personnes en bonne santé avec ou sans handicap. Le patient/la patiente ou d’autre groupes-cibles sont au coeur des soins infirmiers qui appréhendent l’être humain dans sa globalité physique, psychique, sociale, culturelle et spirituelle. Les soins infirmiers contribuent de manière déterminante à la qualité des traitements et de la prise en charge ainsi qu’à la qualité de vie des personnes concernées. Ils veillent à la sécurité et à la protection des patients et des autres groupes-cibles. (pp.9-10). Si l’on se réfère à cette définition nous pouvons entrevoir l’intérêt de cette recherche dans la pratique infirmière. En effet, cette dernière met en avant l’importance de notre attitude et de notre considération envers l’être humain. Elle relève également le caractère holistique des prises en charge infirmières qui nécessite un accompagnement global qui prend en compte tous les aspects de la sphère humaine. De plus, l’OFSP (2005) constate « la rareté des offres de mesures préventives spécifiques disponibles en Suisse ». Le rapport précise également que la prévention des suicides et des tentatives de suicide est un enjeu pour toute la société. Si l’on tient compte de l’ensemble de ce phénomène et des moyens existants, il est aisé d’entrevoir l’influence que le personnel infirmier pourrait jouer dans cette lutte contre les comportements suicidaires. Notre travail ne se limite pas à la prise en charge des adolescents ayant des comportements suicidaires. Effectivement, nous pouvons imaginer que si nos attitudes ont une influence sur ce groupe de patients, elles en auront également sur toutes les personnes que nous soignons. Le fait de s’interroger sur l’origine de nos attitudes permettra une remise en question de nos croyances, valeurs et préjugés. Cette introspection s’inscrit dans un cadre de professionnalisation globale qui est transférable à toute notre pratique.

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L’adolescent Selon Sillamy (1991), l’adolescence se définit comme étant : Une époque de la vie qui se situe entre l’enfance et l’âge adulte. Il s’agit d’une période ingrate, marquée par les transformations corporelles et psychologiques, qui débute vers 12 ou 13 ans et se termine entre 18 et 20 ans. Ces limites sont imprécises, car l’apparition et la durée de l’adolescence varient selon les sexes, les races, les conditions géographiques et les milieux socio-économiques (Dictionnaire de Psychologie. Paris : Larousse). L’OMS (2015) considère que l’adolescence est la période de croissance et de développement humain qui se situe entre l’enfance et l’âge adulte, entre les âges de 10 et 19 ans. Elle représente une période de transition critique dans la vie et se caractérise par un rythme important de croissance et de changement qui est supérieur à la petite enfance. Cette idée corrèle avec celle de Bee (1989), qui définit l’adolescence comme «une période de transition durant laquelle, l’enfant change physiquement, mentalement et cognitivement pour devenir adulte». (p.248). Cette transition entre l’enfance et l’âge adulte est à la fois prévisible, car faisant partie du cycle de vie de l’individu, et à la fois temporellement floue car nous ne pouvons pas la délimiter précisément. De plus, selon Audétat et Voirol (1997), les adolescents étaient autrefois initiés plus tôt à la «vie adulte», notamment grâce à l’apprentissage. Aujourd’hui la durée des études augmente et simultanément le temps passé au sein du foyer familial» (p.7).

Ce phénomène prend une telle ampleur que nous voyons naître, aujourd’hui le concept «d’adulescence» qui est une contraction des mots adolescent et adulte. C’est pour cette raison que nous avons choisi de ne pas faire de distinction entre adolescent et jeune adulte dans notre TB. La notion d’adolescent est presque toujours associée à celle de «crise». Ce terme, de par sa connotation négative, prête souvent à confusion. C’est pour cette raison que nous pensons nécessaire de donner une définition de celle-ci. En 1964, Caplan (dans Lecomte et Lefebvre, 1986) définit la crise comme étant «une période relativement courte de déséquilibre psychologique chez une personne confrontée à un événement dangereux qui représente un problème important pour elle, et qu’elle ne peut ni fuir ni résoudre avec ses ressources habituelles de solution de problème» (p.123). Cette définition de la crise nous amène à développer les trois concepts que Caplan lui associe :

Table des matières

Chapitre premier : Introduction
1.1 Introduction
Chapitre 2 : Problématique
2.1 Question de départ
2.2 Pertinence pour les soins infirmiers
2.2.1 Les métaparadigmes
2.2.2 Les savoirs infirmiers
2.3 Revue exploratoire de littérature
2.4 Concepts retenus
2.5 Perspective pour la pratique
Chapitre 3 : Concepts et champs disciplinaires infirmiers
3.1 Définition des concepts retenus
3.1.1 La prévention
3.1.2 L’adolescent
3.1.3 Le suicide et les comportements suicidaires
3.1.4 Les attitudes professionnelles
3.2 Cadre théorique
Chapitre 4 : Méthode
4.1 Délimitation de la question de recherche
4.2 Bases de données
4.3 Critères de sélection
4.5 Articles retenus
Chapitre 5 : Discussion
5.1 Synthèse des résultats des articles
5.1.1 Les facteurs qui influencent les attitudes des infirmières
5.1.2 Les conséquences de ces attitudes
5.1.3 Les moyens pour améliorer les attitudes infirmières
5.2 Développement des résultats en lien avec la question PICO
5.3 Propositions pour la pratique
Chapitre 6 : Conclusion
6.1 Apport du Travail de Bachelor
6.2 Limites
6.3 Perspectives pour la recherche Références
Articles scientifiques pour la revue de littérature
ANNEXES
ANNEXES I : Tableau des divers descripteurs
ANNEXES II: Analyse d’article
ANNEXES III : Analyse d’article
ANNEXES IV : Analyse d’article
ANNEXE V : Analyse d’article
ANNEXES VI : Analyse d’article
ANNEXE VII: Analyse d’article
ANNEXE VIII: Analyse d’article
ANNEXE IX: Analyse d’article
ANNEXE X: Analyse d’article
ANNEXES XI: Analyse d’article
ANNEXES XII: Analyse d’article
ANNEXES XII: Analyse d’article

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