Les enjeux de la conversion des ressources naturelles en d’autres formes de capital

Les enjeux de la conversion des ressources naturelles en d’autres formes de capital.

Selon l’OCDE : « l’épuisement du capital naturel et la consommation du produit qui en résulte ont pour effet évident de réduire la quantité totale de capital mobilisable à des fins économiques. Cela n’est pas rentable à long terme » (OCDE 2006, p.89) Toutefois, il est souvent possible de transformer une forme de capital en une autre. La conversion du capital naturel en capital humain et en capital artificiel peut être un moyen d’accroître la production totale si cette conversion vise des formes de capital plus productives. Au capital naturel « sauvage » peut se substituer du capital naturel « produit » par l’activité humaine, par exemple lorsqu’une forêt est convertie en plantation arboricole, en pâturage ou en terre agricole. Le montant tiré du prélèvement de ressources telles que les minéraux peut servir à financer des investissements consacrés notamment aux infrastructures, à l’éducation, à la santé, etc. A titre d’exemple les redevances minières perçues par l’Etat malgache sont utilisés pour financer la construction des infrastructures comme les routes, fourniture d’énergie. Les autorités se doivent de rechercher le développement de synergies entre les projets miniers et l’économie locale. Mais en général, pour que la conversion du capital naturel en d’autres formes de capital soit économiquement bénéfique à long terme, certaines conditions doivent être réunies.

L’une de ces approches, dite de « durabilité faible », exige que la valeur globale, toutes formes de capital confondues, reste constante ou en augmentation. Une trajectoire de croissance obéissant à ce principe quand le stock de ressources naturelles diminue suit ce qu’il est convenu d’appeler la « règle de Hartwick ». Elle suppose que le pays concerné investisse l’intégralité des rentes tirées de l’extraction de ses ressources épuisables. Telle a été la démarche adoptée dans beaucoup de pays industrialisés et dans un certain nombre de pays à revenu intermédiaire comme l’Indonésie et la Malaisie. Les facteurs à prendre en compte pour évaluer l’avantage possible de la conversion de capital naturel en une autre forme de capital varient selon les types de ressources. En ce qui concerne les métaux, les minéraux et les combustibles fossiles, ressources non renouvelables et épuisables, les principaux aspects à envisager sont : le taux optimal d’exploitation – selon la « règle de Hotelling » ouverte; la part adéquate du montant obtenu à investir dans le capital humain, financier ou physique pour que le capital total continue de croître ou reste au même niveau ; et les moyens d’atténuer ou de compenser les externalités négatives, à commencer par la pollution, que génère l’exploitation des ressources (OCDE 2006, p 85)

LES LIMITES AUX POSSIBILITES DE SUBSTITUTION D’UNE RESSOURCE PAR UNE AUTRE.

Jusqu’à présent, la stratégie du développement consiste à épuiser les ressources naturelles pour les remplacer ensuite par des ressources fabriqués par exemple. Cette stratégie qu’ont suivie les pays industrialisés d’aujourd’hui (Rapport de la Banque Mondiale 2003, p22). Mais par contre pour les pays en voie de développement comme Madagascar, la stratégie du développement ne touche que les infrastructures pour alléger les problèmes sociaux de la population. Les stratégies de croissance à Madagascar reposent toujours largement sur l’accumulation de ressources fabriquées c’est-à-dire le capital physique comme les infrastructures routières,… Les aides en développement pour les pays pauvres, y parmi la grande ile, sert à servir les secteurs improductifs, elles ne concernent pas les secteurs productif surtout l’exploitation directe des ressources directe des ressources directe. Les ressources financières sont abondants mais les fins économiques n’est pas justifié C’est-à-dire que la réussite de l’ensemble du secteur réel.

En fait, par exemple, une étude sur 60 pays, pour la période de la fin des années 80 et des années 90 montre que la croissance de 16 pays considérés comme réellement réformateurs sur le plan politique a été principalement caractérisé par l’accumulation physique. (Rapport de la Banque Mondiale en 2003) A titre d’illustration, les dépenses pour l’éducation à Madagascar, utilisées comme estimateur de l’accumulation du capital humain n’ont augmenté que légèrement (INSTAT) Mais quant aux taux de déforestation, utilisé comme estimateur de l’épuisement des ressources naturelles, il ne cesse pas d’augmenter dans les dernières décennies. Nous avons mentionné dans le chapitre 1 de ce travail de recherche que les ressources se complétant généralement entre elles et les rendement d’une ressources prise en particulier étant décroissant, le taux auquel on peut remplacer une ressource par une autre dans la production tend aussi à diminuer. Théoriquement, lorsque les ressources naturelles sont abondantes par rapport aux ressources fabriquées on peut s’attendre à ce qu’une substitution des dernières aux premières engendre une hausse des rendements (OCDE 2006, p 89) Prenons l’exemple des terres cultivés dans la plupart des régions malgaches, les terres gravement dégradés fourniront peu de rendement agricole quel que soit les mains d’oeuvre utilisés. Et encore les réserves halieutiques et les forets protégés. On peut dire donc une stratégie centrée principalement sur le remplacement des ressources naturelles par les ressources fabriquées à ses limites. Une étude économétrique sur 70 pays en développement, menée par les spécialistes de la banque mondiale, a montré que les pays dont les ratios du capital physique sur la main d’oeuvre étaient réduits avaient tendance à voir leur taux de croissance augmenter avec l’accroissement des stocks de capital physique. (Rapport de la Banque Mondiale 2003)

LE CAPITAL NATUREL CONTRIBUE DIRECTEMENT AUX REVENUS, A L’EMPLOI ET AUX RECETTES FISCALES.

Améliorer l’impact de la croissance économique sur la réduction de la pauvreté suppose que les revenus tirés des actifs mobilisables par les populations pauvres s’intensifie et que les ceux-ci augmentent leur patrimoine, ou bénéficient d’une nouvelle répartition entre les éléments d’actifs. Les ressources naturelles exploitables interviennent de diverses manières dans les activités économiques à Madagascar. Notamment les minéraux, le bois ou les pêcheries représentent une large part de la production économique. Les ressources en sols et en eau sont aussi au coeur des activités agricoles, dont le rôle est déterminant dans l’économie national malgache. En outre, les ressources naturelles fournissent à un grand nombre de personnes les produits de subsistance : fruits, champignons ou plantes aromatiques sauvages, pêche artisanale, petit gibier, palmes, produits ligneux et non ligneux, entre autres. Le capital naturel revêt une importance particulière dans la plupart des régions de notre pays.

D’après les estimations de la Banque Mondiale, la part des ressources naturelles dans le total des richesses atteint 26 % dans les pays à faible revenu, contre 13 % dans les pays à revenu intermédiaire et seulement 2 % dans les pays industrialisés ou membres de l’OCDE (Banque mondiale, 2006b). Par ailleurs, on peut dire donc que le secteur primaire occupe une place relativement plus grande dans la production, les exportations et le revenu national, par exemple à Madagascar, les 75% de la population sont des paysans. Aussi les entreprises fondées sur les ressources naturelles offrent-elles d’importantes potentialités d’emplois et de revenu. A Madagascar, l’exploitation forestière représente plus de 10 % du PIB. Le secteur forestier procure 50 000 d’emplois formels et d’emplois informels aussi. (Ministère des Forets). Dans plusieurs pays en développement, les forêts rapportent chaque année plus de 100 millions USD à l’exportation, soit plus de 10 à 20 % des recettes d’exportation (Lebedys, A., 2004). Un quart des populations pauvres de la planète et plus de 90 % des populations vivant dans des conditions de pauvreté extrême tirent en partie leurs moyens d’existence des forêts.

La pêche alimente le budget national à hauteur de 6 % à Madagascar (Ministère de la pêche et des ressources Halieutique) et entre 10 à 30 % dans plusieurs pays d’Afrique de l’ouest. (FAO, 2007b). Dans certaines régions de Grande Ile, les taxes sur la pêche sont une source appréciable de recettes locales. Les exportations de produits de la mer de Madagascar vers l’Union européenne et les autres pays, comme Japon et la Maurice, dépassent 250 milliards d’Ariary en valeur ; c’est la principale filière exportatrice du secteur agricole (MPRH 2008). Il en va de même pour les pays africains les moins avancés, où les échanges de produits de la mer représentent 570 millions USD (FAO, 2007b ; OCDE, 2005). Le tourisme axé sur la nature et la faune contribue largement à la subsistance d’un grand nombre de populations pauvres à Madagascar. On estime que 25 000 de personnes voient dans le milieu naturel un atout appréciable pour leur subsistance. (OTM 2008) L’écotourisme offre des perspectives intéressantes de croissance, car il figure parmi les segments du secteur touristique mondial dont la montée en puissance est la plus rapide. L’OCDE disait que : « La chasse au gros gibier apporte des revenus et des recettes publiques non négligeables en Afrique orientale et australe » (OCDE 2009, p 145).

Table des matières

AVANT PROPOS
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE ANALYSE SUR LES CARACTERES GENERAUX DES RESSOURCES NATURELLES MALGACHES
CHAPITRE I : LES CARACTERISTIQUES SPECIFIQUES DES RESSOURCES NATURELLES ALGACHE
Section 1 : La diversité des formes et des fonctions du capital naturel malgache
1.1 Les ressources naturelles en tant que facteurs de production
1.2 Les ressources naturelles destinés à consommer directement
1.3 Les ressources naturelles non renouvelables
Section 2 : La relation entre le capital naturel et les autres formes de capital
2.1 La complémentarité des ressources
2.2 Les enjeux de la conversion des ressources naturelles en d’autres formes de capital
Section 3 : Les limites aux possibilités de substitution d’une ressource par une autre
CHAPITRE II : LES PROBLEMES LIEES A L’ECONOMIE DE LA GESTION DURABLE DES RESSOURCES NATURELLES A MADAGASCAR
Section 1 : Le droit de propriété mal définis
Section 2 : L’économie informelle des ressources naturelles
Section 3 : Les ressources naturelles malgaches sont sans avenir
Section 4 : les ressources naturelles impliquent de la base technologique
DEUXIEME PARTIE ANALYSE DES IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUE DES EXPLOITATIONS DES RESSOURCES NATURELLES
CHAPITRE I : L’EXPLOITATION RATIONNELLE DES RESSOURCES NATURELLES AU SERVICE DE A CROISSANCE ECONOMIQUE
Section 1 : Le capital naturel contribue directement aux revenus, à l’emploi et aux recettes iscales
Section 2 : Les moyens d’existence des plus pauvres reposent sur les ressources naturelles
Section 3 : Les ressources naturelles constituent un filet de sécurité par temps de crise
Section 4 : Les ressources naturelles génèrent un large éventail d’externalités positives aux iveaux national et mondial
Section 5 : Le capital naturel contribue aux recettes d’exportation
CHAPITRE II : ANALYSE DES BILANS DE LA CONTRIBUTION DE L’EXPLOITATION DES RESSOURCES NATURELLES SUR L’ECONOMIE MALGACHE : LES SECTEURS PORTEURS
Section 1 : La contribution de l’exploitation minière à la croissance économique à adagascar
1.1 La contribution de l’exploitation minière au PIB, aux exportations et aux recettes udgétaire
1.2 Contribution de l’extraction minière à l’emploi et à la subsistance
Section 2 : Le tourisme axé sur la nature et la faune au service d’une croissance économique
2.1 Tourisme et croissance économique
2.2 Le tourisme axé sur la nature et la faune et la création d’emploi
Section 3 : La contribution des exploitations forestières à la croissance économique à adagascar
3.1 Forêts et Croissance
3.2 Forêts, Exportations et Emplois
3.3 Revenu de subsistance tiré des forets
Section 4 : Le secteur de la pêche au service d’une croissance
4.1 Secteur de la pêche et emploi
4.2 Exportations de produits de la pêche
4.3 Recettes publiques tirées de la pêche
CHAPITRE III : LA RECOMMANDATION A L’INTENTION DES DECIDEURS
Section 1 : promouvoir la microfinance dans l’exploitation des ressources naturelles algaches
Section 2 : former les responsables locaux sur la gouvernance des ressources naturelles
Section 3 : intégrer la gouvernance des ressources naturelles dans le développement conomique comme axe stratégique
Section 4: gérer les ressources naturelles avec le dina par les collectivités locales
CHAPITRE IV : PERSPECTIVES D’AVENIR SUR LES RESSOURCES NATURELLES MALGACHES : LES NERGIES RENOUVELABLES
Section 1 : Les grandes tendances récentes : La montée en puissance des énergies enouvelables
1.1 L’instabilité des prix des sources d’énergie sur les marchés mondiaux
1.2 Le coût, des performances et la fiabilité des technologies des énergies renouvelables ont améliorés
1.3 Le défi pour le changement climatique
Section 2 : Quel rôle peut jouer les énergies renouvelables au service d’une croissance
2.1 Les énergies renouvelables aident les familles pauvres
2.2 Les énergies renouvelables assurent l’électrification dans le monde rural
2.3 Les rôles spécifiques de l’utilisation des énergies renouvelables dans l’économie ationale et locale
Section 3 : Politiques et mesures destinées à exploiter les avantages potentiels des énergies enouvelables
3.1 Attirer l’investissement privé
3.2 Équilibrer les chances des populations pauvres face aux technologies énergétiques écentralisées
3.3 Élaborer des politiques et des programmes visant le secteur des énergies renouvelables
3.4 Lancer de petits projets de financement pour les énergies renouvelables
3.5 Assurer la jonction entre les grands projets de développement et les petits fournisseurs d’électricité
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES
Liste des tableaux
Liste des graphiques
Liste des abréviations
Bibliographie

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