Les elements d’entree du systeme d’enseignement du français a la SEMIPI

Ce mémoire s’intitule « l’enseignement actuel du français à la SEMIPI ». La Sekoly Miaramilam-Pirenena (SEMIPI), implantée actuellement à Beravina Fianarantsoa a connu d’autres lieux d’implantation et d’autres appellations. Depuis sa création, elle forme les « futurs cadres de la nation ». Comme son nom l’indique, il y est surtout question de formation militaire. Depuis 1962, elle est en collaboration avec le Ministère de l’Education Nationale. Ainsi y sont dispensés également les programmes pédagogiques de l’enseignement général : les matières scientifiques et les matières littéraires dont le français. Dans l’administration malgache, et plus particulièrement dans le monde militaire, cette langue française tient une place prépondérante. Par la colonisation, elle fait partie intégrante de notre patrimoine. La SEMIPI, ayant fêté ses 80 années d’existence l’année 2003, est une sorte de fossile vivante qui est toujours jeune. Elle constitue un cadre idéal pour l’étude de l’enseignement du français où ce dernier a évolué en fonction des besoins de la nation, des missions assignées à l’Armée et des objectifs de ses autorités hiérarchiques.

Elève de l’Ecole Normale Supérieure, fille d’officier de carrière, beaucoup d’occasions me permettaient d’avoir des échanges d’idées avec mon père, lui même Directeur des Ecoles et de la formation dans l’Armée, sur les éducations dispensées aux Enfants de Troupe (appellation des élèves de la SEMIPI) et sur leurs conditions de vie. Etant dans la filière Langue et Lettres françaises, les portées de l’enseignement actuel de cette langue dans cette Ecole rapportées à la carrière militaire ultérieure de ces Enfants de Troupes nous amènent à nous demander si l’enseignement du français réussit à offrir des chances de progrès intellectuel et de promotion sociale à des élèves venus d’horizons divers.

DE LA COLLECTE DES DONNEES AUX RESULTATS DES ENQUETES

METHODOLOGIE , CONCEPTS ET DEFINITIONS

Avant toute chose, la méthode ainsi que certains termes utilisés au cours de l’analyse méritent d’être explicités afin d’éviter toute confusion. Nous considérons l’enseignement du français comme un système : un ensemble structuré dont les divers éléments, agissant et réagissant les uns sur les autres, font apparaître des indicateurs qui rendent compte du déroulement de cette interaction. Nous procédons de ce fait par une approche systémique. Toutefois ce n’est pas celle qui implique l’emploi des techniques mathématiques complexes mais simplement une sorte d’objectif grand angulaire qui nous permet de voir dans sa totalité l’enseignement du français sur lequel nous nous proposons de pratiquer un examen critique.

Ainsi, en tant que moyen pour parvenir à des fins et comme tout moyen de production, l’enseignement du français pris comme système présente trois composantes principales. Il reçoit d’un côté les « flux d’entrée » qu’il soumet à un « processus d’enseignement » visant l’obtention de certains « flux de sortie », lesquels doivent correspondre à ses objectifs.

Flux d’entrée

Les éléments d’entrée fournis à la SEMIPI par la société englobent des ressources et des moyens divers. Ce sont la population et la réserve de main d’œuvre qualifiée dont les élèves et les enseignants.

Processus d’enseignement du français

En ce qui concerne le processus d’enseignement du français, les points à étudier sont :
– La gestion du processus : diriger, coordonner, évaluer le processus.
– Le contenu de l’enseignement : le fond des connaissances à transmettre aux élèves.
– La technologie : L’ensemble des techniques concourant au bon fonctionnement de l’enseignement du français.

Flux de sortie

Les éléments de sortie que la SEMIPI et plus particulièrement l’enseignement du français doivent fournir à la société seront ou seraient mieux équipés pour leur promotion personnelle et celle de la société en tant que :
– Individus et membres d’une famille ;
– Travailleurs dans l’économie ;
– Dirigeants et innovateurs ;
– Citoyens de la communauté locale et mondiale ;
– Participants au progrès culturel.

Variable et mesure

L’objectif est de réunir le maximum de données dans notre étude sur l’enseignement du français. A cet effet, nous utilisons des variables adéquates aux études entreprises. Ces variables sont obtenues en essayant de « découper » l’environnement à la SEMIPI. Cet environnement se présente sous plusieurs aspects dans son organisation structurale sous-jacente et dans ses lignes de clivages qui affecteraient l’enseignement du français. Des mesures sont ainsi nécessaires pour l’interprétation des résultats des enquêtes basées sur les variables. Nous codons sur un ensemble d’échelles de réponse les variables étudiées. Chacune de ces variables peut avoir soit des réponses directement sous forme de nombre soit des réponses traduites en pourcentage.

L’enquête fait partie de notre plan d’étude. Elle découle de notre besoin d’informations. L’unité statistique adoptée est la Sekoly Miaramilam- Pirenena à Fianarantsoa. L’étude concerne l’enseignement actuel du français à la SEMIPI incluant notamment les enfants de troupe des classes de Seconde, Première et Terminale de toutes les séries, les professeurs enseignants et le personnel chargé de l’encadrement.

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LES QUESTIONNAIRES ECRITS

Préparation intellectuelle

Pendant l’élaboration, nous avons constaté que toutes les questions n’ont pas les mêmes pouvoirs discriminatifs. Il y a celles qui ne peuvent pas différencier les élèves ; par exemple l’heure du réveil. Les questions de ce genre ne sont pas prises en compte. C’est le critère de possibilité de rédaction qui a pesé le plus lourd dans le choix des items dans le questionnaire. La nécessité de dépouiller et de coder rapidement un grand nombre de questionnaires contraignait à adopter un mode de réponse à choix fermé pour la plupart des questions. Une certaine relation lie les items du questionnaire et les questions. Il existe quatre parties dans le questionnaire : l’introduction, les questions relatives aux conditions de vie des enfants de troupe, les questions relevant des conditions de la formation militaire et les questions sur la perception du français par les enfants de troupe.

LES PRINCIPES METHODOLOGIQUES

Usages interne et externe

Deux raisons principales constituent la base de notre évaluation. La première, interne, est destinée à alimenter la réflexion des responsables de l’école et, plus généralement, de la communauté éducative, sur la situation de l’enseignement actuel du français à la SEMIPI. Le second objectif assigné à l’évaluation est externe : elle doit alimenter la connaissance et la réflexion des différents usagers et partenaires de l’école, et provoquer un courant d’émulation entre ces différentes entités.

Une évaluation purement interne et non publique, même si elle ne prend pas la forme d’une autoévaluation risque de perdre en pertinence et en utilité, utilité pour l’extérieur bien entendu mais aussi utilité pour l’alimentation de la réflexion interne elle-même. Une évaluation purement externe, destinée à créer une déconnexion des intérêts du chef d’établissement et de l’ensemble des acteurs, tourne très vite au palmarès dénué de fondement et risque de ne plus pouvoir être conduite judicieusement faute d’information fiable sur l’établissement.

C’est donc dans un équilibre entre ces deux orientations que nous nous sommes délibérément placé.

Le « tronc » et les « oreilles »

Une seconde caractéristique de l’évaluation doit être affirmée avec force : il faut qu’elle soit, à la fois, standard et spécifique. L’enseignement du français dans différents établissements scolaires n’est pas exclusivement spécifique, particulier, unique. A un certain degré de profondeur, chacun l’est certes, mais justement pour s’en rendre compte, il faut pouvoir évaluer, donc avoir des procédures, des outils et des méthodes. Notre approche est nécessairement approximative, modeste mais doit au moins permettre une évaluation de premier ordre. Automatiquement, notre évaluation devient spécifique. Elle doit tenir compte de la spécificité et de la mission de l’établissement cible. Elle est pour une part relative aux objectifs que s’est donnés l’établissement, que ces objectifs soient ou non formalisés dans l’enseignement du français.

« Tronc commun et oreilles spécifiques », telle est la configuration que nous visons: elle doit permettre d’évaluer de façon à la fois comparative sur des objectifs généraux et adaptés à chaque cas, donc pertinente. Pour réaliser cette articulation, l’évaluation doit être en même temps quantitative (fondée sur des indicateurs et des variables) et qualitative (reposant sur des analyses et des observations particulières) sans que l’on oppose stérilement ces deux démarches.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LES ELEMENTS D’ENTREE DU SYSTEME D’ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS A LA SEMIPI
De la collecte des données aux résultats de l’enquête
Méthodologie, concepts et définitions
Les questionnaires écrits
Les principes méthodologiques
Les élèves et les enseignants
Démocratie, fond de réflexion
Recrutement et origine sociale
Identités sociales et apprentissage
Structure familiale et apprentissage
Système éducatif et système de valeur à la SEMIPI
Les enseignants
DEUXIEME PARTIE : LE PROCESSUS D’ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS A LA SEMIPI
Analyse de quelques fonctions de l’école
Fonctionnement de l’école
Orientation didactique
Le contenu de l’enseignement du français à la SEMIPI
Les besoins
Les objectifs
Les caractéristiques des objectifs
La revalorisation des élèves
Des difficultés à surmonter
L’autonomisation des élèves
Les pratiques de classe dans l’enseignement du français
L’intervention pédagogique
Motivation de l’élève
Evaluation
Des questions sur la pratique des classes
TROISIEME PARTIE : LES ELEMENTS DE SORTIE DU SYSTEME D’ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS A LA SEMIPI
L’enseignement du français et la gestion des carrières ultérieures
Une multitude d’éléments de sortie
L’enseignement du français contre l’échec scolaire?
L’enseignement du français et les études supérieures
Le français dans la carrière militaire ultérieure
Des considérations sur la pratique des classes
Quelques idées pour une stratégie
La nécessité d’une stratégie
Les caractères des pratiques à la SEMIPI
Les informations sur la gestion de l’enseignement
Administrations et structures
Les champs d’innovation
CONCLUSION

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