Les éléments de base de la pisciculture

Le besoin en eau d’un étang piscicole 

Le volume 

L’eau est parmi les éléments de base de la pisciculture. Chaque étang a besoin d’une certaine quantité d’eau pour fonctionner. Ce besoin en eau dépend tout d’abord du volume du bassin où l’on déverse les poissons, c’est-à-dire la quantité d’eau voulue pour le remplir. Par la suite, la quantité d’eau nécessaire au total est égale à ce volume d’eau de l’étang auquel il faut ajouter les pertes par infiltrations et les pertes par évaporation. C’est ainsi qu’il est essentiel de travailler avec des sources permanentes.

Les infiltrations
Par définition, les infiltrations sont des pertes d’eau soit à travers le fond de l’étang (infiltration verticale), soit à travers des digues ou/et le système de vidange de l’étang (infiltration horizontale).
• Infiltration verticale :
Elle existe dans chaque étang mais la quantité d’eau perdue dépend de la qualité du sol : la composition et sa structure.
• Infiltration horizontale
Si les digues et le système de vidange sont bien construits et bien entretenus, les fuites d’eau par infiltration horizontale sont très faibles. Le bon compactage de la digue dès la construction est essentiel.

L’évaporation
C’est l’eau de l’étang qui s’évapore dans l’air. La quantité d’eau perdue pendant une période fixe ou taux d’évaporation s’exprime par sa profondeur au cours de cette période (par exemple 4mm/jour). Les pertes d’eau par évaporation résultent de nombreux facteurs tels :
– Les saisons : l’évaporation est plus importante durant la saison sèche que pendant la saison de pluie
– Les changements des conditions climatiques locales : elles sont augmentées par des températures élevées, des ensoleillements, une faible humidité de l’air et des vents forts
– La superficie de l’étang : plus l’étang est grand, plus il s’évapore d’eau. Afin de connaître le taux d’évaporation d’un site piscicole, il faut déterminer sa valeur journalière, avec ces données, on peut calculer les pertes d’eau par mois.

La qualité chimique 

On peut apprécier la qualité d’une eau par la mesure du pH. Les eaux qui ont un pH compris entre 5,5 et 9,5 peuvent être utilisées en pisciculture. Cette quanlité chimique d’une eau dépend aussi des gaz dissous qu’elle contient, le plus important est l’oxygène, qui est indispensable à la respiration des poissons.

La qualité physique 

La qualité physique d’une eau est souvent assimilée à une transparence. La mesure de cette qualité physique est appelée : sa turbité. Une eau très turbide contient beaucoup de particules minérales en suspension, par contre, une eaux non turbide est claire (verte) due à la présence de micro-organismes végétaux vivants. En particulier, il faut éviter l’utilisation des eaux très turbides ou fortement chargées en particules en suspension. Souvent, la turbité de l’eau est causée par la vitesse trop rapide du cours d’eau sur un terrain fortement érodable, mais ce problème peut être résolu en construisant un décanteur.

Caractéristique chimique

La composition chimique d’un sol influence la qualité de l’eau qui ruisselle sur ce sol ou plus simplement que ce sol contient. Des échanges chimiques vont se produire entre l’eau et le sol en ce qui concerne les éléments solubles et les gaz contenus dans le sol.
• pH : les sols ayant un pH entre 5,4 et 9,5 conviennent, mais le pH devrait se situer de préférence entre 6,5 et 8,5. Le pH des couches de sol qui formeront plus tard les digues et le fond de l’étang, aura une grande influence sur leur productivité
• la texture : elle indique l’abondance relative dans la terre fine d’un sol de particules de dimension variée – sable – limon – argile, on distingue des sols à texture fine, moyennement fine, moyennement grossière et grossière
• la structure : elle est le mode d’organisation des différentes particules, du sable, limon et argiles entre elles. Ainsi, on distingue des sols à structure granuleuse, prismatique, lamellaire et autre… On peut considérer comme propre à la construction d’étang en terre, les sites dont le sol peut assurer :
– une bonne rétention d’eau : comme le sol ayant une texture fine (argileux, sable argileux), structure lamellaire parce que leurs perméabilités sont faibles
– une bonne fertilité comme les limons argileux ou les limmo-silto-argileux.

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Avant de commencer une ferme piscicole propice à l’élevage de Tilapia nilotica, il faut identifier un site. Le choix d’un bon site est primordial en pisciculture. Il conditionne la réussite de l’exploitation. De ce choix dépendront non seulement la réussite mais aussi les coûts d’aménagement, la dimension de l’exploitation, les facilités d’entretien.

Les meilleurs sites pour la construction des étangs se trouvent :
– à proximité d’un cours d’eau permanent assurant un débit d’eau suffisant pour pouvoir remplir les étangs tout au long de l’année,
– sur un sol imperméable qui retient bien l’eau,
– sur un terrain légèrement en pente (2 – 8%) pour des raisons de construction, de coûts et de dimensions,
– à mi-pente, pour pouvoir vidanger facilement l’étang et éviter les risques d’inondation,
– sur des parcelles bien ensoleillées, la lumière et la chaleur distribués par le soleil sont les premières sources d’énergie de la production de l’étang et des poissons
– proche d’un marché pour écouler les productions et acheter les intrants (fumier, engrais…) .

Comme toute autre activité d’élevage, le choix qui nous pousse à nous consacrer sur la production de Tilapia nilotica répose sur plusieurs facteurs. Supposons que les facteurs de milieu nous permettent de nous lancer dans cette activité, exemple : terrain propice, climat adéquat. Les avantages dont nous pouvons espérer par rapport aux autres espèces ne font que renforcer nos choix.

Avantage du Tilapia nilotica par rapport aux autres poissons 

Parmi les espèces introduites, le Tilapia nilotica est l’espèce la plus vulgarisée actuellement à Madagascar grâce aux avantages qu’elle présente :
– croissance rapide par rapport aux autres espèces,
– facilité d’adaptation aux conditions climatiques, c’est-à-dire, elle a une résistance thermique qui varie entre 7 à 41°C et support un pH de 5 à 11,
– résistance aux conditions difficiles,
– régime alimentation de type « omnivore – planctonophase », qui permet de s’adapter à différent système d’élevage,
– période de reproduction étalée dans l’année,
– prolificité élevée, car la femelle peut disposer de 650 à 3800 ovules par ponte,
– qualité de chair recherchée.

Avantage du Tilapia nilotica par rapport aux autres espèces animales 

Le poisson est très apprécié et recherché pour la consommation humaine grâce à :
– son action médicamenteuse pour combattre certaines maladies
– c’est un élevage à cycle court,le Tilapia est exploitable à l’âge de 8 mois
– Jusqu’à présent aucun cas de maladie n’est constatée au niveau des activités piscicoles à Madagascar .

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : EBAUCHE DU PROJET
Chapitre I : Identification du projet
Section I : Présentation succincte de la zone et rappel sur la filière piscicole
Section II : Caractéristique du projet
Chapitre II : ETUDE DE MARCHE
Section I : Analyse de la demande
Section 2 : Analyse de l’offre
Section 3: Comparaison de l’offre et de la demande
Section 4 : Politique marketing envisagée
DEUXIEME PARTIE : CONDUITE DU PROJET
Chapitre I : Les éléments de base de la pisciculture
Section 1 : L’eau
Section 2 : Le sol
Section 3 : Choix du site
Section 4: Choix de l’espèce
Chapitre II : Technique de production et production envisagée
Section 1 : Aperçu général sur l’espèce Oreochromis niloticus
Section 2 : Schéma de l’exploitation
Section 3 : Cahier de charge zootechnique
Section 4 : Production envisagée
Chapitre III : Etude organisationnelle
Section 1 : Organisation des ressources
Section 2 : Facteurs clés de réussite
Section 3 : Calendrier de réalisation
TROISIEME PARTIE : ETUDE FINANCIERE
Chapitre I : Les investissements et les comptes de gestion
Section 1 : Nature et coûts des investissements
Section 2 : Fonds de roulement initial
Section 3 : Plan de financement
Section 4 : Le remboursement des dettes
Section 5 : Les comptes de gestion
Chapitre II : Analyse de la rentabilité et étude de faisabilité
Section 1 : Compte de résultat prévisionnel
Section 2 : Plan de trésorerie
Section 3 : Bilan prévisionnel
Chapitre III : Evaluation et impact du projet
Section 1 :Evaluation du projet
Section 2 : Impact du projet
CONCLUSION

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