Les effets de l’investissement en capital humain

Becker définit le capital humain comme un stock de ressources productives incorporées aux individus eux-mêmes, constitué d’éléments aussi divers que le niveau d’éducation, de formation et d’expérience professionnelle, l’état de la santé ou la connaissance du système économiquea . Toute forme d’activité susceptible d’affecter ce stock (poursuivre ses études, se soigner, etc.,….) est définie comme un investissement et l’investissement est au cœur des théories de la croissance.

Les objectifs principaux du gouvernement malgache visent à ce que les investissements effectués par l’Etat puissent contribuer au développement de tous les secteurs en général qui constitue un facteur important pour la réduction de la pauvreté et l’amélioration du niveau de vie de la population.

C’est la raison pour laquelle on a opté sur l’ « investissement en capital humain et croissance économique, application au cas malgache », comme un sujet particulier qui permettra de mettre en évidence le rôle de l’investissement en capital humain dans la croissance économique. Si on se réfère au cas malgache, on a choisi particulièrement le rôle de l’éducation et de la santé en tant qu’ une forme d’investissement en capital humain dans la lutte contre la pauvreté et pour une croissance rapide du pays.

Notion d’investissement

L’investissement est le processus de formation du capital. C’est l’accroissement du capital propre à un agent économique . Cette grandeur fondamentale de l’économie est utilisée avec des sens assez divers. Il est possible de différencier la forme de l’investissement selon l’émetteur qui le met en œuvre, en fonction de ses objectifs et selon qu’il est exécuté par une entreprise, un ménage ou l’Etat  . C’est une opération économique consistant pour une entreprise à acquérir des biens de production (investissement matériel) ou à effectuer certaines dépenses ayant pour but de développer le potentiel de l’entreprise pour l’avenir (investissement immatériel) .

En effet, l’investissement s’applique aussi bien à travers l’éducation ou la construction d’objets et de machines; il prend une finalité individuelle ou collective. Ainsi, investir consiste à concourir à la production. De ce fait, nous allons parler de facteurs de production et de la notion de productivité et nous nous intéresserons sur l’investissement immatériel car c’est ce qui est relatif à notre thème.

Facteurs de production et notion de productivité

A plusieurs reprises, l’importance de la croissance et de l’évolution de la production pour un pays a été soulignée Or, la croissance repose sur l’augmentation quantitative et qualitative des moyens de production. Les moyens de production sont avant tout le capital et le travail.

Ces deux facteurs peuvent s’accroître soit à l’aide d’un investissement, qui tendra à créer de nouvelles capacités de production soit, si ces dernières existent déjà, à embaucher de nouveaux employés.

La production augmente donc grâce à l’investissement et au travail. Ainsi, grâce aux nouveaux investissements, tant en capital qu’en travail, la productivité s’accroît: les machines outils sont de plus en plus perfectionnées et efficaces et les ingénieurs et ouvriers de plus en plus qualifiés .L’investissement prend donc plusieurs formes parmi celles ci, il y a l’investissement immatériel ou l’investissement en capital humain auquel il serait références dans notre étude. Le capital humain est l’équivalent de l’éducation et de la formation. Ainsi, quels sont les effets de l’investissement humain en savoir et en compétence dans la vie de l’entreprise, ainsi que dans la vie économique du pays.

Les effets de l’investissement en capital humain

Le capital humain désigne le stock de connaissances valorisables économiquement et incorporées aux individus. Ce sont nom seulement les qualifications mais aussi (et dans le cas des pays en voie de développement surtout) l’état de santé, la nutrition, l’hygiène. Investir en capital humain c’est aussi accumuler du capital humain. D’une autre manière, c’est l’accroissement des connaissances, l’augmentation du savoir et des compétences; et ce dans le but d’améliorer la production et pour un rendement favorable à la croissance économique. Ainsi, nous allons voir successivement les effets de l’investissement en capital humain sur la rentabilité et les revenus, ainsi que l’incidence du capital humain sur le bien être économique et sur tous les aspects du bien être.

Rentabilité et revenu

La rentabilité de l’investissement humain en savoir et en compétences est en général au moins égal à celle de l’investissement non humain . L’investissement humain constitue un facteur d’explication du profil des revenus du travail au cours de la vie active. Il prend la forme d’éducation scolaire et universitaire, de formation dans l’entreprise, d’apprentissage par l’expérience et de mobilité professionnelle. Mais ces différentes formes d’investissement s’articulent dans un processus d’accumulation de capital humain sur l’ensemble de la vie. Plus le niveau de scolarité est élevé, plus les investissements humains sont importants au cours de la vie active. Ces phénomènes expliquent en partie la répartition des revenus personnels.

L’incidence du capital humain sur le bien être économique et sur tous les aspects du bien être

Le capital humain a un rôle essentiel dans la croissance et le développement durable . En matière économique, le capital humain a une incidence positive à deux niveaux :  Au niveau micro économique (l’individu), on mesure le taux de rendement des investissements en formation sur les revenus du travail (la détention de diplômes est corrélée à la hiérarchie des revenus). Au niveau macroéconomique, le taux de rendement social mesure l’impact des investissements sur la croissance et l’ensemble de la société.

En effet, dans l’activité de production, le savoir a des effets externes: plus le niveau moyen de connaissance d’une économie est élevé, plus la productivité de chaque entreprise est forte. Ainsi, le savoir et le capital humain peuvent accroître la productivité de deux manières :soit dans l’ensemble de l’économie, soit dans certains secteurs uniquement.  Par ailleurs, des études effectuées par l’OCDE concernant le capital humain ont mis en évidence l’impact du capital humain sur tous les aspects du bien être. On constate ainsi une corrélation entre l’élévation du capital humain et la réduction des inégalités de revenu, l’amélioration de la santé, le recul de la délinquance, la participation à la vie publique.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : GENERALITE
I.1- Notion d’investissement
I.2- Les effets de l’investissement en capital humain
I.2.1- Rentabilité et revenu
I.2.2- L’incidence du capital humain sur le bien être économique et sur tous les aspects du bien être
I.2.3- Autres effets
I.3- Notion de croissance économique
I.3.1- Les causes de la croissance
I.3.2- Les principaux indicateurs de la croissance
PARTIE II : APPROCHES THEORIQUES
CHAPITRE I : LE CAPITAL HUMAIN, UN INVESTISSEMENT COMME UN AUTRE
I.1- Valeur et formation du capital humain
I.1.1- Valeur du capital humain
I.1.2-Formation du capital humain
I.2- La théorie du capital humain de G.Becker et T.Schultz
I.2.1- La théorie du capital humain, au cœur de la pensée de Becker
I.2.2- Schultz : capital humain, origine de la croissance économique à long terme des nations
CHAPITRE II : LES FONDEMENTS THEORIQUES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
II 1- La croissance exogène
II-2. Les nouvelles théories de la croissance : la croissance endogène
II-2.1. Les caractéristiques de la croissance endogène
II-2.2. Lucas et Romer : croissance endogène et développement humain
II-2.2.1. les concepts d’externalités, d’apprentissage et de capital humain intégrés dans les modèles de croissance endogène
II.2.2.2- L’Etat et la croissance
II.2.3. Barro : les dépenses publiques, un rôle moteur
II-3. L’innovation au centre de l’analyse des mécanismes de croissance
II-3.1. L’impulsion du système économique : l’entrepreneur innovateur de J. Schumpeter
II-3.1.1 L’innovation : de l’économie stationnaire à l’évolution économique
II-3.1.2. L’entrepreneur : acteur fondamental de l’évolution économique
II-3.2. la représentation classique du processus d’innovation
Partie III : SITUATION ECONOMIQUE DE MADAGASCAR RELATIVE AU DEVELOPPEMENT HUMAIN ET A LA CROISSANCE ECONOMIQUE
CHAPITRE I : CONSTAT DES PROBLEMES
I.1- Aperçu général des différents problèmes du secteur éducatif malgache
I.1.1- Au niveau de l’enseignement primaire
I.1.2- Au niveau de l’enseignement secondaire
I.1.3- Au niveau de l’enseignement technique et professionnel et de l’enseignement supérieur
I.2- Madagascar, un pays à faible IDH
I.2.1- L’indicateur de Pauvreté Humaine (IPH)
I.2.2- L’IDH selon les Faritany
CHAPITRE II : L’INITIATIVE DU GOUVERNEMENT MALGACHE,RELATIVE AU DEVELOPPEMENT HUMAIN ET A LA CROISSANCE ECONOMIQUE
II.1- Les objectifs du gouvernement, le DSRP et le MAP comme références.
II.2- Réussite des négociations avec les bailleurs de fonds
II.2.1- Le crédit d’Appui à la Réduction de la Pauvreté (CARP)
II.2.2- Programme d’Appui à la Réduction de la Pauvreté (PARP)
II.2.3- Le Projet Pôles Intégrés de Croissance (PIC)
CHAPITRE III : ANALYSE DES RESULTATS ET DES PRINCIPALES REALISATIONS
III.1- Production – Investissement
III.2- Social
III.2.1- Amélioration des accès aux services sociaux
III.2.2- Renforcement des capacités
III.2.3- Population et protection sociale
III.3- Les effets de l’investissement en capital humain sur la croissance économique malgache
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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