Les effets de la dette extérieure de l’état sur la croissance économique

Endettement pour financer l’activité de production

Le taux de croissance du PIB est une fonction croissante du taux d’investissement. Par conséquent, les politiques publiques qui augmentent ce taux d’investissement augmentent aussi le taux de croissance du PIB de manière permanente.
Nous avons énoncé plus haut que l’endettement a pour cause le déséquilibre entre épargne intérieure et l’investissement. Nous savons que les investissements intérieurs et extérieurs sont financés par l’épargne. L’épargne est, d’une manière générale, la partie du revenu non consommée par les ménages. Il existe plusieurs types d’épargne. Celle qui nous intéresse est l’épargne publique. L’épargne publique est obtenue en faisant la différence entre les recettes et les dépenses publiques courantes. La contribution de cette épargne est assez faible dans les pays en développement. Effectivement au Brésil, elle ne constituait que le quart de la totalité de l’épargne brute dans la période 1960 à 1961. C’est pourquoi dans les pays du Tiers, « il ne faut pas fonder trop d’espoirs sur l’épargne publique pour financer les investissements publics ou les projets de développement ».
Une hausse de la consommation ou une baisse du revenu entraîne une baisse de l’épargne. L’augmentation de la consommation est financée par endettement d’après la théorie de Keynes. Une dette extérieure influe donc sur la décision d’épargner des agents.
Pour passer du statut d’emprunteur net à celui de remboursement net, un pays doit annuler les apports bénéfiques des financements étrangers. Au lieu de faire des investissements supérieurs à son épargne, il doit générer plus d’épargne pour rembourser sa dette.

Endettement pour améliorer la qualité du capital humain

Le concept de « capital humain » est développé pour la première fois en 1961, par l’économiste américain Theodore Schultz (1982) qui l’exprime en ces termes : « Alors qu’il apparaît évident que les individus acquièrent des savoir-faire et des savoirs utiles, il n’est pas si évident que ces savoir-faire et savoirs utiles constituent une forme de capital et que ce capital soit pour une part substantielle le produit d’un investissement délibéré. »
Un des objectifs des politiques économiques est le plein-emploi. Un aspect délicat de ce plein-emploi est la valorisation maximale des capacités humaines au sein de la collectivité.
Cette valorisation passe par l’attention à l’adéquation entre offre et demande de travail, au niveau quantitatif, mais et surtout qualitatif : favoriser les formations nécessaires à la vie économique. Il s’agit d’abord de la formation de travailleurs suffisamment qualifiés pour contribuer à une économie fondée de plus en plus sur les technologies avancées et la connaissance. Il s’agit aussi du soutien à la recherche et à l’approfondissement du savoir.
Ensuite, il faut aussi se focaliser sur la formation et l’éducation des jeunes générations. Ils seront le capital humain du futur. Pour ce faire, l’Etat doit disposer des financements.

Endettement et finances publiques

Le recours au financement extérieur sert à combler le déficit recettes-dépenses publiques face à l’insuffisance de l’épargne. La fiscalité est un outil de politique économique majeur du fait de sa qualité de ressources financières de l’Etat. Selon ses fonctions classiques, les recettes fiscales sont utilisables pour financer les infrastructures économiques et sociales. Cependant, le système fiscal revêt aussi un aspect économique. La fiscalité est devenue donc « un levier d’incitation, d’orientation et de sélection des investissements privés ». L’idée d’une fiscalité forte, signe de mauvaise gestion des finances publiques, est répandue. Cette mauvaise gestion se traduit par une dette excessive. Les contribuables futurs supporteront la charge de la dette. En effet, leur revenu réel diminue, car ils doivent payer les intérêts et les amortissements, sans pour autant bénéficier des retombées de la dépense en question pour compenser le sacrifice consenti .
Selon les travaux de Krugman (1988), Sachs (1989) et Cohen (1992) sur une étude empirique de 93 pays en développement qui ont donné naissance à la : « La théorie de la dette excessive ». Le surendettement extérieur incite le gouvernement à augmenter la taxe sur les bénéfices des entreprises intérieurs et accroissant la taille du secteur informel au dépend d’un secteur formel plus efficient. Dans ce cas, les recettes fiscales de l’Etat seront en diminution.
Elle nuira à la fonction de redistribution de l’Etat. En effet, la richesse de l’Etat étant en baisse, les revenus redistribués le seront aussi. Le pays entre ainsi dans un cycle de la dette.
La théorie du cycle de la dette est établie par Avramovic en 1964. Cette théorie est la suivante. L’épargne intérieure est insuffisante pour satisfaire les besoins de financement et la dette extérieure permet de financer partiellement les investissements et de payer les intérêts du stock de la dette. Ensuite, l’épargne intérieure augmente et permet de financer partiellement les investissements, mais elle est encore très faible, d’autant plus que le poids des intérêts et l’amortissement de la dette se font sentir. La dette continue donc à croître, et ce, jusqu’au seuil culminant où il cesse d’augmenter. Enfin, la dette amorce son déclin et l’épargne intérieure dépasse l’investissement.

Endettement et ouverture économique

Les recettes représentent les paiements en devises effectués à des personnes. Les dépenses correspondent aux versements du pays au monde extérieur. Les exportations constituent de loin la source essentielle de leur recette pour la majorité des pays. Les importations représentent leur dépense principale. Le pays doit veiller à l’équilibre de ses comptes extérieurs : la balance des paiements doit rester relativement équilibrée. Le cas échéant, ses réserves de change baissent au point qu’il ne puisse plus faire face à ses échéances en devises. Le pays serait alors déclaré en situation d’insolvabilité. Cette nécessité d’équilibre s’appelle la contrainte extérieure. Elle a pour conséquence de limiter l’impact des politiques économiques.
L’endettement extérieur se fait en monnaie étrangère, c’est-à-dire en devise, généralement en dollar américain. Cette contrainte conduit les pays endettés à opter pour des politiques favorisant les exportations. Elle favorise donc une ouverture économique, devenue un passage obligé. Un pays en cours de remboursement doit générer des surplus d’exportations, parce que le remboursement des prêteurs doit se faire en devises étrangères, comme il a été annoncé précédemment.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE 
Section 1 : Généralités
Section 2 : Problématique
Section 3 : Hypothèse
Section 4 : Méthodologie
Section 5 : Plan
CHAPITRE I : ENDETTEMENT EXTERIEUR ET CROISSANCE ECONOMIQUE 
Section 1 : Endettement : levier ou éviction pour l’investissement
1) Endettement pour financer l’activité de production
2) Endettement pour améliorer la qualité du capital humain
Section 2 : Endettement : support ou obstacle pour les autres politiques économiques
1) Endettement et finances publiques
2) Endettement et ouverture économique
CHAPITRE II : ANALYSE DE L’ENDETTEMENT DE MADAGASCAR (1997- 2002)
Section 1 : Politique d’endettement de Madagascar
1) Evolution de la dette extérieure
a) Origine de la dette
b) Développement de l’endettement
2) Structure de la dette extérieure
a) Les bailleurs de fonds
b) Les affectations de la dette extérieure
c) La soutenabilité de la dette extérieure
Section 2 : Endettement de Madagascar pendant la période de 1997 à 2002
1) Fondement théorique de la politique d’endettement
a) Théorie de l’endettement de Keynes
b) La politique d’endettement de Madagascar
2) Objectifs et stratégies
a) Objectifs
a) Stratégies
3) Impacts de l’endettement sur l’économie
a) L’évolution de la situation sociale
a-1) Evolution de l’éducation et de la formation
a-2) Evolution du domaine sanitaire
b) Evolution de l’économie réelle
b-1) Evolution de l’investissement
b-2) Evolution du PIB
b-3) Endettement, finances publiques et commerce extérieur
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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