Les effectifs étudiants en langues étrangères dans les écoles françaises supérieures spécialisées

« Les effectifs étudiants en langues étrangères dans les écoles françaises supérieures spécialisées »

OPPORTUNITÉ POUR LA RÉALISATION D’UNE ENQUÊTE AD HOC

Le discours autour de l’importance des langues se nourrie d’opinions et d’appréciations politiquement correctes qui valorisent leur apprentissage, leur connaissance et leur utilisation depuis la perspective plurilingue. Toutefois, ce discours s’appuie rarement sur des données factuelles puisque ces dernières ne sont pas disponibles ou, lorsqu’elles existent, elles ne sont pas accessibles. Si la réalité du terrain est bien connue par rapport à la « nécessaire » prédominance de la langue anglaise dans le système d’enseignement supérieur français, nous ne disposons pratiquement d’aucune donnée scientifique qui permette de jauger la situation des autres langues vivantes étrangères (LVE), dans une approche comparative, dans les différentes écoles supérieures spécialisées. En tout cas, en ce qui nous concerne, toutes les tentatives pour trouver des informations de source sûre ont été vouées à l’échec. Puisque nous ne disposons pas de statistiques officielles en la matière2, nous avons donc décidé de mener notre propre enquête à ce sujet dans un contexte favorable pour ce genre de travail. En effet, dans le cadre du projet « L’espagnol en Europe », conduit sur le plan scientifique par les universités de Heidelberg et de Zurich, nous cherchons à comparer l’évolution de l’espagnol par rapport aux autres LVE étudiées dans le continent européen. Ainsi, en adoptant une perspective comparatiste, l’équipe française du projet EEE travaille actuellement sur une batterie d’enquêtes ad hoc permettant de collecter des données actualisées pour la France ou, à défaut, de procéder à des estimations faites sur une base scientifique. Par le biais de cette étude, nous cherchons à fournir des informations fiables aux secteurs concernés par l’enseignement des langues et, dans une plus large mesure, à transférer les résultats obtenus vers des publics à dimension professionnelle, politique, administrative et institutionnelle. Vu que nous menons actuellement des sondages quantitatifs et qualitatifs concernant le groupe des « locuteurs apprenants » et, en particulier, des étudiants de l’enseignement supérieur français, l’occasion est propice pour effectuer une publication des indicateurs inédits que nous avons trouvés où que nous avons pu élaborer. Ainsi, dans ce travail de recherche, nous proposons quelques données factuelles et, à partir de ces dernières, quelques estimations basées sur des coefficients vérifiables. Puisque nous sommes dans l’impossibilité de montrer avec des chiffres concrets la réalité étudiée, nous avons procédé par des calculs estimatifs qui, au final, nous ont permis de déceler les grandes tendances que nous souhaitons partager avec une communauté scientifique élargie.

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– Le français occupe donc la seconde place dans toutes les régions, mais généralement porté par des indicateurs à deux chiffres qui le placent très loin de l’anglais. S’agissant de la deuxième LVE la plus étudiée dans les écoles spécialisées de l’ensemble des régions académiques, le français atteint les proportions les plus élevées en Île-de-France (1838), en Auvergne-Rhône-Alpes (348) et en Occitanie (313). Cette tendance place le binôme anglais/français comme étant celui recevant le plus grand nombre d’effectifs en écoles supérieures spécialisées, tant au niveau régional comme national. est élevé dans le contexte de l’enseignement supérieur français, ce qui laisse entrevoir l’intérêt que les équipes de direction de ces écoles ont accordé à notre demande. En même temps, il est à remarquer que 35 % des établissements n’ont pas répondu à nos messages malgré les relances de l’équipe en charge d’administrer le sondage. Cette situation montre bien le caractère complexe de ce genre de requête dont les réponses demandent souvent de mobiliser un certain nombre d’agents, de fouiller dans plusieurs archives et d’y consacrer parfois beaucoup de temps. Nous sommes donc très reconnaissants envers les équipes qui ont bien voulu participer dans cette enquête ad hoc. à quatre chiffres, son importance reste moindre dans la mesure où cet ensemble réunit des langues réputées « rares » parce qu’elles sont peu étudiées (bulgare, croate, danois, estonien, finnois, grec, hébreu, hongrois, japonais, lituanien, luxembourgeois, néerlandais, norvégien, polonais, roumain, slovaque, slovène, suédois, tchèque, turc, etc.).

PRINCIPALES TENDANCES OBSERVÉES EN GUISE DE CONCLUSION

– Il existe un lien de cause à effet entre le nombre total d’étudiants inscrits dans une école spécialisée et le nombre de ces étudiants suivant une formation en langues. Plus les effectifs du premier groupe sont élevés, plus ceux du deuxième groupe le seront aussi. Ainsi, de façon récurrente, à part l’Île-de-France qui enregistre le nombre le plus élevé d’effectifs, les trois autres régions françaises où l’on se prépare le plus en langue lorsqu’on est étudiant dans une école supérieure spécialisée sont (dans l’ordre d’importance et toutes langues confondues) l’Auvergne-Rhône-Alpes, l’Occitanie et le Grand Est. régions administratives prises en considération dans notre étude, force est de constater que cette offre se fait dans des proportions assez diverses, donnant une priorité incontestable à la langue anglaise qui est proposée dans tous les établissements et, parfois, comme seule possibilité imposée aux étudiants. Cette tendance nous amène à nuancer l’idée de plurilinguisme annoncée plus haut car, dans certaines structures, le « tout anglais » est en œuvre.

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