LES DIFFICULTES DE MISE EN  ŒUVRE D’OPERATIONS  D’HABITAT GROUPE SOUS FORME  D’ECO‐HAMEAUX 

LES DIFFICULTES DE MISE EN  ŒUVRE D’OPERATIONS  D’HABITAT GROUPE SOUS FORME  D’ECO‐HAMEAUX 

Même s’ils tendent aujourd’hui à se multiplier et à être des structures connues, les éco-hameaux sont encore souvent soumis à des images renvoyant aux communautés qui se sont constituées après mai 68. Les exemples sont nombreux où la suspicion de la part des habitants d’une commune, d’un maire, ou des agriculteurs s’élève contre les modes de vie différents tels que les éco- hameaux. Cependant, même si ces préjugés sont encore courants, ils sont aujourd’hui, dans la plupart des cas, très vite nuancés, voire effacés, grâce à la communication que mettent en place les porteurs de projets auprès des municipalités et des populations avoisinantes. Cette vision de nouveaux modes de vie alternatifs alimentés par des populations aisées touche aussi les éco-hameaux. Tout d’abord, il est possible d’observer que cela ne se vérifie pas dans les éco-hameaux entendus comme répondant à la définition exposée en première partie. Les populations qui s’installent dans ces structures sont prêtes à vivre en acceptant quelques compromis sur leur confort, tout du moins dans un premier temps, et elles renouent aussi avec le travail de la terre et le travail manuel. Il s’agit là d’aspects qui rebutent une part importante de la population, y compris parmi les populations plus aisées. De plus, comme cela a été montré dans le projet de fin d’études de l’année dernière, il existe une réelle mixité sociale dans ces éco-hameaux, et qui plus est celle-ci est expressément recherchée. Cependant, en raison de l’absence de label « éco-hameau », on note aujourd’hui la recrudescence de projets qui se mettent en place sous l’appellation éco-hameau, mais qui ne coïncident pas pleinement avec la définition. C’est souvent le cas de projets qui se montent à proximité de petites villes, ou dans le périurbain, et qui constituent en réalité ce que l’on pourrait nommer des lotissements écologiques (ex : le projet d’éco-hameau de la Vasque d’or à Merville Franceville (Calvados), le projet d’éco-hameau à Longecout-Lès-Culêtre (Côte d’Or) mené par le bureau d’études Kargo qui est en réalité une extension de village sous forme d’éco-habitat). Ces projets sont portés par des promoteurs immobiliers surfant sur la vague de l’habitat écologique, qui en réalité mettent en place des lotissements où les aspects collectifs du projet sont absents. Ce phénomène n’aide pas à clarifier la notion d’éco-hameau pour l’ensemble de la population, et participe à créer des préjugés, des images parfois faussées que l’on associe au terme éco-hameau, comme celle d’un lotissement prônant des valeurs écologiques et réservé à une population assez aisée.

L’éco-hameau de Chaumont-sur-Loire participe lui aussi à renforcer le flou autour des éco-hameaux, puisqu’il s’agit en réalité d’un lotissement écologique, d’après les dires mêmes du porteur de projets et membre du bureau d’études Fiabitat Concept, M. LOYAU. Néanmoins, ce bureau d’études développe des visions différentes qui se rapprochent de la philosophie originelle des éco-hameaux. Leur conception prend en compte l’aspect collectif du projet et la nécessité de mener une bonne concertation avec les populations et les acteurs dès le début du projet. La volonté de M. LOYAU était de constituer un projet auquel les futurs habitants prendraient part et surtout un projet que les habitants pourraient s’approprier pour le porter et le faire vivre sans l’aide du bureau d’études. Malgré tout, M. LOYAU constate les difficultés à faire accepter une mixité sociale dans ce lotissement écologique aux familles ayant pris part au projet.

Celles-ci étant des familles assez aisées, elles ont fait part de leurs craintes au sujet d’instaurer du locatifs dans le projet, par peur que les locataires ne soient pas dans la même démarche écologique et n’aient pas le même degré d’implication qu’elles. On constate donc que l’éco-hameau de Chaumont-sur-Loire, qui est en réalité un lotissement écologique, peut participer à créer de fausses idées sur les éco-hameaux en renforçant l’image de structures réservées à une classe sociale aisée. La volonté dans les éco-hameaux de revenir à des techniques agricoles artisanales et paysannes plus respectueuses de l’environnement que les techniques agricoles intensives héritées des années d’après guerre, participe à s’attirer la méfiance de certains agriculteurs. Les techniques agricoles et les modes de cultures (permaculture, agriculture biologique…) employés par les éco-hameaux s’inscrivent en opposition directe avec les traditions agricoles d’après guerre souvent fortement ancrées dans les campagnes. Ainsi la méfiance des agriculteurs et d’associations d’agriculteurs peut parfois être très vive envers des projets d’éco-hameaux.

 

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