LES DIFFERENTS IMPACTS DE LA DESTRUCION DE LA FORET
REGRESSION DE LA COUVERTURE FORESTIERE
Selon les données disponibles auprès de la Direction Générale de l’Environnement, de l’Écologie et des Forêt, en 2005, la couverture forestière pour la Région de la Haute Matsiatra est de 76 714 ha en 1990 et de 57 977 ha en 2000. Tableau 9 : Couverture forestière de la Région de Haute Matsiatra en 1990 et en 2000 Régions 1990 (ha) 2000 (ha) Haute Matsiatra 76 714 57 977 Source : DGEEF L’ONE en collaboration avec plusieurs institutions, en 2013, avait publié les données suivantes : Tableau 10 : Évolution de la couverture forestière de 1990 à 2010 ce point commun à toutes ces données est le constat que ce taux de couverture ne cesse de baisser sur toute la période considérée. Pour la Région de Haute Matsiatra, sur la période 1990-2005, le taux de déforestation a été de 0,2, inférieur à la moyenne nationale qui est de 0,7. Néanmoins, on peut déjà constater que cette notion de couverture divise les acteurs car les chiffres présentés sont différents en fonction des sources et des moments de publication. Suivant la méthodologie déjà exposée, les quatre cartes élaborées d’états de couverture forestière de la Station Forestière d’Ialatsara pour sa partie incluse dans la Commune Urbaine d’Ambohimahasoa sont représentées ci-après. Dans cette étude, nous avons prendre le résultat de la classification orientée objet grâce à son résultat en forêt est à peu près du résultat du couvert forestière selon l’étude de déforestation entre l’année 2005- 2015.Au vue de cette carte, on peut dire que : La partie Sud et Sud Est ne sont plus couvertes par les forêts que sur des infimes parties. Ce qui est logique car elle correspond plus ou moins à la localisation du chef-lieu de commune, donc une zone colonisée pour une urbanisation. Les déforestations entre 2005 et 2015 sont très concentrées sur la partie Nord NordOuest. La partie Nord-Ouest, selon les images SPOT, a été déjà entamée avant l’année 1985, mais de nouvelles déforestations se sont produites dans la période 2005 à 2015, dont des intensités plus conséquentes entre 2010 et 2015. Sur la partie Nord, la progression de la déforestation semble être d’une orientation Sud-Nord dans le temps, avec une intensité virulente entre 2010 et 2015. Sur base de cette carte, il ne reste plus le long de la RN7 qu’un semblant de rideau forestier. Selon le rapprochement avec la composition de la couverture forestière (cf. Carte 2 page 15), c’est la partie forêt dense qui a fait l’objet principale de cette déforestation, et la menace s’approche de la plantation d’Eucalyptus, matérialisant la limite Est Nord-Est de la Station Forestière. La succession d’images SPOT livrées ci-après confirme que la partie Est Nord-Est semble être intacte en grande partie dans les années 80, mais a commencé à être victime de la déforestation entre 2010 et 2015. Sur base de ces images, on peut constater que cette déforestation est vraisemblablement liée à l’implantation de champs de culture dans la petite vallée située en bas du village d’Ampanidinana. Le recul de la couverture forestière engendrerait des conséquences fâcheuses sur la flore et la faune, entre autres, la disparition de certaines espèces endémiques ou la migration de certains animaux. En brûlant la forêt, la population met également le feu à un capital culturel et économique qui risque de disparaître à jamais. Par ses actions, elle met en danger sa propre vie et celle de la flore et de la faune.
VULNERABILITE D’UN MICROCLIMAT PAR LES ACTIONS ANTHROPIQUES
Le climat d’une zone donnée dépend de sa position géographique sur la planète terre. Par exemple, la température varie avec la latitude. Les actions anthropiques, cependant, jouent un rôle non moins important dans la modification du microclimat d’une zone. Dans le District d’Ambohimahasoa, le déboisement du milieu naturel serait la première cause d’un éventuel changement microclimatique. Dans le District d’Ambohimahasoa, il n’est pas facile de différencier la saison chaude et pluvieuse de la saison fraîche et sèche tant il pleut presque toute l’année. L’excès ou l’insuffisance d’eau doivent être maîtrisés : irrigation en saison sèche et drainage et prévention contre les crues des cours d’eau pendant la saison des pluies. Il est, cependant, difficile d’évoquer de changement climatique à partir des informations recueillies dans une zone aux dimensions petites sinon modestes même si les données concordent avec celles du réchauffement de la planète. Par ailleurs, dans le District d’Ambohimahasoa, beaucoup de stations n’ont que de pluviomètres vétustes (pluviomètres fissurés et remplis de feuilles d’arbres), l’agent du service de la météo n’assure pas correctement sa tâche. Même à Ialatsara, les données obtenues à la station météorologique ne sont pas fiables et ne permettent pas de faire une extrapolation pour l’évaluation de l’ensemble des précipitations du District. La généralisation des données climatiques à partir des informations obtenues à Ialatsara pourrait être trompeuse dans la mesure où il y a une contradiction entre les communes sur le plan météorologique. En effet, la RN7 traversant l’Ialatsara bénéficie souvent de pluies fines permanentes alors qu’à la sortie, le beau temps parfait est au rendez- 54 vous. C’est pourquoi, il n’est pas conseillé de tabler l’étude climatique des communes environnantes à partir des données météorologiques de la station d’Ialatsara.
LE CHANGEMENT DE LA STRUCTURE DU SOL
Différents processus peuvent contribuer à la dégradation des sols : l’érosion, la contamination, la latérisation et la disparition de la structure du sol, ou encore la combinaison e ces facteurs. Comme le cas du Fokontany d’Ambovolava, à 12 km au Nord de la commune urbaine, la déviation de la route nationale a entraîné une forte variation de la structure du sol. Les escarpements cultivés sont remblayés par des tonnes de terres rouges ferralitiques et les canaux d’irrigation sont sous le remblai. Une superficie de 03 ha est devenue inculte car l’irrigation est impossible. En plus, la culture sur la pente était sous le remblai. Ces sols rouges sont favorables pour la culture de tubercules et de graminées. La plantation de maniocs, de patates douces, d’ananas, est la principale source de revenu de ces gens pendant la période de soudure. Le problème est que ces gens qui ont mis en valeur la terre ont perdu leurs champs de culture et ils vont se rabattre à la forêt pour survivre. La plaine d’Ankona, bas fond rizicole de la commune urbaine commence à affronter un grand problème parce que la rivière déborde toujours une fois que la période de pluie dure plus de 04 jours. Le sol noir de ce bas fond rizicole est de type argilo limoneux, ces sols noirs sont plus fertiles que les sols rouges. Après la moisson du riz, la terre est laissée au repos pendant quelques mois pour qu’elle puisse reconstituer sa structure. La rotation de culture est une pratique courant dans notre zone d’étude. Après le repos de la terre, les paysans s’apprêtent à retourner la terre pour cultiver la pomme de terre et de choux. Non seulement l’inadaptation de culture peut entraîner un changement de structure du sol mais le manque de couverture végétale est un principal facteur favorisant l’érosion. Lorsque la végétation au sol est rare, c’est facile pour les eaux de ruissellement d’emporter les éléments nutritifs de la couche supérieure du sol. Le plus important facteur de dégradation du sol est l’érosion. La disparition des horizons supérieurs des sols, qui renferment la matière organique et les substances nutritives, ainsi que l’amincissement du profil des sols réduisent les rendements agricoles sur des sols dégradés. Or dans le District, la culture sur les pentes est très courante. Comme dans tout le pays Betsileo, on peut trouver des parcelles de rizière sur des pentes fortes. Ceci probablement à cause de plusieurs facteurs : les sols plats n’existent que rarement (paysage montagneux), une population disposant une volonté de travail et disposant un savoir-faire ancestral de maîtrise des rizières en terrasse, une obligation socio-économique découlant d’une démographie importante et d’un besoin économique y conséquente (alimentation et source de revenu). ces rizières peut protéger les champs de culture Associée à la riziculture en étage, la plantation des cultures de subsistance domine les Hautes terres Betsileo. La culture sur les pentes ne connaît pas de repos parce qu’une fois laissée ou sans culture, l’eau peut transporter facilement les éléments fertiles du sol et les remplacer par des débris végétaux ou d’autres matières qui rendent à la stérilisation du sol. Mais la mise en valeur de ces terrasses nécessite une mobilisation d’une quantité conséquente en main d’œuvre, car la mécanisation est encore assez limitée naturellement. L’investissement paysan est ainsi concentré dans le capital humain, au détriment des intrants et matériels agricoles, moteur de l’intensification. produit pas beaucoup, et lorsque le terrain est devenu stérile, le paysan l’abandonne et le passage des troupeaux peut conduire à la formation des lavaka. La disparition de la matière organique en raison de l’érosion et de l’oxydatio le sol et plus particulièrement ses aptitudes agricoles. Une réduction de la matière organique affaiblit la stabilité des agrégats du sol. Ce phénomène peut conduire à la formation de croûtes 55 économique y conséquente (alimentation et source de revenu).Maîtrisée, ces rizières peut protéger les champs de culture en aval contre l’éboulement.