Les groupes sanguins
Chaque année, plus de trois millions de dons de sang sont effectués en France, ils permettent de soigner un million de malades par an. Les produits sanguins sont utilisés pour répondre aux besoins de personnes souffrant de maladie du sang, ou de certains cancer et dans des situations d’urgence lors d’hémorragies suite à une intervention chirurgicale ou un accouchement. Voici quelques explications sur la composition du sang, l’organisation du don en France, les différents types de dons, et les conditions pour donner son sang.
Les produits sanguins recueillis lors des dons sont transfusés à des receveurs spécifiques. En effet, il existe des compatibilités biologiques entre certains individus. Des systèmes, dits antigéniques, permettent de caractériser les cellules sanguines. Pour effectuer une transfusion en toute sécurité, il faut ainsi respecter les règles de compatibilité biologique, selon les groupes sanguins, mais aussi selon le type de produit : globules rouges, plaquettes ou plasma. La compatibilité du sang (globules rouges) Le système ABO et le système rhésus définissent la compatibilité de base entre deux individus. Le système ABO comporte quatre groupes sanguins : A, B, O et AB. Quant au système rhésus, il détermine si un individu est RhD positif ou négatif. La combinaison de ces deux systèmes permet de classer les différents groupes sanguins : A+, A-, B+, B-, AB+, AB-, O+, O-. Les groupes A et O sont les plus fréquents en France ainsi que Rh+. Dans la majorité des cas, un receveur sera transfusé avec les globules rouges d’un donneur de son propre groupe sanguin. Cependant, les personnes de groupe O- sont dites « donneurs universels », ce qui signifie qu’elles peuvent donner leur sang à tout le monde, tandis que les personnes du groupe AB+ sont « receveurs universels ». La compatibilité du plasma Pour le plasma, la situation est différente : ce sont les personnes du groupe AB qui sont « donneurs universels ». Seuls 4 % de la population française appartiennent à ce groupe, et leurs dons de plasma sont précieux.
Les différents composants du sang
Le sang circule dans les vaisseaux à travers tout l’organisme. C’est un tissu vivant, composé de cellules qui baignent dans un liquide appelé plasma. La masse sanguine est d’environ cinq litres pour homme un adulte. Les globules rouges Ce sont les cellules les plus nombreuses dans le sang, avec une concentration d’environ cinq millions par millimètre cube. Également appelés érythrocytes ou hématies, les globules rouges ont pour rôle de transporter l’oxygène des poumons vers les tissus et, en retour, de capter le gaz carbonique au niveau des tissus afin de l’éliminer par les voies respiratoires. Après un don, ils se conservent jusqu’à 42 jours entre 2°C et 6°C. Les plaquettes Ce sont des cellules qui interviennent pour prévenir ou arrêter les hémorragies. Elles peuvent être conservées pendant 5 jours, à 22°C. Le plasma Il représente à lui seul 55 % du volume sanguin. Composé à 90 % d’eau chargée de sels, il est également très riche en protéines, notamment en albumine et immunoglobulines. Il contient aussi des facteurs de coagulation. Congelé à -25°C, il se conserve pendant un an.
Le don de sang dit « total » est le plus courant, mais il est également possible de donner uniquement ses plaquettes ou son plasma. Le don de sang On prélève entre 400 et 500 ml de sang, en fonction du volume sanguin du donneur. Une femme peut donner son sang quatre fois par an, un homme six fois, en respectant un délai d’au moins huit semaines entre chaque don et sous les conditions d’un taux d’hémoglobine suffisant. Après le prélèvement, les trois principaux composants sanguins (plaquettes, globules rouges et plasma) sont séparés. Le don de plaquettes Le sang prélevé est séparé en ses différents composants. Ce processus de séparation est appelé aphérèse. Les plaquettes sont alors collectées dans une poche pouvant contenir jusqu’à 650 ml, soit environ six fois plus de plaquettes que lors d’un don de sang total. Les plaquettes ne se conservent que cinq jours : pour faire face aux besoins, des dons réguliers et quotidiens sont donc indispensables. On peut donner ses plaquettes jusqu’à douze fois par an, en respectant un intervalle d’au moins quatre semaines entre chaque don. Lorsqu’une maladie (leucémie, aplasie médullaire) ou des traitements lourds (chimiothérapie, radiothérapie) empêchent la fabrication de cellules sanguines par la moelle osseuse, la personne atteinte de cette maladie est dite en aplasie. La transfusion régulière de plaquettes permet alors d’éviter les risques d’hémorragies qui mettraient en péril sa vie. Le don de plasma Le procédé est similaire au don de plaquettes. On prélève en aphérèse jusqu’à 750 ml de plasma au donneur, puis on lui restitue ses autres composants (globules rouges et plaquettes). Il est possible de donner son plasma toutes les deux semaines, dans une limite de 24 fois par an. Les polytraumatisés (chirurgie dans les accidents graves), les grands brûlés, les hémophiles, les patients souffrant de troubles immunitaires graves, ont besoin de plasma. Celui-ci leur est délivré soit par transfusion, soit sous la forme de médicaments.