Les differents aspects du changement climatique

La Terre est fragile et précieuse. Durant des millénaires, la planète a évolué et a donné naissance à des écosystèmes complexes et équilibrés que seuls les dangers venant de l’espace pouvait perturber en particulier les météorites. Depuis une période relativement récente la croissance démographique et le développement des activités humaines sont venus perturber cet équilibre fragile. Par ailleurs, le climat de la Terre dépend de l’équilibre radiatif de l’atmosphère, lui même tributaire de l’apport du rayonnement solaire et abondance atmosphérique des gaz traces additivement actifs, des nuages et des aérosols . Ce climat fluctue naturellement sur diverses échelles temporelles qui peuvent aller de centaines de millions d’années à quelques années.

L’environnement est non seulement devenu un sujet de discussion très courant actuellement mais aussi un enjeu stratégique au niveau mondial. Il va de soi que les catastrophes naturelles d’origine tellurique visibles et perceptibles dans le monde entier nous amènent à réfléchir sur le changement climatique qui se produit au niveau de la planète.

Aujourd’hui, l’épuisement des ressources naturelles, l’accroissement permanent de la demande énergétique occasionnent des bouleversements dont les conséquences les plus visibles sont entre autres l’augmentation de l’effet de serre et le changement climatique . C’est ainsi que le changement climatique est devenu l’une des principales préoccupations internationales. Ce changement climatique désigne l’ensemble des variations des caractéristiques climatiques en un endroit donné, au cours du temps. En d’autres termes il y a changement climatique quand l’équilibre entre le rythme auquel l’énergie pénètre dans le système climatique de la terre et celui où elle en sort est perturbé par des variations d’un ou plusieurs de ces principaux éléments météorologiques (pluviosité, évapotranspiration, humidité, température) .

LES DIFFÉRENTS ASPECTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE

ÉTUDE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE À TRAVERS LES CENTRES D’ACTION 

Deux saisons caractérisent le climat des Hautes Terres Centrales : l’hiver ou la saison fraiche de mai à octobre et l’été ou la saison chaude de novembre à avril. Deux courtes intersaisons les séparent et durent chacune un mois environ. La pression moyenne à Antananarivo se situe à 873mb avec une altitude moyenne d’environ 1300m et sa variation mensuelle montre une croissance entre un minimum s’étendant de janvier à mars jusqu’au maximum en aout. Cette variation moyenne s’explique par la circulation atmosphérique générale régnant toute l’année sur Madagascar et c’est sur ce phénomène que nous allons focaliser cette étude en analysant les centres d’action en saison fraiche puis les centres d’action en saison chaude.

LES CENTRES D’ACTION EN SAISON FRAICHE

A- Les mécanismes des centres d’action en saison fraiche 

Pendant la saison fraiche, le principal centre d’action est constitué par la ceinture anticyclonique tropicale qui est cependant plus ou moins perturbée par le passage des systèmes barriques migrateurs mobiles d’Ouest en Est. Ces hautes pressions dirigent sur Madagascar avec un régime d’alizé du Sud Est, d’épaisseur et d’activité variables. Pendant cette saison, la partie de l’ile à l’est de la chaine faîtière, jouit d’un climat humide « au vent », tandis que la partie ouest subit la sécheresse d’un climat sous le vent ».

De même, en hiver, une fréquente dorsale anticyclonique issue des hautes pressions indiennes ou des hautes pressions mobiles méridionales couvre l’île. La présence d’une dorsale ou d’une situation dépressionnaire sur les Hautes Terres malgaches rend compte en première analyse de la direction des vents. Les roses mensuelles des vents au sol à Antananarivo mettent en évidence la prédominance écrasante des vents de secteur est. Ces vent d’est manifestent une grande constance en saison fraiche, constance à laquelle fait allusion le proverbe malgache : « Rivotra avy antsinanana, ka tsy azo tohaina » qui signifie « on ne peut pas contrer le vent d’est ». Cela reflète la grande fréquence des situations isobariques de surface placées sous la dominante d’un centre de hautes pressions sur l’Océan Indien et dirigeant sur l’île un flux d’alizé. La stabilité et la persistance plus grandes en hiver de ces hautes pressions accroissent le pourcentage des vents de secteur est en cette saison.

B- Les variations de ces mécanismes 

Centré sur le mois de juin, l’hiver hémisphérique peut connaître un rafraîchissement sensible. La situation synoptique du 22 juin 2003 en montre un épisode courant, marqué par deux éléments essentiels à l’origine du temps sur les Hautes Terres :

• une cellule de hautes pressions (HP) assez méridionale, mais suffisamment puissante (1 032 hPa) pour générer un flux d’alizé actif sur sa face équatoriale. De même, on observe un gradient barométrique notable au voisinage du 20° S ; du nord au sud de la Grande Île, il s’établit à environ 10 hPa (1 016 à 1 026 hPa), ce qui préjuge d’un flux de surface potentiellement modéré.
• l’inscription, sur la carte, d’un indice d’instabilité atmosphérique dans ce flux alizéen. Deux fronts froids, bien qu’en dégénérescence (frontolyse signalée par les traits discontinus), s’étalent d’Est en Ouest à la latitude des îles Mascareignes. Cette marque dynamique est probablement la conséquence de la position méridionale des hautes pressions, à l’origine d’une alimentation de la masse d’air tropical maritime en air plus frais.

LES CENTRES D’ACTION EN SAISON CHAUDE

A- Les mécanismes du centre d’action en saison chaude 

Pendant l’été ou la saison chaude, la situation est plus complexe : l’anticyclone océanique s’affaiblit et se morcèle et une dorsale liée à l’anticyclone d’Arabie intéresse par intermittences le nord du Canal de Mozambique tandis que la zone de convergence intertropicale étend son influence sur Madagascar. Le régime d’alizé devient moins régulier et une instabilité orageuse se développe presque quotidiennement en toutes régions. C’est au cours de cette saison que les dépressions et cyclones tropicaux peuvent se produire dans le sud ouest de l’Océan Indien et le cas échéant, intéresser Madagascar.

Le contact entre l’air tropical maritime indien et l’air équatorial est marqué par le front intertropical, appelé aussi zone de convergence intertropicale, qui se place l’hiver au nord de Madagascar, mais prend par intermittence la Grande île en écharpe l’été, créant généralement un temps instable et pluvieux. C’est le long de cette zone de convergence intertropicale que prennent, naissance les dépressions ou cyclones qui, se dirigeant d’est en ouest, viennent périodiquement ravager l’île.

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Les uns, obliquant à temps vers le sud, ne font que frôler la cote est, mais d’autres peuvent traverser Madagascar de part en part puis, après s’être régénérés sur le Canal de Mozambique, obliquer vers le sud et le sud est et atteindre à nouveau Madagascar dans sa partie méridionale.

Le couloir dépressionnaire de nord et le convergence intertropicale ou CIT, sont là essentiellement des types de temps d’été. La translation latitudinales amène chaque année en été un couloir dépressionnaire qui prend Madagascar en écharpe. Des courants à composante nord et nord ouest (« mousson ») apportent sur l’île des masses d’air très chaudes, très humides, fortement instables. Le ciel, peu nuageux le matin se couvre en fin de matinée avec altostratus et cumulus. La couverture nuageuse s’agrandit et s’épaissit, des cumulonimbus apparaissent couvrant le ciel. Lorsque règne ces conditions, et que survient une pulsion d’alizé, une convergence active se déclenche entre les deux courants (convergence intertropicale ou CIT) entrainant le long de la zone de très fortes ascendances qui accroissent la couverture nuageuse et les orages (cf. carte n°5 ; p.12bis). Si le couloir dépressionnaire est étroit, les pluies sont nettement délimitées les orages peuvent survenir au nord et au sud d’Antananarivo, épargnant la ville elle-même lorsque la bande de basses pressions est au sud ou au nord de la capitale. Le temps est alors lourd, couvert, mais les grosses pluies sont rejetées au nord et au sud. Lorsque la bande de basses pressions est plus large, la zone orageuse et pluvieuse est elle-même plus ample et peut alors couvrir la plus grande partie des Hautes Terres.

B- Les variations de ces mécanismes 

Fahavaratra, « époque de la foudre », correspond à la saison des pluies. La situation barométrique du 27 décembre 2003 que nous prenons comme exemple en donne une illustration. Trois centres d’action animent le vaste espace du Sud-Ouest de l’océan Indien : au voisinage de l’équateur, un marais barométrique dépressionnaire (< 1 010 hPa) caractérisé par un axe d’instabilité peu marqué en surface ; loin au sudest, un centre anticyclonique peu développé ( 1 022 hPa) n’ayant quasiment aucun effet sur le temps à Madagascar ; à l’ouest, une zone de basses pressions au gradient très lâche, au minimum peu creusé de 1 004 hPa centré sur le Mozambique méridional.

Le territoire de la Grande Île se trouve, ce jour-là, principalement sous l’influence de ces pressions peu élevées, dans un champ particulièrement mou : d’est en ouest, du nord au sud, la pression évolue entre 1 010 et 1 007 hPa. À ce moment de l’année, la situation est propice à une instabilité atmosphérique marquée ; les discontinuités repérées sur le territoire malgache et dans les parages des Mascareignes en attestent.

L’examen du radiosondage effectué le même jour à la station d’Antananarivo le confirme à son tour. Il montre en effet un air particulièrement humide et instable. Les indices d’instabilité traduisent cette instabilité latente. Nous révélons une troposphère globalement proche de la saturation, exception faite d’une couche plus sèche entre 2 000 et 3 000 mètres d’altitude environ. Le flux est quasiment absent en surface, s’intensifiant au-delà de 6 000 mètres (30 à 40 nœuds) en s’orientant au nord-ouest, puis sud-ouest à sud vers la tropopause. Une telle configuration engendre un ciel encombré d’épaisses nébulosités pluviogènes.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Première partie : LES DIFFERENTS ASPECTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
CHAP. I : ÉTUDE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE À TRAVERS LES CENTRES D’ACTION
I- LES CENTRES D’ACTION EN SAISON FRAICHE
A-Les centres d’action en saison fraiche
B-Les variation de ces mécanismes
II- LES CENTRES D’ACTION EN SAISON CHAUDE
A- Les mécanismes du centre d’action en saison chaude
B- Les variations de ces mécanismes
CHAP. II : ÉTUDE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE À TRAVERS LA TEMPÉRATURE, LES PRÉCIPITATIONS, LES CYCLONES TROPICAUX
I- ÉTUDE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE À TRAVERS LA TEMPÉRATURE
A- La tendance globale à Madagascar
B- La variation de la température à Antananarivo
II- LES PRECIPITATIONS
A- La tendance globale à Madagascar
B- La variation des précipitations à Antananarivo
III- LES CYCLONES TROPICAUX
A- Les fréquences
B- Les trajectoires
Conclusion de la prémiére partie
Deuxième Partie : LA PALÉOCLIMATOLOGIE ET LES FACTEURS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Chap. I : LA PALEOCLIMATOLOGIE
I- LA PALÉOCLIMATOLOGIE GÉNÉRALE DE LA TERRE
A- Les anciennes ères glaciaires
B- La glaciation actuelle
II- LA PALÉOCLIMATOLOGIE À MADAGASCAR AU QUATERNAIRE
A- La paléoclimatologie générale de Madagascar
B- La paléoclimatologie des Hautes Terres malgaches
CHAP. II : LES FACTEURS PROPREMENT DIT DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
I- LES FACTEURS ASTRONOMIQUES ET OCÉANIQUES
A-Les changements dans l’activité solaire et la variation dans l’excentricité de l’orbite de la terre
B-L’effet du phénomène El Nino et la Nina
II- LES FACTEURS ANTHROPIQUES ET LES FACTEURS ATMOSPHÉRIQUES
A- Les gaz à effet de serre
B- La pollution atmosphérique
Conclusion de la deuxiéme partie
Troisième partie : IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LE PLAN SOCIAL, ÉCONOMIQUE ET ENVIRONNEMENTAL À ANTANANARIVO RENIVOHITRA ET AVARADRANO
CHAP. I : LES IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LE PLAN SOCIAL
I- LES IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LA SANTÉ URBAINE
A- L’interaction climat et santé
B- Répercussion directe du changement climatique sur la santé
C- Répercussion indirecte du changement climatique sur la santé
II- LES IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR L’APPROVISIONNEMENT EN EAU ET ÉLECTRICITÉ
A- Les problèmes de la JIRAMA dûs au changement climatique
B- Les impacts du changement climatique chez les abonnés de la JIRAMA
CHAPII : LES IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LES PLANS ÉCONOMIQUE ET ENVIRONNEMENTAL
I-LES IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LE PLAN ÉCONOMIQUE
A- Les impacts du changement climatique sur l’agriculture
B- Le coût de l’adaptation à ce changement climatique
II- LES IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LE PLAN ENVIRONEMENTAL
A- Les risques d’érosion et d’inondation à Antananarivo
B- La projection climatique d’Antananarivo
Conclusion de la troisiéme partie
CONCLUSION GENERALE

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