Les différentes catégories et sous-catégories des N (E + DETG) NG
Après avoir complété le recensement des données lexicales (cf. II, 4.2.1-4.2.3) et l’étude des différents phénomènes de variation (cf. III, 5), nous nous intéressons à étudier leur structure lexicale interne. Cette démarche nous permettra de délimiter les unités lexicales qui entrent dans ces noms composés et qui mettent éventuellement en jeu des phénomènes lexicaux et grammaticaux particuliers. A noter que la description de la structure lexicale interne des N (E + DET:G) N:G s’avère indispensable pour leur représentation formalisée dans le dictionnaire électronique morphologique, dans les grammaires locales ou dans les tables du lexique-grammaire (cf. V, 11.3.1-11.3.3). Dans cette partie, nous cherchons donc à étudier la structure interne de l’ensemble des structures faisant l’objet de cette recherche, qu’elles soient des noms composés binaires ou des noms composés complexes (ou surcomposés). Rappelons ici que ces structures peuvent correspondre à des : De manière générale, les phénomènes observés et décrits dans cette partie affectent toutes les sous-catégories précitées. Des phénomènes spécifiques de chaque sous-catégorie (notamment, des entités nommées et des syntagmes nominaux semi-figés (ou productifs)) seront signalés. Plus particulièrement, nous examinons la nature morphosyntaxique des constituants des noms composés. Mais, avant d’aborder la structure interne des noms composés, il nous paraît utile de déterminer et délimiter les différentes sous-catégories que nous avons repérées.
Les noms composés binaires de structure N (E+DET:G) N:G
Comme nous l’avons déjà vu, les noms composés de structure N (E+DET:G) N:G peuvent être binaires ou complexes (ou surcomposés) (cf. II, 4.2.2). Les noms composés binaires sont constitués de deux composants nominaux « pleins », à savoir le nom-tête et le deuxième composant nominal au génitif et son déterminant (le déterminant peut être zéro). Le déterminant s’accorde obligatoirement en cas, genre et nombre avec le deuxième composant. Les deux composants nominaux peuvent être des substantifs ou des adjectifs substantivés, comme par exemple : Par noms composés complexes (ou surcomposés) nous entendons les expansions des noms composés binaires de structure N (E+DET:G) N:G, c’est-à-dire les noms composés dont au moins un de leurs constituants nominaux est lui aussi un nom composé binaire. Précisons que les noms composés binaires faisant partie des noms composés complexes (ou surcomposés) doivent figurer comme entrées autonomes dans le dictionnaire électronique morphologique des noms composés et dans les tables du lexique-grammaire correspondantes. Du point de vue flexionnel, les noms composés complexes (ou surcomposés) de structure N (E+DET:G) N:G se comportent de la même manière que les noms composés binaires (cf. III, 6.2). Du point de vue de leur constitution lexicale interne, ils peuvent être définis par les Notons que les noms composés complexes (ou surcomposés) ainsi décomposés peuvent être classés soit comme N (E+DET:G) N:G soit comme A N. Il n’est pas toujours facile de décider où les classer à cause du chevauchement de noms composés binaires à l’intérieur du nom composé complexe (ou surcomposé). Par exemple, le nom composé complexe (ou surcomposé) :
Parmi les différentes structures morphosyntaxiques présentées ci-dessus, nous avons décidé d’examiner et décrire systématiquement dans le cadre de la présente étude (cf. II, 5.3) les N1 (E+DET:G) A:G N2:G car ils étaient les plus nombreux dans notre corpus : nous avons identifié 244 N1 (E+DET:G) A:G N2:G dans un ensemble de 484 noms composés complexes (ou surcomposés), ce qui représente plus de 50% des noms composés complexes recensés. Notons enfin que les noms composés binaires et les noms composés complexes (ou surcomposés) sont répartis à leur tour en cinq sous-catégories dont les principales caractéristiques sont présentées dans les sections suivantes (cf. III, 6.4-6.8). Comme nous l’avons vu dans I, 2.3.1, les noms composés entièrement figés (binaires ou surcomposés) sont ceux qui ne permettent aucune variation d’ordre, notamment, syntaxique et lexical. A titre indicatif, citons un exemple pour lequel nous observons que toute sorte de variation est interdite : Mais les noms composés entièrement figés sont rares. Nous avons repéré des structures qui donnent lieu à plusieurs types de variation et d’autres qui donnent lieu à un paradigme lexical productif. Nous examinons ces structures dans la section suivante. Les variantes lexicales et orthographiques sont numériquement restreintes et sémantiquement équivalentes ; il est donc aisé de les recenser et de les représenter dans le dictionnaire électronique morphologique et dans les tables du lexique grammaire.