Le problème de la pauvreté a été toujours une préoccupation pour de nombreux experts, chercheurs, économistes.Depuis une vingtaine d’années environ, à partir des années 80, Madagascar a négocié des programmes d’ajustement structurel avec les Institutions de BrettonWoods. Les résultats obtenus sont contrastés à cause en partie des pratiques politiques et des circonstances historiques et politiques particulières. D’ après la banque mondiale Madagascar se trouve au 146ème rang parmi les pays les plus pauvres dans le monde l’année 2013.
LA PAUVRETE ET SES COMPOSANTES
Définitions et formes de la pauvreté
Définitions de la pauvreté
Définition de la pauvreté D’après le comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations Unies :
D’après le comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations Unies, on entend par « pauvreté » : la condition dans laquelle se trouve un être humain qui est privé des ressources, des moyens, des choix et du pouvoir nécessaires pour acquérir et maintenir une vie convenable.
Définition de la pauvreté selon Amartya Sen
Selon lui la pauvreté est l’absence niveau de vie socialement acceptable ou l’incapacité à l’atteindre :
-ABSENCE : La situation de base de la définition de la pauvreté est celle où des individus ne maîtrisent pas les ressources économiques. Par exemple, une personne sera considérée pauvre si elle manque d’un minimum de nourriture ou d’abri ou bien, de manière équivalente, si ses revenus ne lui permettent pas d’acheter ces besoins élémentaires.
-INCAPACITE : Cette idée est associée à l’échec de la capacité à participer à une société, un concept élaboré par Sen (1985). L’idée est que la personne dispose d’un espace de «fonctionnements», qui sont, soit ce qu’elle peut faire (fonctionnementsréalisés), soit les alternatives à sa disposition (fonctionnements accomplis). Cet espace peut être très élémentaire (nourriture, abri) ou complexe (liberté, respect de soi, inclusion sociale, etc.). L’incapacité à atteindre ces fonctionnements rend l’individu pauvre. Par exemple, le handicap physique, non seulement limite l’aptitude à gagner un revenu (absence de maîtrise des ressources), mais aussi complique la conversion du revenu en fonctionnements (bien que, en termes de revenus, cette conversion soit potentiellement faisable). Selon ce point de vue, la pauvreté est un état caractérisé par des niveaux de capacités si bas que la société les juge inacceptables.
-NIVEAU DE VIE
La pauvreté dépend de:
a) ce qu’une société considère comme un niveau de vie socialement acceptable à un moment donné. Dans une société dont la plupart des membres possède une voiture, l’utilisation des transports en commun peut apparaître comme un signe de pauvreté. Ne pas posséder de téléviseur dans une société technologiquement avancée peut également constituer un indicateur de pauvreté, alors que dans d’autres pays, il s’agira d’une marchandise de luxe;
b) la manière dont cette norme est mesurée, c’est-à-dire la variable ou le jeu de variables servant à «capturer» le niveau de vie. Cette définition nous renvoie à dire que la définition du terme pauvreté n’est pas forcement monétaire.
Le concept de “pauvreté absolue” se rattache au “vitalisme” qui définit la vie comme l’ensemble des forces qui résistent à la mort.
La “pauvreté absolue” est définie par rapport à ce que l’on appelle le “minimum vital”. Le minimum vitalcorrespond au montant des ressources nécessaires pour ne pas être entrainé dans la mort.End’autres termes, on considère qu’il y a des exigences minimales pour une vie “décente”, en deçàdesquelles l’individu tombe dans la catégorie des “pauvres”. Dans ce domaine, l’un des instrumentsles plus couramment utilisés est le niveau de revenus: si les revenus d’un individu ou d’une famille sesituent en dessous d’un certain niveau considéré comme le niveau minimum pour un mode de vie convenable, cette personne ou ce foyer sont considérés comme « pauvres ».D’après la banque mondiale, un pays se trouve dans l’extrême pauvreté si les gens vivent moins d’un dollar par jour et dans la situation de la pauvreté relative moins de deux dollars par jour. Pour le cas de Madagascar, nombreux des Malgaches vivent encore dans l’extrême pauvreté.
Les différentes formes de la pauvreté
Si l’on considère la seule dimension économique de la pauvreté, on distingue, de façon fonctionnelle, trois formes de pauvreté :
La pauvreté monétaire « ou de revenu »
Elle exprime un aspect de niveau de vie et résulte d’une insuffisance de ressources engendrant une consommation insuffisante (expression d’un niveau de bien-être trop faible). Sa mesures’appuie soit sur le revenu, soit sur la consommation, traduite en valeur monétaire.
La théorie du bien-être sert de référence à l’analyse de la pauvreté monétaire. Du fait de L’impossibilité de mesurer les utilités, elle s’appuie sur l’utilisation du revenu (ou de la consommation) comme mesure de bien-être.
On définit un seuil monétaire en deçà duquel l’individu est considéré comme pauvre, et l’oncomptabilise le nombre de pauvres par référence à ce seuil (ligne de pauvreté). Ce seuil peut-être estimé soit à partir du revenu, très variable, soit de la consommation plus stable dans le temps. Il contribue à déterminer lapauvreté absolue, en considérant le revenu nécessaire à l’achat du panier minima de biens alimentaires indispensables à la survie quotidienne. Le concept de “pauvreté absolue” se rattache au “vitalisme” qui définit la vie comme “l’ensemble des forces qui résistent à la mort”. Mais, il faut bien distinguer la différence entre pauvreté absolue et pauvreté monétaire.
Comparaison de la pauvreté absolue et de pauvreté relative
La pauvreté absolue se réfère à la satisfaction des besoins essentiels : toute personne qui dispose d’un revenu insuffisant pour les satisfaire est considérée comme pauvre. La pauvreté relative se réfère à la distribution des revenus : par exemple, toute personne ayant un revenu inférieur à la moitié du revenu médian ou du revenu moyen est classée parmi les pauvres.
Les deux concepts sont complémentaires. Une mesure de pauvreté absolue est plus adaptée dans les pays endéveloppement, où une part importante de la population vit autour du seuil de survie minimal,Alors que dans les pays développés, où la sécurité alimentaire est quasiment assurée, la pauvreté se fonde davantage sur des comparaisons.
De même, une mesure de pauvreté absolue est plus utile en période de crise économique, car elle permet de suivre le nombre de personnes qui tombent au-dessous d’un seuil objectif considéré comme détecteur de pauvreté, alors qu’en période de croissance une mesure de pauvreté relative met en valeur les « laissés pour-compte » de la croissance. Pour le cas de Madagascar, on utilise le terme de pauvreté absolue.
La pauvreté des conditions de vie ou « d’existence »
La pauvreté peut également être perçue dans sa dimension d’exclusion par rapport à un certain mode de vie matériel et culturel, résultant de l’impossibilité de satisfaire aux besoins essentiels. L’analyse est élargie à l’ensemble des besoins qui permettent de mener une vie décente dans une société donnée, ce qui renvoie à la notion d’intégration exclusion sociale. Cette « pauvreté des conditions de vie » ou« pauvreté d’existence », vision plus « qualitative » de la pauvreté, traduit une situation de manque dans les domaines relatifs à l’alimentation (déséquilibre nutritionnel), à la santé (non accès aux soins primaires), à l’éducation (non-scolarisation), au logement, etc. Mais la non satisfaction d’un besoin donné, jugé essentiel, peut avoir des causes multiples (non disponibilité à un service, non-accessibilité, coût, différences de perception du caractère essentiel du besoin, etc.)La pauvreté des conditions de vie ou d’existence s’agit d’un indicateur objectif non monétaire abordant la pauvreté sous l’angle des résultats plutôt que des moyens, même si le fait de disposer d’un logement confortable peut aussi constituer un moyen d’améliorer par exemple sa productivité au travail et d’accroître son revenu. Par exemple :
Un score cumulatif portant sur les caractéristiques du logement est alors considéré:
– maison en dur ou non (mur en béton ou en brique),
– nombre de personnes par pièce (y compris cuisine et salle de bain, un enfant de moins de 15 ans compte pour 0,5),
– accès à l’eau courante dans la maison ou la cour
– mode d’éclairage : électricité,
– combustible utilisé : électricité, gaz, pétrole
– toilette avec fosse septique (individuel ou commun, avec ou sans chasse d’eau). D’où le difficile choix d’indicateurs pertinents pour retracer la pauvreté de conditions de vie.
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