Les institutions bancaires sont devenues un acteur incontournable de l’économie dans la mesure où elles agissent en tant qu’intermédiaire entre deux entités : celle qui aspire à un financement et celle qui détient les fonds nécessaires. Ainsi, la première entité est désormais capable de concrétiser ses projets via un crédit bancaire. Ce procédé représente le mode de financement privilégié des entreprises afin de développer leur activité, surtout si nous considérons que la plupart d’entre elles dispose d’une capacité d’autofinancement insuffisante. Toutefois, nous devons préciser que le recours au crédit bancaire implique un risque certain pour la banque : l’insolvabilité. Afin de réduire ce risque qui n’est pas négligeable, elle examine minutieusement les demandes afin de détecter et d’apprécier les éventuels risques. Tout au long de notre thèse, nous nous donnons comme objectif d’identifier les critères retenus lors de l’examen d’une demande de financement émise par une entreprise : nous effectuerons une étude comparative entre le fonctionnement d’une Banque Islamique et d’une Banque Conventionnelle. Les Banques Islamiques sont complètement différentes de leurs homologues conventionnels : elles répondent aux règles de la Finance Islamique qui a connu un développement fulgurant durant les dernières décennies. Afin de démontrer l’intérêt de notre recherche au lecteur et de favoriser sa compréhension du sujet, nous souhaiterions commencer par établir l’état de l’Art des modes de financement.
La Finance Islamique est pratiquée par les commerçants des pays musulmans depuis des siècles mais elle a connu une ascension dans les années 50’s, grâce aux percées de la propriété intellectuelle et de la publication de « An Outline of Intérêt moins Banking » par Uzair Ahmad. Toutefois, c’est dans les années 40’s que son histoire a débuté, puis, nous avons assisté à l’apparition de l’économie Islamique. Depuis, elle a beaucoup évolué. En effet, elle s’est toujours érigée contre les inégalités sociales prônant ainsi le partage des ressources. Cette prise de position va à l’encontre des différents courants dominants à cette époque.
L’économie musulmane ainsi que la religion en elle-même ont fait l’objet de nombreuses interrogations à l’aube du 20ème siècle. Le philosophe et poète indien Muhammad Iqbal (1873- 1938) est le premier à s’interroger, en 1902, sur « le sous développement des musulmans au regard de la supériorité technique et économique de la puissance coloniale » (Feillard 2004, Chapra 2004).
Un peu plus tard, nous avons assisté à l’avènement de l’économie Islamique avec l’ouvrage « The economic Problem of Man and its Islamic Solution » d’Abul Ala Mawdudi . Cet ouvrage a largement contribué à la démocratisation de l’économie Islamique à travers une mise en exergue de certains versets du Coran ; ces derniers portent sur l’obligation d’acquérir des biens de manière licite ainsi que sur la notion de propriété. D’une part, l’économie Islamique repose sur une religion qui place l’Homme et l’ensemble de ses intérêts en première ligne ; d’autre part, elle propose une nouvelle vision de l’économie. Une vision autre que celle proposée pas les capitalistes ou les communistes.
Dans les années 70, la Finance Islamique s’est développée à l’image de l’économie Islamique. En effet, ses techniques aisément modélisables lui ont valu une rapide intégration au cœur de la finance mondiale. Par conséquent, un corps de métier spécialisé en Finance a participé à la mise au point et à la diffusion de pratiques bancaires basées sur les textes sacrés de l’Islam. Aussi, ces spécialistes ont-ils veillé à la bonne intégration de ces dernières aux rouages de la finance mondiale. Nous évoquerons les expériences du Pakistan dans les années 50’s et d’Egypte en 1963. En effet, l’établissement d’une banque d’épargne à Mit Ghamr constitua le point de départ.
Le choc pétrolier des années 70’s et le problème de la surliquidité, consécutif au développement de l’industrie pétrolière, ont rendu nécessaire la création d’institutions financières spécifiques dans la région. Ainsi, en 1974, fut créée la Banque Islamique du Développement à l’initiative de l’Arabie Saoudite, de la Libye, des Emirats Arabe Unis, du Koweït, ce qui a marqué l’histoire du système financier Islamique. En 1981, la Banque Islamique Dar Al Mal Al Islami fut fondée à Genève. Il s’agit du premier établissement bancaire Islamique dans le monde occidental (Causse, 2009). Parallèlement, les Banques Islamiques ont été quasiment absentes du système financier des pays du Maghreb et le monde de la Finance Conventionnelle l’assimilait d’ailleurs à une niche de marché peu compétitive (Causse, 2009).
Suite à l’attaque du 11 Septembre 2001, les revenus des investisseurs du Moyen-Orient ont été rapatriés d’Occident par crainte de les voir gelés. Ce phénomène a entraîné une accumulation de liquidités, qui fut à l’origine du progrès de la Finance Islamique. La multiplication d’établissements répondant à la Finance Islamique témoigne de son fulgurant succès. En effet, environ 75 pays accueillent, de nos jours, des établissements bancaires Islamiques. Aussi, nous en recensons 300 actuellement, contre un seul en 1975.
INTRODUCTION GENERALE |
Bonjour.
s’ils vous plais est-ce que je peux savoir la suite du thème.
je vous remercie d’avance.