Les coupes naturelles
En dehors des forages, il existe des coupes naturelles dans la cuvette. Cela est le résultat de l’encaissement du réseau hydrographique faisant ainsi apparaitre des coupes naturelles. Elles se trouvent au sud de la cuvette, cette zone n’est pas affectée par la tectonique, pourtant elle a subi une conséquence. En effet, lorsque la cuvette s’est effondrée la rivière s’est encaissée au sud. Le creusement du lit du cours d’eau a conduit à l’exhumation de ce profil. Source : cliché de l’auteur, octobre 2017 Photo 4. Coupe naturelle sur profil basaltique altéré Sur la photo 4, en haut de la coupe, se trouvent de petits galets émoussés. Puis, elle est suivie de gros cailloux anguleux. Ce dépôt constitue le produit pyroclastique lors de l’activité volcanique. Au-dessous de ce débris volcanique, il existe une formation superficielle ressemblant à une cuirasse de couleur rouge brique. L’étude des formations superficielles peut ainsi justifier qu’il y avait un lac dans la cuvette de Vinaninony. Son existence est démontrée par la présence de tourbe et de schiste et surtout par des dépôts laminés. Éventuellement, après la formation du lac, la sédimentation s’est commencée par un dépôt torrentiel de matériaux volcaniques. Cependant, lors des travaux de terrain, la sédimentation dans la cuvette n’est pas identique. Au sud, les sédiments sont fins et au nord ils sont très variés. C’est-à-dire qu’au nord le type de formations superficielles peut être de galet accompagné de limon ou seulement de petit galet. Cette différence de formation est 67 due à l’action de la rivière qui draine la cuvette. En effet, au sud les gros sédiments sont déposés en amont de la rivière et seuls les matériaux fins arrivent à se déposer dans la cuvette. Tandis qu’au nord les sédiments apportés par la rivière n’étaient pas interceptés par un relief ou une pente. Ainsi les trois massifs volcaniques (Manerinerina, Ambohitrakanga et Amboanana) forment des cônes de déjection contribuant à fournir des matériaux dans la cuvette. Par ailleurs, dans les fosses pédologiques, l’inexistence des blocs de produit volcaniques près de la colline d’Ambatohasinina démontre que sa formation était postérieure à la formation de la cuvette. Ainsi, on peut dire que la cuvette était une vallée encaissée auparavant. C’est-àdire que les trois collines (Ambatohasinina, Tsarazafy et Mandrosoa) qui se trouvent dans la cuvette étaient préalablement des massifs qui dominent la vallée de 2000 m d’altitude.
Essai de cartographie des formations superficielles
La cartographie des formations superficielles dans la zone de recherche s’avère utile, car celles-ci montrent les différentes formations superficielles qui constituent la cuvette. Ainsi, toutes la légende et la figure suivent la norme recommandée par Fernand Joly et Yvette Dewolf.14 . La cartographie des formations superficielles (figure 22) était faisable suite aux appuis des travaux antérieurs de l’institut de recherche agronomique à Madagascar et aux travaux de terrain. L’ouvrage a déterminé 6 types de sols : alluvions limoneuses récentes d’origine basaltique présentant des phénomènes d’hydromorphie, sols tourbeux hydromorphes, alluvions anciennes provenant des basaltes ou trachytes de couleur claire, alluvions anciennes d’origine basaltiques ou trachytiques limoneuses, sols latéritiques formés sur alluvions anciennes présentant un phénomène de cuirassement ferrugineux et sols latéritiques brun jaune formés sur colluvions d’origine basaltiques. 14 Dewolf Y et al., 2008 : « Les formations superficielles, genèse, typologie, classification, paysages et environnements, ressources et risques », ellipses édition marketing S.A, 798 p 68 69 Figure 22. Les formations superficielles dans la cuvette et ses périphéries Vu que la formation de la cuvette est dégagée, maintenant l’évolution de la cuvette est le principal objectif du chapitre 8.