Les contraintes majeures de la médiation du conflit politique

Les contraintes majeures de la médiation du conflit politique

Cadre de l’étude

Domaine de l’anthropologie

L’anthropologie sociale, est une discipline de la science humaine et sociale qui étudie l’homme dans la société. En d’autres termes, elle étudie les rapports sociaux propres à chaque groupe humain ou à chaque situation, s’intéressant dans le même mouvement à la grande variabilité des formes de vie sociale.

Domaine d’application

L’application de l’anthropologie peut se faire sur différent domaine. En effet, la science du conflit et de la paix qui est un des champs d’application de l’anthropologie repose sur l’analyse du conflit pour instaurer la paix. Le conflit est un phénomène relatif à la société dans laquelle existe une divergence d’intérêt. Ce dernier peut être une source de désaccord ; voire même qu’un désaccord évolue en rivalité qui peut aboutir au conflit armé ; voir même la guerre. La médiation est une discipline qui étudie toute sorte de désaccord dans différente domaine telle que politique, social, économique, religieuse etc. Dans un conflit donné, la médiation est nécessaire afin de gérer, de résoudre le conflit ainsi qu’éviter sa répétition le conflit.

Thème 

Présentation du thème

Depuis l’indépendance, le conflit politique à Madagascar est cyclique et répétitif et malgré l’intervention de différents médiateurs, la crise reste chronique. C’est pourquoi, nous avons abordé dans le travail de recherche précédent l’analyse de la médiation des conflits politiques par les entités religieuse, singulièrement le FFKM. Afin de poursuivre la recherche, nous avons décidé d’approfondir le sujet en tentant de connaitre les contraintes de la médiation politique à Madagascar. Le présent dossier de recherche intitulé « Les contraintes majeures de la médiation du conflit politique à Madagascar » n’est que l’initiation de la thèse de doctorat.

Le plan de la recherche est adapté à la méthode de rédaction scientifique « IMMRED». En effet, nous allons mener la réflexion en quatre parties : la première partie sera consacrée à l’introduction. Ensuite, la deuxième partie repose sur la description du matériel et méthode. Dans la troisième partie, nous allons présentée les résultats provisoires de notre recherche ; dans laquelle nous allons apporter les données obtenu et mener une analyse afin de mieux appréhender notre sujet. Et la quatrième partie sera consacrée à la discussion sur la réforme organisationnelle et structurelle afin de réussir la médiation des confits politiques à Madagascar.

Justification de la recherche 

Nous avons choisi d’étudier la politique car non seulement elle est un système d’organisation de la société mais aussi le noyau du développement. Le désaccord, la crise et le conflit politique est un grand frein du développement d’un pays. C’est pourquoi pour ce travail, le choix repose sur la médiation politique à Madagascar. En effet, il est utile d’analyse les contraintes la médiation politique afin d’établir la paix et le développement pérenne.

Intérêt de la recherche 

– Objectif de la recherche
Cette recherche a pour objectif de trouver une solution à long terme afin d’éviter la répétition de la crise politique à Madagascar. Par ailleurs, cette recherche vise à contribuer à la formation des acteurs politiques et des citoyens malgaches dans le cadre de l’instauration du développement durable.

– Problématique
Face à la situation politique insatisfaisante à Madagascar, de nombreuses questions se posent : Pourquoi le conflit politique à Madagascar est il cyclique ? Quelle sont les blocages de la médiation politique à Madagascar ? Pourtant, la problématique que nous allons tenter de résoudre dans ce travail est la suivante: « Quelle embûche pour que les médiateurs ne trouve pas de solution durable pour les confits politiques à Madagascar ? » .

– Hypothèse des prédécesseurs
Madagascar n’est pas la seule victime de la complexité de la médiation face à l’imbrication conflictuelle. Plusieurs recherches ont été menées au sujet de la médiation et parmi les ouvrages consultés, nous avons vu de différente point de vue et de diverses grilles d’analyse. Les suivants sont les ouvrages que nous avons servis comme prédécesseurs.

Gilles Bertrand, 2009, Les rôles de l’ONU dans la médiation des conflits, Grenoble, France.
L’ouvrage intitulé « Les rôles de l’ONU dans la médiation des conflits » écrit par Gilles Bertrand ; qui met en accent sur l’intervention d’un médiateur venant de l’extérieur, notamment l’organisme international. La mission de l’envoyé de l’institution internationale dite médiateur, consiste à résoudre un conflit donné. Pourtant, on le considère selon ses expériences et ses compétences plutôt que de sa connaissance du pays concerné et la nature des conflits existant. En effet, cette ignorance est une lacune qui influence la réussite ou l’échec de la résolution du conflit. Le fait d’appliquer une même recette pour tout type de conflit n’est qu’une grande erreur.

RASAMOELY, 1910, Ny endrika ny raharaham- pihavanana eo amin’ny fiarahamonina sy ny firenena, in- Ny Mpanolo- tsaina n°25.
Dans le journal « Ny Mpanolo- tsaina », n°25, RASAMOELY a écrit un article intitulé « Ny endrika ny raharaham- pihavanana eo amin’ny fiarahamonina sy ny firenena ». Dans cet article, cet auteur explique l’importance de la médiation dans la société traditionnelle Malgache ainsi que la stratégie de résolution de conflit. La société traditionnelle malgache n’a pas tribunal. Lors d’un conflit, on a recours à la médiation. Préalablement, les deux personnes ou entités protagonistes doivent faire preuve de volonté à résoudre le conflit. Un tiers interviennent par la suite au cas où ils n’arrivent pas eux même à trouver une solution.

Union Africaine, 2013, « La médiation dans les processus de paix », Manuel de Médiation de l’Union Africaine, Tome II.
L’union africaine a aussi approfondi les contraintes de la médiation dans son manuel intitulé « Médiation dans la processus de paix », Tome II, dans lequel l’auteur a indiqué que les médias jouent un rôle très important dans la médiation. Elles peuvent être un facteur de réussite mais aussi un grand blocage. Pendant la médiation, la gestion des informations est très importante. En effet, il faut surveiller les médias afin d’éviter toute sorte de message ou d’informations haineux. Cela ne fait qu’amplifier le conflit et anéantir la médiation. Dans ce manuel, l’union Africaine a exposé divers exemples de reportage qui a incité de la tuerie.

EHUENI MANZAN Innocent, 2011, « Les accords politiques dans la resolution des conflits armes internes en Afrique », Thèse.
Dans le chapitre I de son travail de recherche sur le thème « les accords politique dans la résolution des conflits armés en Afrique », Ehueni Manzan Innocent, a développé les paramètres de réussite ou d’échec d’une médiation. Cependant, il a évoqué les circonstances et les éléments qui s’avèrent blocage pour la médiation : on cite le manque de financement, le manque de stratégie, l’influence occidentale, indirectement sous forme de pression. L’enjeu de ces éléments peut empêcher la réussite d’une médiation. Après avoir analysé ces ouvrages, on a constaté que lors d’un conflit, on distingue généralement deux types de médiateur : les médiateurs internes et les médiateurs externes.

Madagascar: la crise à un tournant critique ? Rapport Afrique de Crisis Group N°166, 18 novembre 2010Le rapport Afrique de Crisis Group n°166 démontre la manière
dont Madagascar a pu sortir des crises politiques successives. Paru, en 2010, ce travail met en relief les obstacles et les résolutions de la crise de 2009. En premier lieu, ce rapport explique l’échec de la médiation internationale. L’Afrique du Sud et la France ont principalement intervenus dans le processus de médiation. L’Afrique du Sud représente la SADC et la France intervienne sous forme d’une coopération bilatérale. Malgré les efforts à plusieurs reprises à résoudre le conflit, ces médiateurs au niveau international ont échoués. « Le consensus suffisant » est l’une de l’échec de la médiation car les groupes se sont focalisés sur les deux chefs d’Etat, acteurs protagonistes de la crise de 2009. De ce fait, la récessivité de participation des anciens chefs d’Etat dans le processus de résolution de la crise représente un blocage. L’échec de cette médiation internationale est d’ailleurs expliqué par la « divergence d’objet de sommet » menée par les médiateurs. « Si la France parvient à faire accepter le protocole d’accord à Rajoelina, qui l’estime acceptable puisqu’il s’éloigne de ceux de Maputo, l’Afrique du Sud reconnaît avoir surestimé sa capacité à convaincre l’ancien président ». Bref, la divergence entre les acteurs ainsi que les médiateurs ne fait qu’amplifiée le nœud du conflit. C’est pourquoi, l’idée de procéder un dialogue Malgacho-Malgache à travers une réconciliation nationale est la seule alternative.