LES CONTEXTES URBAINS DIFFERENTS

LES CONTEXTES URBAINS DIFFERENTS

Dans un premier temps, nous nous intéresserons au contexte stéphanois et à son EPA, l’EPASE (Etablissement Public d’Aménagement de Saint-Etienne). Dans un second temps, nous nous intéresserons au contexte bordelais et à son EPA, l’EPA Bordeaux Euratlantique. Pour finir, nous ferons le lien entre les politiques urbaines stéphanoises et bordelaises et les politiques urbaines contemporaines. Saint-Etienne est une ville de 173 256 habitants habitants 5 située en région Rhône-Alpes. Elle est la 14ème commune la plus peuplée de France et la 2ème commune rhônalpine, derrière Lyon dont elle est distante de 50 km à vol d’oiseau, 62 km par la route et 40 minutes en train. La communauté d’agglomération « Saint- Etienne Métropole », créée en 1995, regroupe 45 communes et compte 387 000 habitants en 2011. Parmi ces 45 communes, 33 sont urbaines et abritent 98% de la population. La ville de Saint-Etienne est le pôle urbain du territoire avec ses 170 000 habitants en 2011. Les fonds de vallées du territoire sont très peuplés alors que des communes rurales situées dans les espaces périphériques le sont beaucoup moins. Ainsi, les 12 communes du territoire considérées comme rurales regroupent seulement 2 % de la population. Selon une étude INSEE réalisée en 2012, la population de Saint-Etienne Métropole baisse sans cesse depuis 40 ans. Notamment de façon très nette dans les années 1970 (- 0,5 % par an) et dans les années 1990 (- 0,7 % par an). Cette décroissance de population est surtout due au pôle urbain stéphanois. Ainsi, entre 1968 et 2006, Saint Etienne a perdu 46 000 habitants, soit un cinquième de sa population. Elle a notamment perdu 20 000 habitants entre 1990 et 1999. La baisse de la population de l’agglomération se poursuit également dans les années 2000 mais de manière moins prononcée : – 0,2 % entre 1999 et 2006 puis – 0,3 % entre 2006 et 2011. Cette baisse de population est entièrement dû à un solde migratoire négatif (- 0,7 % par an entre 2006 et 2011) puisque le taux d’accroissement naturel est lui positif (+ 0,7 % par an entre 2006 et 2011). Cette perte population est encore une fois surtout dû à la ville-centre de Saint-Etienne qui a perdu 7 000 habitants entre 2006 et 2011.

D’après la définition qu’en donne l’INSEE, l’aire urbaine de Saint-Étienne est composée de 117 communes, dont 107 sont situées dans la Loire et 10 dans la Haute-Loire. En 2008, l’aire urbaine de Saint-Etienne compte 506 665 habitants6, dont 371 513 habitants dans son pôle (qui correspond approximativement au périmètre de l’agglomération) et 135 142 habitants dans sa couronne. Cela correspond à une évolution de + 57,5 % depuis 1999. Mais ce gain de près de 200 000 habitants s’explique davantage par l’absorption d’anciennes aires urbaines que par la hausse de la population dans le périmètre de l’ancien territoire. Cela s’explique essentiellement par le ralliement de Saint-Chamond et Saint-Just-Saint-Rambert. L’aire urbaine de Saint-Étienne englobe maintenant le sud de la plaine du Forez et s’étend jusqu’aux portes de Montbrison.  Les flux de départs du territoire stéphanois obéissent à une logique de proximité. En effet, entre 2003 et 2008, 10 700 personnes sont allées vivre dans la couronne périurbaine entourant la communauté d’agglomération (soit une partie de la Haute-Loire, du Pilat et de la plaine du Forez). De plus, le département de la Loire (12 400 personnes) et celui de la Haute-Loire (6 400 personnes) sont les destinations privilégiées. Selon l’étude de l’INSEE, si la population du territoire évoluait selon la tendance Autrefois, Saint-Étienne était une ville industrielle, connue pour être la ville de l’arme, du cycle et du ruban. La crise industrielle des années 1980 l’a donc frappé de plein fouet. Des dizaines de milliers d’emplois ont donc été supprimés avec la fermeture des mines et des usines, ce qui a nettement appauvrit les habitants ou les a fait fuir. La décroissance de l’industrie explique donc en partie la décroissance de la population.

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Mais en plus de la perte d’emploi, on a assisté à un exode des classes moyennes vers la banlieue, où l’on peut s’acheter une maison avec jardin à 50 km de Lyon. Ce qui a provoqué une paupérisation et un déclin de la ville-centre. L’hyper-centre stéphanois a donc perdu des habitants au profit de la première et de la deuxième couronne de l’aire urbaine. Les déversoirs principaux ont été principalement la plaine du Forez, avec un gain de près de 50 000 habitants, et la Haute-Loire. Comme nous l’avons vu précédemment, le phénomène est encore présent dans les années 2000. La croissance urbaine s’est donc poursuivie, mais en périphérie de l’agglomération stéphanoise, qui s’est étalée. C’est là que s’est recréé de l’emploi, dans des petites et moyennes entreprises industrielles insérées à l’économie du Grand Lyon et de Rhône-Alpes. On peut donc dire que dans ces dernières années, la proximité de la métropole lyonnaise a plutôt été un désavantage pour la ville de Saint-Étienne. Saint-Étienne fait donc face à la concurrence de la très attractive capitale régionale lyonnaise. Aujourd’hui, un des enjeux pour la ville est donc de tourner le désavantage de la proximité lyonnaise en avantage. L’industrie garde encore aujourd’hui ses traits spécifiques : forte spécialisation dans la métallurgie (28 % de l’emploi industriel) et dans le textile (7 % des postes). Si elle renvoient à l’identité historique de Saint-Etienne, ces caractéristiques cachent cependant de réelles mutations : les métiers de la métallurgie demandent, par exemple, une qualification de plus en plus élevée pour faire face au développement des technologies de pointe. Les plus gros établissements du territoire ont une activité de service. Par exemple, le siège social de Casino, localisé à Saint- Etienne. Les grands hôpitaux et principales collectivités territoriales emploient pour certains plusieurs milliers de salariés. Un des enjeux aujourd’hui pour Saint-Etienne Métropole est donc d’affirmer son caractère métropolitain en associant sa vocation industrielle avec de l’innovation et de la créativité, à travers des secteurs porteurs comme le design.

 

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