LES CONTENUS D’ENSEIGNEMENT ET D’APPRENTISSAGE DU QUESTIONNEMENT
LES CRITÈRES DE VALIDITÉ DE LA CONDUITE « QUESTIONNER »
Tout d’abord, c’est suite à l’apparition d’un hiatus entre la consigne qu’elle a donnée aux élèves locuteurs secondaires (Séance D2, Tp7) et deux de leurs interventions (Séance D2, Tp8 et Tp10) que l’enseignante énonce explicitement le but de la tâche (Séance D2, Tp13).
LES CONTENUS D’ENSEIGNEMENT ET D’APPRENTISSAGE DU QUESTIONNEMENT
Par ses propos elle fait savoir aux élèves les conditions de validité de leurs prises de parole dans le cadre particulier des présentations orales, tout en établissant un lien entre la question (qu’il revient aux élèves locuteurs secondaires de poser) et la réponse (qui sera donnée par l’élève qui présente). Ainsi, dans ce contexte il ne s’agit pas d’amener les élèves à la seule pratique du questionnement. En effet, l’analyse a mis en relief une contrainte pesant sur le locuteur secondaire. C’est l’élaboration d’une écoute attentive non seulement des propos de l’élève qui présente, mais aussi de ceux des autres locuteurs secondaires car d’une part la question doit s’inscrire dans la thématique abordée par l’élève locuteur principal, et d’autre part il ne faut pas qu’elle ait déjà été posée par un autre élève. Autrement dit, les propos des questionneurs doivent s’intégrer au contexte. L’auteur de la présentation n’est pas en reste non plus puisque les réponses qu’il apporte doivent correspondre aux demandes qui lui sont adressées. De telles exigences entrent en résonance avec ce que Nonnon (1998) considère comme étant des indices de la pertinence d’une question. De fait durant les présentations orales l’enseignante, par le biais de ses interventions, redéfinit progressivement la tâche « questionner ». On est alors face à une situation d’enseignement et d’apprentissage du questionnement en tant que conduite discursive.
DES CONTENUS CONSTRUITS AU MOYEN DE LA MÉDIATION
Dans le contexte des présentations orales la tâche « questionner » est assignée aux élèves locuteurs secondaires. Suite à la prise de parole introductive de l’élève qui fait la présentation, prise de parole qui peut être ponctuée par des interrogations faites par l’enseignante dans le but de l’aider à développer son discours, les élèves locuteurs secondaires interviennent afin de soumettre au locuteur principal des demandes d’informations supplémentaires au sujet de l’objet de sa présentation. 145 Ainsi, par leurs questions ces élèves remplissent un rôle de médiateur à la fois sur le plan interactionnel et discursif. En effet, le discours de celui qui présente se construit, en outre, à partir des demandes d’information et de confirmation que ces questionneurs lui soumettent. D’autre part, les types de question déterminent le cadre thématique des échanges (parler de l’objet matériel apporté, aborder l’évènement vécu qui s’y rattache) mais aussi le genre de discours dans lequel s’inscrit l’élève locuteur principal (description, récit, justification, explication). Cependant Nonnon (1998 : 14) affirme qu’il est « bien plus habituel pour un élève d’être en position de répondre qu’en position de poser des questions ». Par conséquent, pour faciliter l’élaboration de la conduite questionner par les élèves la maitresse commence par expliciter en quoi elle consiste (Tp13).