Les complications infectieuses au cours des
connectivites
Les connectivites regroupent avec les vascularites les « maladies systémiques » (MS) qui sont des affections auto-immunes et/ou inflammatoires non spécifiques d’organe [8,20]. Les manifestations dermatologiques constituent souvent une circonstance de découverte et facilitent le diagnostic précoce. Leur prévalence hospitalière est estimée à 0,14% à Dakar dans un service de Médecine interne en 2017 . La gravité est liée au diagnostic tardif, aux atteintes viscérales notamment la néphropathie glomérulaire, la fibrose pulmonaire, les troubles du rythme et de la conduction cardiaque et le risque de sepsis lié aux complications infectieuses [36,46,26]. Ces complications infectieuses sont liées à l’immunodépression causée par les connectivites ainsi qu’aux effets iatrogènes du traitement par les corticoïdes et des immunosuppresseurs utilisé dans ces pathologies auto-immunes Certaines de ces infections notamment les mycoses superficielles constituent le plus souvent une circonstance de découverte de la connectivite [11]. De ce fait, nous avons jugé opportun de réaliser ce travail avec comme objectifs d’identifier : -les différentes complications infectieuses observées et leur prévalence en fonction des connectives. – les facteurs de risque associés à ces infections. – les modalités de la prise en charge de ces infections. Pour ce faire nous aborderons dans un premier temps la méthodologie de la recherche, ensuite nous présenterons nos résultats obtenus que nous discuterons avant d’apporter nos conclusions et les recommandations.
METHODOLOGIE
Objectifs généraux
Les objectifs généraux étaient de déterminer les aspects épidémiologiques, cliniques et évolutifs des infections survenues au cours des connectivites. II.1.2- Objectifs spécifiques Il s’agissait d’identifier : – les aspects épidémiologiques, cliniques et étiologiques de ces infections. – les facteurs associés à ces infections. – les différentes modalités de prise en charge. II.2- Malades et méthodes :
Type d’étude
Il s’agissait d’une étude multicentrique descriptive avec un recrutement prospectif réalisée du 01 janvier 2018 au 15 Aout 2018 soit une durée de 7 mois et 15 jours. I
Cadre d’étude
Les services de Dermatologie de l’Hôpital Aristide Le Dantec (HALD) et de L’Institut d’Hygiène Sociale (IHS) nous ont servi de cadre d’étude. – Le Service de Dermatologie et de Vénéréologie de l’HALD constitue le centre de référence en dermatologie à Dakar. Il comporte 6 dermatologues dont 2 professeurs titulaires, 2 maitre-assistant, 1 assistant et un spécialiste en dermatologie, 3 internes et 50 médecins en cours de formation pour l’obtention du Diplôme d’études spécialisées en dermatologie. Le service reçoit en moyenne 12000 consultants par an et environ 325 hospitalisations annuelles. -Le service de Dermatologie et de Vénéréologie de l’IHS est le premier centre de référence des maladies sexuellement transmissibles et le 2ème centre de référence en dermatologie au Sénégal. Il dispose des locaux du Centre National de lutte contre le SIDA et d’un laboratoire bactériologique des MST. Ce service comporte 4 dermatologues dont un professeur titulaire, un maître-assistant, un assistant, un spécialiste en dermatologie et un interne. En 2017, le service a reçu 8318 consultants et 148 hospitalisations.
Population d’étude
Notre population d’étude était constituée de malades suivis en hospitalisation ou en externe pour une connectivite et qui présentaient des signes d’infection durant la période de l’étude. Le diagnostic de connectivites était retenu selon les manifestations dermatologiques de la connectivite et les critères de l’American College of Rheumatology ACR (1997) pour le lupus systémique, de l’EULAR(2013) pour la sclérodermie systémique et de Bohan et Peter pour la dermatomyosite (cf annexes). Le diagnostic d’infection était retenu devant : des signes cliniques – généraux : température < 36°C ou > 38°C ; fréquence cardiaque > 90/min ; fréquence respiratoire > 20/min – dermatologiques : squames du cuir chevelu, lésions érythémato-squameuses prurigineuses, lésions vésiculo-bulleuses douloureuses, muguet buccal, croutes mélicèriques, ulcérations douloureuses – Des signes extra-dermatologiques : brulures mictionnelles, toux, râles à l’auscultation pulmonaire, douleurs auriculaires, diarrhée des explorations paracliniques – Biologiques à la recherche d’une : CRP élevée, hyperleucocytose ou leucopénie. 6 – Bactériologiques : ECBU, hémocultures, examen cytobactériologique des crachats.
DEDICACES. |