Les collaborateurs locaux et en offshore
Les informaticiens
Cette section aborde le comportement des collaborateurs travaillant pour la société cliente de l’offshore et leur attitude vis-à-vis de l’offshore. Les informaticiens forment une population souvent difficile à gérer dans la société. À la fois créatifs et hautement qualifiés, ils perçoivent des salaires élevés, qui ne les satisfont pourtant pas, et protègent leurs postes en rendant volontiers leur domaine opaque. Cette section se penche sur les motivations de ces équipes locales et sur les moyens d’intégrer leur travail à celui des équipes distantes. Centre de coûts ou d’investissement ? Les directions des entreprises cherchent à réaliser toujours plus de projets à un coût aussi faible que possible. L’éditeur de logiciels cherche le plus souvent à travailler à budget fixe et à réaliser autant de produits ou d’évolutions que possible tandis que la société de services cherche à réduire le coût de sa production afin d’être plus compétitive et d’augmenter sa marge. Dans tous les cas, le salaire des informaticiens est au cœur des débats, avec une logique de coûts que la société de services cherche à réduire, ou avec une logique d’investissement pour les éditeurs de logiciels. Les collaborateurs locaux et en offshore Conduite de projets informatiques offshore 56 Informaticien dans une société de services On a longtemps considéré que le travail de consultant pour une société de services était un poste de transition et non une carrière. Tout au plus estimait-on que c’était une bonne école pour apprendre diverses technologies et méthodes afin de mieux choisir plus tard. Les sociétés qui constituaient leurs propres équipes pour réaliser leurs projets se tournent désormais plus volontiers vers l’outsourcing, et donc vers les sociétés de services, afin d’externaliser leurs équipes de production de logiciels. Ces sociétés de services proposant des postes intéressants pour des missions à long terme, il est aujourd’hui possible d’y faire carrière. Dans un environnement de plus en plus compétitif, les clients des sociétés de services cherchent toujours plus de qualité et d’engagement de leurs fournisseurs, pour une somme aussi réduite que possible. Pour réaliser leurs commandes, les dirigeants des sociétés de services recherchent, d’une part, des chefs de projet de confiance, qui sauront parler au client et mener à bien les projets, et, d’autre part, des coûts de production aussi faibles que possible afin de soumettre des offres compétitives. La compétitivité de l’offre est aujourd’hui essentielle pour remporter des affaires. Les sociétés qui veulent faire réaliser un projet comprennent que la grande disparité des montants des propositions de services informatiques ne va pas toujours de pair avec la qualité des réalisations, et ils ne veulent plus payer plus que nécessaire les programmes dont ils ont besoin. Certaines d’entre elles commencent à exiger dans leurs appels d’offres que les développements soient réalisés en offshore, à un prix plus faible et à qualité égale. Ils réclament en outre un engagement fort du prestataire de services pour apporter toutes les garanties qu’il offre habituellement à ses réalisations. La société de services considère l’essentiel des collaborateurs qui travaillent à la réalisation de ses projets comme formant un coût, lequel servira de base au calcul de ses offres de services. Le salaire des informaticiens est ainsi maintenu aussi bas que possible afin de rester compétitif, à l’exception de certains profils rares, qui personnalisent les capacités du prestataire et en font la valeur. Les augmentations de salaire sont accordées avec parcimonie, puisqu’elles s’accompagnent toujours d’une perte de compétitivité et de profitabilité.
Documenter les projets
Trop souvent, les informaticiens, managers, responsables fonctionnels ou chefs de projet considèrent la documentation comme une perte de temps. J’ai même souvent entendu des chefs de projet affirmer que les spécifications représentaient un travail peu utile et qu’ils préféraient la communication directe entre le responsable fonctionnel et le chef de projet, la jugeant plus réactive et efficace. Il n’y a aucun doute que travailler sans formalisation est plus agréable pour les développeurs. Les informaticiens se sentent plus libres et expriment plus facilement leur créativité. Lorsque le responsable fonctionnel est aussi le développeur, on arrive à créer une dynamique positive, qui atteint le plus haut niveau de productivité. Il est en revanche difficile d’impliquer d’autres informaticiens dans de tels projets, si ce n’est pour réaliser des tâches annexes, énoncées oralement par le chef de projet, ou savoir à l’avance ce que sera le produit en cours de développement. Si cette approche sans papier est assurément la plus efficace pour les développements de très petites équipes, elle ne convient plus pour les projets importants. La visibilité sur ce qui doit être fait, la distribution sur plusieurs équipes, les dépendances entre les équipes et, plus important encore, la nécessité de tester les applications, et donc d’assurer une recette objective, ne peuvent être assurées que si la documentation est saine, à jour et complète. Avec les développements en offshore, la mise à disposition de la documentation est une nécessité. Sans cette documentation, il y a peu de chance de travailler efficacement.
Conduite de projets informatiques offshore
Les développeurs en offshore n’apprécient guère plus le travail de documentation que les développeurs des autres pays, mais ils en comprennent mieux l’utilité et savent qu’il est impossible de s’en passer. EN RÉSUMÉ Une documentation complète et à jour La documentation est le socle de la communication avec l’équipe en offshore. Elle doit être à tout moment disponible, complète et à jour, tout particulièrement pour les spécifications et les documents relatifs aux tests et à la recette.