Les cellulites orbitaires

Les cellulites orbitaires

Epidémiologie

Les cellulites orbitaires constituent une cause fréquente d’inflammation aigue de l’orbite [3]. Cette pathologie est présente aussi bien dans les pays développés que dans les pays en voie de développement. Donahue et al. au Tennessee rapportaient 10 cas en 10 ans [31]. Uzcategui et al. à Miami avaient obtenu une prévalence de 15,84% sur une période de 4 ans [32]. Au Sénégal, les études de Wane A. ont montré une incidence de 7,5 à 8,89 cas par an [33]. Ces résultats témoignent que cette pathologie est assez rare. Randrianjafisamindrakotroka O. avait retrouvé une incidence moyenne de 5 cas par an avec une proportion élevée pour la cellulite préseptale dont 37,5% était d’origine dentaire [34]. Dans notre étude, la cellulite périorbitaire odontogène concerne 3,77% des patients venus en consultation pour une cellulite cervico-faciale. Puisque les autres patients sont orientés vers des centres spécialisés en ophtalmologie, cette constatation reste sous-évaluée. En effet, non vue à ce stade, les patients auraient présenté une cellulite orbitaire avec des manifestations ophtalmologiques et des complications plus importantes.

Répartition démographique

C’est une affection assez fréquente des adultes jeunes, et apparaît rarement avant l’âge de 2 deux ans [3, 29]. La littérature rapporte une fréquence élevée chez les enfants [3, 35]. Dans cette étude, l’âge moyen de nos patients est de 24 ans avec des extrêmes de 3 à 61 ans. Ce qui se rapproche des études de Liu IT qui ont trouvé un âge moyen 32,5 ans pour la cellulite préseptale [36]. Par contre, Pandian DG et al. ont retrouvé dans leur série que 78% des patients diagnostiqués comme cellulite préseptale étaient des enfants et que 22% étaient des adultes [37].

Selon le genre

Ce sujet est assez controversé dans la littérature. Dans notre série, nous avons observé une proportion de 58% dont un sex-ratio de 1,40 en faveur du genre masculin. Cela converge avec ce qui a été rapporté par Ailal F [3], ainsi que Devrim et al. qui a également constaté cette prédominance masculine [38]. Wane AM et al. ont aussi retrouvé une proportion de 73,50% d’hommes pour 26,47% de femmes parmi leurs cas de cellulite orbitaire, soit un sex ratio de 2,78 [33]. Par contre, d’autres études comme celles de Pandian DG et al. ainsi que Liu IT, n’ont remarqué aucune prédominance selon le genre.

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Aspects cliniques

Les antécédents

La survenue des cellulites orbitaires devrait faire rechercher les facteurs favorisants et aggravants [2]. L’immunodépression, les maladies générales sont les plus rapportés dans la littérature [2, 5]. Dans notre série, certains de ces facteurs ont été retrouvés mais dans 70% des cas, les patients n’avaient aucun antécédent particulier. Cela explique que la cellulite périorbitaire peut se présenter chez un sujet antérieurement sain. Dans cette série, un seul cas de diabète a été recensé alors que la littérature rapporte une morbidité élevée dans les pathologies infectieuses en particulier les cellulites [19]. La prise d’AINS, ainsi qu’une antibiothérapie inadéquate sont décrites par les auteurs comme étant des facteurs favorisants des cellulites odontogènes [1, 19, 20, 22]. Dans cette série, la prise d’AINS a été retrouvée dans 66,66% des patients, la majorité ont pris des AINS seuls tandis que les autres l’ont associée à une antibiothérapie inadéquate. Le taux de prise d’AINS élevée dans cette étude pourrait s’expliquer par le fait que ces médicaments sont considérés par les patients comme un traitement de la rage dentaire en atténuant la douleur. L’automédication à L’AINS est favorisée par la délivrance de ces médicaments sans prescription médicale. En effet, la prise d’anti- 46 inflammatoire seul sans être associé aux antibiotiques, au cours d’une rage dentaire favorise un état déficitaire. Les signes de l’inflammation disparaissent mais les germes demeurent présents et continuent à se développer. L’étude de Solberg et ses collaborateurs a démontré, après une étude in vitro, que la phénylbutazone réduit l’activation des granulocytes et la phagocytose [20]. Ils diminuent les premiers signes de l’inflammation et peuvent retarder ainsi le délai de la première consultation. Le CDC recommande la prudence lors de la prescription des anti-inflammatoires non stéroïdiens. Ces derniers s’avèrent être en faveur d’une bonne diffusion des antibiotiques dans le site infectieux mais également un facteur de fragilisation de l’immunité. Il recommande toujours d’évaluer le patient dans les 48 à 72 heures après la prescription [22]. L’antibiothérapie inadéquate est également un des facteurs favorisant la cellulite. Cela s’explique soit par l’utilisation de molécules qui n’agissent pas sur les germes en cause soit une dose journalière insuffisante n’arrivant pas à cerner le site infectieux. D’ailleurs, c’est pour cette raison qu’un antibiogramme est indispensable afin d’ajuster le traitement anti-infectieux .

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