Les caractéristiques urbaines de MBAO

La topographie

La localité de Mbao se situe sur la cote sud de la presqu’ile du Cap-Vert. Elle couvre une superficie de 20 km2. Elle est située entre 17°18’18’’ – 17°20’27’’ de longitude ouest et 14°43’17 – 14°45’17’’ de latitude nord25. La commune de Mbao présente une morphologie générale caractérisée par deux principales zones :
 Une zone basse au sud et à l’ouest ;
 Une zone élevée à l’est et au nord où les altitudes dépassent 10 mètres.
On note une forte érosion du littoral qui a causé la destruction de plusieurs maisons et équipements au niveau des villages comme Petit Mbao.

La végétation

La commune de Mbao abrite le plus grand massif forestier de la région de Dakar. La forêt de Mbao représente 1,4% de la superficie de la région de Dakar et 5,03% du département de Pikine. Elle est traversée par le marigot de Mbao. La forêt a été classée dès 1940 sur 770 ha. Réduite à 500 ha en 1972 pour la création de la zone industrielle de Dakar, elle est actuellement menacée par les besoins aigus des populations voisines en espace, et surtout par son manque d’aménagement. Sa sauvegarde est à la fois urgente et indispensable si elle doit remplir ses fonctions écologiques et faire bénéficier la population de son potentiel précieux en termes de biens et services.
Les grands mouvements migratoires qui ont accompagné les périodes de sécheresse ont modifié de façon radicale le développement urbain, et avec lui la foresterie urbaine. Si le centre ville demeure, plus ou moins identique à lui-même, l’extension de la ville en zone périphérique, se fait d’abord au détriment des formations végétales et forestières naturelles.

L’hydrographie

La commune de Mbao a un réseau hydrographique faible qui subit les effets de l’urbanisation et des années de sécheresse. Toutefois, elle bénéficie de l’océan atlantique grâce à sa position et dispose d’un marigot alimenté par les eaux pluviales et les eaux de la mer. Elle dispose également de quelques mares en période de pluie dans la forêt et une nappe phréatique affleurant dans tout l’espace communal.

L’évolution spatiale de l’habitat dans la commune

L’espace urbain, comme tout espace géographique, est un espace produit. La croissance urbaine de Mbao s’est fait à partir du noyau originel des villages lébous avant de s’étendre sur les périphéries. Le tissu urbain actuel fait ressortir une occupation informelle du sol dans les quartiers traditionnels correspondant à l’ancienne ville et plus ou moins planifiée dans les quartiers récents.

les villages traditionnels

Il s’agit des quartiers traditionnels. Mbao est l’un des plus anciens villages lébous de la presqu’ile du Cap-Vert. Les sites que Mbao a successivement occupés, ont été localisés par l’anthropologue Georges Balandier depuis 1946. Ils ont fait l’objet de plans détaillés qui figurent dans un ouvrage que cet auteur à rédiger conjointement avec Paul Mercier (1950).
Aux premiers occupants lébous installés sur les cotes atlantiques dans les villages de petit Mbao (1444), de Grand Mbao 1700, sont venues s’ajouter d’autres communautés plus hétérogènes au plan ethnique (Keur Mbaye Fall, Kamb, Medina Mbao Gare) entre 1922 et 1964. Le village de Mbao va, au fil du temps, drainer un nombre de plus en plus grand de nouveaux arrivants venus d’un peu partout : Fouta Toro, Cayor, Baol, du Djoloff, Sine, Saloum. Les villages essentiellement lébous de Grand Mbao et Petit Mbao, plus anciens, ont été à l’origine d’autres villages hétérogènes sur le plan ethnique comme Keur Mbaye Fall, Kamb et Médina Mbao Gare. Ces anciens quartiers sont caractérisés par un habitat irrégulier et sous équipé et en état de dégradation dans certaines zones. Le tracé des rues ne respecte aucune règle urbanistique et est étroit par endroit. On y trouve des maisons très spacieuses avec de grandes cours (Cf. photos ci-après).

Les nouveaux quartiers et nouvelles cités

A l’habitat traditionnel est venu se greffer un habitat de type planifié constitué par les cités comme la cité Ndeye Marie, la cité CAPEC, la cité SIPRES, les nouvelles Cités de la ZAC27.
La commune offre d’énormes potentialités sur le plan spatial. En effet, le projet de la ZAC de Mbao a entrainé des mutations majeures dans le processus de développement de la ville. La commune de Mbao est, aujourd’hui, l’une des rares zones de la région de Dakar disposant de réserves foncières. La réalisation de nombreuses cités telles que la cité PROMOCAP, CAPEC, ASECNA, SDV font de Mbao une zone de convoitise pour les investisseurs immobiliers. Ainsi, les énormes potentialités de la zone sur le plan spatial contribuent à en faire l’une des rares zones d’extension de l’agglomération dakaroise soumise à une extrême pression foncière.
Cependant, l’un des faits majeurs qui ont bouleversé tout le processus de développement de la commune et qui se traduisent par des mutations importantes sur tous les plans (démographique, économique, social, spatial…) est le projet de la Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) de Mbao Gare, présentée comme une «ville nouvelle» et qui à terme devrait permettre de produire 750 logements par an. La cité CAPEC ainsi que d’autres telles que Asecna, SDV, Mame Sira, la cité Police constituent un élément de ce complexe futur.

Les opérations urbaines de lotissements

Le lotissement des quartiers anciens

L’arrivée des migrants venus des régions intérieurs ont entrainé l’extension des quartiers de Tiéckène et Ndiobène. Cette extension a eu comme conséquence l’occupation du quartier de Medine dont les premiers habitants étaient constitués en majorité de populations venues chercher du travail à Dakar. Pour faciliter l’intégration sociale à ces populations, les chefs coutumiers leur ont octroyé des parcelles à des prix très abordables. Les premières habitations de ce quartier étaient réalisées avec des matériaux de récupération.
Contrairement à Medine, le quartier Gokh est plus récent. Il date de 1989 et est implanté sur un terrain du domaine national. Cependant, le lotissement de Gokh ne respectait pas les normes et les règles en vigueur. Comme dans beaucoup de sociétés traditionnelles, certaines populations autochtones ont refusé de reconnaitre la loi de 196430 supprimant les droits fonciers coutumiers. Ces populations ont eu à morceler et à vendre des parcelles appartenant à leur famille d’où l’implantation d’un habitat informel dans la zone.

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les lotissements de Petit Mbao et Grand Mbao

Mbao subit depuis plusieurs années un phénomène d’érosion côtière et d’avancée de la mer entrainant parfois la destruction des maisons et des équipements sociaux. Face à cette situation difficile pour les populations, les autorités administratives ont cédé une partie du terrain de la réserve foncière de la zone franche industrielle au cours de l’année 1993. En effet, le décret n° 93-523/ MEFPIA / MUA a institué « les villages traditionnels de Grand Mbao et Petit Mbao, zone spéciale d’aménagement, ordonnant l’élaboration d’un plan d’urbanisme de détail pour la zone considérée et instituant les mesures de sauvegarde, fixant les limites de la zone d’extension des dits villages ».
La zone d’extension est ainsi délimitée :
 à l’Est, par la route de Grand Mbao ;
 à l’Ouest, par la route de Petit Mbao ;
 au Sud, par la ligne électrique à haute tension ;
 au Nord, par une parallèle à la ligne électrique, située à 350 mètres de celle-ci.
La zone d’extension couvre une superficie de 60 hectares dont 57 habitables et les 3 hectares constitués par le marigot de Mbao. Elle est comprise dans les 650 hectares réservés à la zone franche industrielle de Dakar. Elle était essentiellement constituée de terrains du domaine national, du domaine de l’Etat. Apres l’affectation du terrain à la commune, le lotissement fut entrepris par les autorités municipales en 1998.
Les parcelles étaient cédées aux populations à titre gratuit, et la distribution n’a été effective qu’en 1999, période pendant laquelle les bénéficiaires de ces parcelles ont reçu des arrêtés municipaux confirmant la mise à disposition des parcelles. L’occupation de la zone n’a été effective qu’en 2001 avec l’édification des premières habitations.

le lotissement de Keur Mbaye Fall

A l’opposé de la zone d’extension de Petit Mbao et Grand Mbao qui résulte d’un décret présidentiel, la zone d’extension de Keur Mbaye Fall est faite par le Maire de la Ville de Pikine de l’époque. La superficie de la zone couvre 64 ha du domaine national et les opérations d’aménagement ont été entièrement confiées à la Collectivité Locale. Au départ le lotissement concernait une superficie d’environ 9ha inclus dans le TF 437 DP appartenant à l’Etat dont 220 logements et 12 équipements collectifs prévus, ensuite une superficie de 55ha fut rajoutée à la première phase avec un total de 1384 parcelles dont 32 équipements inclus et enfin un surplus de 440 parcelles avec une superficie de 3060 pour une réserve administrative, deux postes de santé (4225m2), quatre lieux de culte (5900m2), deux collèges d’enseignement moyen (7650m2), deux écoles primaires (4100m2), un institut franco arabe (1500m2), un centre socio éducatif (1200m2) et un terrain de sport de 2800m2 est venu s’accoler aux 1600 parcelles du premier procès verbal pour donner un total officiel de 240 parcelles. Cependant sur les 60870 m2 prévus pour abriter ces équipements, seuls 3825 m2 abritant le collège d’enseignement moyen et 2050 m2 pour l’école primaire Keur Mbaye Fall 3 n’ont pas été occupés par des habitations31 . Ces espaces ont été morcelées et vendus d’une part par certains élus avec la complicité d’agents municipaux et d’autre part avec des membres d’une famille qui réclament la paternité de ces terrains puisque le titre foncier n°147 DP abritant le lotissement appartient à leur ancêtre.

LES EQUIPEMENTS ET INFRASTRUCTURES URBAINS DE BASE

LES EQUIPEMENTS SOCIAUX DE BASE

Ils se rapportent principalement aux équipements scolaires, sanitaires, les équipements marchands.

Les équipements scolaires

La commune de Mbao compte une trentaine d’écoles élémentaires dont 20 privés, un lycée, un collège d’enseignement moyen (CEM), deux centres de formation professionnelle. Mbao a un bon niveau de desserte des équipements scolaires. Cependant, on note un déséquilibre dans la répartition des infrastructures à l’intérieur de la commune. En effet, la localité de Keur Mbaye Fall concentre la majorité des infrastructures, conséquence de la forte demande en éducation dans la zone. Aujourd’hui, la commune est confronté à un problème d’effectifs pléthoriques dans les écoles particulièrement le lycée et le CEM dû à l’extension spatiale sans oublier l’apport des élèves qui viennent de Diamaguène, Sicap Mbao, Fass Mbao, Keur Massar. Dans son plan d’investissement local, la commune a dégagé comme orientation de développement scolaire, la création de six écoles publiques, d’un autre CEM ainsi que l’extension du CEM existant et du lycée.

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